samedi 13 décembre 2025

(FR) L’Union européenne valide le gel indéfini des avoirs russes.

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Ursula von der Leyen s'est adressée aux eurodéputés. REUTERS/Yves Herman.

Les pays membres de l’Union européenne (UE) ont pérennisé vendredi le gel des avoirs russes en Europe. Une procédure qui pourrait permettre aux 27 de puiser dans cette manne de 210 milliards d’euros pour financer les efforts de guerre de l’Ukraine, au grand dam de Moscou.

Les gouvernements des pays de l’Union européenne (UE) ont convenu vendredi 12 décembre 2025 de “geler indéfiniment les avoirs russes, d’un montant de 210 milliards d’euros, immobilisés dans l’UE depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine”, rapporte la BBC.



Le président ukrainien affirme qu'il est juste que les avoirs gelés de la Russie soient utilisés pour reconstruire son pays.

Les dirigeants européens espèrent désormais “parvenir à un accord lors d’un sommet crucial de l’UE la semaine prochaine, afin d’utiliser ces fonds pour un prêt destiné à aider Kiev à financer son armée et son économie”, ajoute le diffuseur britannique.

Après près de 4 ans de guerre menée par la Russie, l’Ukraine est à court de liquidités et a besoin d’environ 135 milliards d’euros sur les deux prochaines années 2026-2027 pour se maintenir à flot. L’UE est disposée à lui fournir les deux tiers de cette somme.

Selon les grandes lignes du plan élaboré par la Commission européenne, l’UE “utiliserait les avoirs gelés pour garantir un prêt de 90 milliards d’euros à l’Ukraine, échelonné sur les deux prochaines années”, précise The New York Times. “L’Ukraine ne serait tenue de rembourser cette somme que si la Russie versait des réparations” à la fin de la guerre.


Convaincre la Belgique

Ce prêt de réparations, dans un contexte de restrictions budgétaires en Europe, “permettrait un financement rapide de Kiev sans que les États membres aient à débourser de nouveaux fonds”, analyse El País. Mais la Commission doit encore convaincre la Belgique, dont la société financière Euroclear détient à elle seule 193 des 210 milliards d’euros d’avoirs russes gelés.

En dépit des assurances de Bruxelles que la procédure est en tout point légale, “le gouvernement belge exige que le risque soit mutualisé et que tous les partenaires soient responsables si Moscou devait être remboursé ultérieurement”, note le quotidien espagnol.


Le Premier ministre belge Bart De Wever (au centre) exige des garanties solides et une solidarité entre États européens - Crédits : Conseil européen

Et selon l’édition européenne de Politico, la Belgique – jusqu’ici isolée face à ses partenaires européens – n’est plus la seule à s’opposer à un prêt adossé aux avoirs russes : l’Italie et deux autres pays a Hongrie ou la Slovaquie auraient rallié sa position, compromettant “les espoirs de la Commission européenne de parvenir à un accord”.

L’Italie a bouleversé la dynamique diplomatique en rédigeant un document avec la Belgique, Malte et la Bulgarie, exhortant la Commission à explorer d’autres options que l’utilisation des ressources russes pour maintenir l’Ukraine à flot dans les années à venir”, explique le site.


Riposte juridique de Moscou

L’autre pays résolument opposé au projet est bien évidemment la Russie, qui crie au vol pur et simple. La Banque centrale de Russie a d’ailleurs annoncé vendredi 12 décembre 2025 avoir porté plainte à Moscou contre Euroclear.

Cette action en justice, déposée devant le tribunal arbitral de la ville de Moscou, constitue un avertissement du gouvernement russe aux responsables européens”, juge The New York Times. “La Russie a déclaré qu’elle utiliserait tous les recours légaux pour mettre fin à ce que le président Vladimir Poutine a qualifié de vol d’actifs souverains”.

Mais une note juridique du cabinet d’avocats international Covington & Burling, consultée par The Kyiv Independent, indique que “le risque de litige lié au prêt de réparations” est “minimal”. Selon le document, “il serait quasiment impossible pour la Russie de convaincre une cour ou un tribunal international de reconnaître sa compétence sur une telle demande”.


Poursuite des négociations de paix

En dépit des obstacles, “si l’idée de prêts de reconstruction utilisant les avoirs russes gelés est approuvée lors du sommet européen de la semaine prochaine, comme le souhaitent une majorité d’États membres et la Commission européenne, ce serait l’une des mesures les plus importantes prises contre la Russie, et en soutien à l’Ukraine, depuis le début de l’invasion à grande échelle il y a près de quatre ans”, observe El País.



