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Lundi 20 juin 2022, les autorités russes ont accusé les forces ukrainiennes d'avoir tiré sur des plateformes de forage d'hydrocarbures en mer au large de la Crimée, faisant état d'au moins trois blessés et d'opérations de secours en cours.
Peu après 8 heures du matin, lundi 20 juin 2022, les plateformes de production de gaz BK-1 et Crimée-1 ont été touchées par des missiles anti-navires et des drones Bayraktar TB-2, affirme le ministère de la Défense russe, et un violent incendie s'est déclaré sur la première installation. Après un long silence, le commandement ukrainien a finalement annoncé avoir visé des "installations militaires", mardi soir 21 juin, ce qui représente donc le premier cas de frappe ukrainienne contre une infrastructure d'hydrocarbures offshore. Moscou, pour sa part, estime que cette attaque fait planer "la menace d'une catastrophe écologique" dans le secteur, même si aucune donnée n'est encore disponible sur les volumes concernés.
Crimée-1 apparaît toujours sur le site de géolocalisation Marine Traffic et elle n'aurait pas subi de dégâts trop sévères, selon la députée Olga Kovitidi. Au total, 109 personnes se trouvaient lundi dans le complexe gazier, dont 12 sur la plateforme la plus durement touchée. Trois personnes ont été hospitalisées, selon un décompte des autorités locales, et sept manquent encore à l'appel.
Une vaste opération de sauvetage a donc été lancée par le ministère de la Défense russe, a précisé Sergueï Axionov, installé à la tête de la Crimée par la Russie en 2014. Celles-ci se poursuivront "tant que les conditions météorologiques le permettent et qu'il y aura un espoir de retrouver des gens en vie", a-t-il commenté.
La compagnie Tchernomorneftegaz exploite plusieurs gisements gaziers et pétroliers en mer Noire et en mer d'Azov. Après l'annexion de la Crimée, en 2014, les nouvelles autorités russes avaient nationalisé les actifs de cette compagnie, qui était auparavant une filiale de l'opérateur public ukrainien Naftogaz. Le groupe avait été placé sous sanctions américaines pour "avoir été complice de l'appropriation illicite d'actifs de l'Etat ukrainien".
En 2020, la Garde maritime ukrainienne avait une nouvelle fois dénoncé la confiscation de ces plateformes par les autorités prorusses, après avoir navigué dans la proximité immédiate de Crimée-1. Elle évoquait alors "des signes d'activité industrielle continue, avec les drapeaux hissés du pays agresseur" et la présence d'un patrouilleur russe. L'Ukraine, par ailleurs, soupçonne de longue date la Russie de transformer ces plateformes en bases militaires dotées de missions de surveillance maritime. C'est la raison pour laquelle Kiev affirme désormais avoir visé des installations non civiles.
Selon le ministère de la Défense russe, l'armée ukrainienne avait auparavant tenté de reprendre l'île des Serpents, située 55 km plus à l'Ouest et occupée depuis les premiers jours de la guerre. L'armée russe a vivement réagi contre ces frappes, qualifiées de "provocation". Furieux, le député de Crimée Mikhaïl Sheremet avait promis lundi des frappes de représailles en Ukraine. Celles-ci n'ont pas tardé. L'armée russe dit avoir détruit des hangars d'armement sur l'aérodrome militaire de Chkolny, près d'Odessa, à l'aide de missiles de croisière Onyx.
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