Donald Trump reçoit Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. © Tom Brenner / AFP

Pendant ce temps, les négociations se poursuivent sur le plan de paix américain – largement amendé par l’Ukraine et ses alliés européens – visant à mettre fin à la guerre.

Les conseillers du président Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, devraient rencontrer lundi à Berlin le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, afin de tenter de parvenir à un accord”, rapporte Axios.


SOURCES

1. BBC : EU backs indefinite freeze on Russia's frozen cash ahead of loan plan for Ukraine

2. El País : Rusia eleva la presión sobre la UE con una demanda para evitar que financie a Ucrania con sus activos congelados

3. Politico : EU heavyweight Italy joins Belgium in opposing Russian frozen assets plan

4. The Kyiv Independent : EU indefinitely freezes Russian assets, moving closer to financial lifeline for Ukraine

5. Axios : Zelensky to meet Witkoff and Kushner on Trump's peace push


COMMENTAIRES

Dans un geste audacieux, l'Union européenne a décidé jeudi de déclencher une clause d'urgence dans les traités afin d'immobiliser indéfiniment les actifs de la Banque centrale russe, d'une valeur considérable de 210 milliards d'euros sur l'ensemble du territoire de l'Union.

L'Union européenne a ainsi renforcé son principal moyen de pression, s'est opposée aux ingérences extérieures et a isolé l'argent de la machine de guerre du Kremlin, tout cela d'un seul coup.




Portrait officiel d'Ursula von der Leyen en 2024. (Wikipédia)

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen envoie un signal fort à la Russie : tant que cette guerre d'agression brutale se poursuivra, les coûts pour la Russie continueront d'augmenter. La politique économique récente du Kremlin révèle que l’économie russe se trouve dans un état nettement plus dégradé que ce que Poutine laisse entendre.

Et aussi un message fort adressé à l'Ukraine : Nous voulons nous assurer que notre courageux voisin devienne encore plus fort sur le champ de bataille et à la table des négociations.

Le magazine Forbes la désigne comme étant la femme la plus puissante du monde depuis 2022.


vendredi 12 décembre 2025

(FR) Le général Ben Hodges évalue le cours de la guerre contre l'Ukraine.

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Général Ben Hodges

Le général Ben Hodges, né le 16 avril 1958, est un officier de l'armée américaine à la retraite, ayant commandé l'armée américaine en Europe. Il est conseiller principal de Human Rights First depuis juin 2022 et mentor principal de l'OTAN pour la logistique. Il a auparavant occupé la chaire Pershing d'études stratégiques au Centre d'analyse des politiques européennes.

Ben Hodges évalue le cours de la guerre contre l'Ukraine et fait une prédiction pour l'avenir. Il souligne que la Russie porte une défaite stratégique - pas seulement tactique, mais systématique. L'Ukraine, selon lui, a profité de ce moment pour changer l'équilibre historique et créer une nouvelle réalité en Europe. Il attire l'attention sur l'importance de l'assistance internationale, de la mobilisation des ressources. Il avertit également que mettre fin à une guerre, ce n'est pas seulement gagner sur le champ de bataille, mais établir un ordre stable après victoire, ce qui constituera une tâche distincte.


Voici les citations du général Ben Hodges :

- La Russie ne gagnera que lorsque l'Occident se rendra.

- L'économie militaire russe est déjà artificiellement soutenue - sans recettes d'exportation de pétrole, elle ne pourra pas se battre longtemps.

- J'ai toujours cru à la victoire de l'Ukraine car j'ai vu de quoi elle est capable.

- Si nous battons la Russie, nous protégerons l'ordre international basé sur des règles.

- La plupart des armées de l'OTAN ne seraient pas en mesure de satisfaire aux normes ukrainiennes d'efficacité au combat.

- Nous devons dire directement : nous voulons que l'Ukraine gagne - c'est dans l'intérêt du monde civilisé tout entier.

- Celui qui parle du "gel" de la guerre ne comprend pas la carte - cela ne mènera pas à la paix, mais ne fera que continuer l'agression.

- Nous devrions demander aux Ukrainiens de nous apprendre à nous battre comme ils le font.

- Ce n'est pas seulement des batailles dans les tranchées - c'est une guerre complète : air, mer, cyber, information, opérations spéciales.

- L'Ukraine nous inspire tous - même si le monde ne répond pas toujours aussi décisivement qu'il le devrait.

- Chaque jour d'opposition à l'Ukraine change le cours de l'histoire de l'Europe.

- La Russie a déjà subi une défaite stratégique - elle a perdu l'initiative et la confiance même entre ses propres alliés.

- Quand on aide l'Ukraine, on se protège.

- Cette guerre n'est pas seulement une question de territoire. C'est une guerre pour l'avenir du monde libre.

- Les soldats ukrainiens sont le nouveau standard de la virilité au XXIe siècle.









lundi 8 décembre 2025

(FR) Quel est le coût d’un jour de grève ?

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Un jour de grève, cela coûte 20 millions € à la SNCF, 3 millions à la RATP et 8 millions pour Air France

L’économiste Marc Touati, lui, estime, qu’un jour de grève « dure » en France (représentant une baisse d’activité de 15 à 20 %) pourrait coûter jusqu’à 1 milliard € à l’économie française (sur la base qu’un jour ouvré = 10 milliards € de PIB)5, mais cela, sans prise en compte de l’effet de rattrapage (reprise des activités suspendues au retour à la normale). 

L’économiste Denis Ferrand souligne, lui, que le recours au télétravail a permis aux entreprises d’encaisser l’impact des grèves, notamment dans les transports. Il prend pour exemple le mouvement massif de grève de décembre 2019 qui n’aurait impacté la croissance trimestrielle « que » de - 0,1 à - 0,2 point. Soit 2 à 4 milliards pour cette année. Mais sur le coup, entre décembre 2019 et janvier 2020, les 36 jours de grève intersyndicale (SNCF, RATP, transport aérien, Opéra de Paris, hôtellerie, restauration) contre la réforme des retraites avaient atteint un coût, pour l’économie française, de 1,8 milliard €. Entre 0,1 et 0,2 point de PIB, c’est la perte généralement constatée pendant les années conflictuelles, 1995, 2003, 2010, 2019… et cela fait dire à certains que la grève ne coûterait pas si cher que ça. L’économie française se serait donc adaptée à la pratique des grèves en France… mais on ne connaît pas l’effet « repoussoir » que ces grèves à répétition peuvent avoir sur l’attractivité de la France et on oublie souvent l’impact des grèves sur nos finances publiques. 

François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes, rappelle, à raison, que la moindre perte de croissance aggrave directement le déficit public, entre 1,4 et 2,8 milliards € pour l’année 2019 par exemple.

Et dans le cas du secteur des transports et notamment la SNCF et la RATP, les grèves à répétition impactent automatiquement les résultats annuels des deux entreprises… qui bénéficient chacune d’importantes subventions publiques.


Pour la SNCF par exemple 

Les 27 jours de grève cumulés en décembre 2019 ont fait passer le bilan 2019 de l’entreprise dans le rouge, avec un manque à gagner de 690 millions € contre un gain de 141 millions l’année précédente.

La direction estimait à l’époque que, sans la grève, le résultat net de l’entreprise aurait pu présenter un gain de 313 millions €. Dans une entreprise endettée à hauteur de 60,3 milliards € fin 2019 (dont 25 milliards € repris par l’État, à son compte, le 1er janvier 2020, 10 milliards supplémentaires au 1er janvier 2022) et qui coûte 20 milliards € pour les contribuables en 2022, c’est inadmissible.


Même chose du côté de la RATP

Lors du conflit social de décembre 2019 à janvier 2020, la perte financière enregistrée par l’entreprise était de 186 millions €, impactant le bénéfice 2019 du groupe de 35 %, ce dernier tombant à 131 millions € nets et le chiffre d’affaires de 4 % (5,7 milliards). Si les chiffres semblent bons, l’impact de la grève est, en réalité, aussi encaissé par la régie régionale, Île-de-France Mobilité (IdFM) qui réserve 48 % de ces subventions pour le fonctionnement des transports publics franciliens à la RATP. Pour IdFM, un jour de grève représente 3 millions € de pertes, correspondant aux pertes de recettes voyageurs (achat de tickets principalement).


Propositions de la Fondation IFRAP

Pour qu’un changement de mentalité s’opère, que les salariés français se ressaisissent des questions syndicales et que la pratique de la grève regagne en légitimité dans la société, la Fondation IFRAP propose 10 pistes d'amélioration :

1. Faire la transparence sur les jours de grève de la fonction publique 

Consolider et publier les données sur les jours de grève dans la fonction publique territoriale et hospitalière : pour rappel, les données sont déjà existantes dans le rapport social unique RSU.


2. Interdire la grève dans les transports pendant les périodes critiques 

Reprendre la proposition de loi du Sénat pour adapter les dispositions du droit italien dans notre droit national pour garantir la continuité des services publics et de transports pendant les grands événements et les départs en vacances. Pour cela, il serait nécessaire :

- de mettre en place par voie législative, des périodes critiques où toute grève dans les transports terrestres de voyageurs est interdite (mettant fin de facto aux préavis de grève illimités dans ce secteur spécifique) ;

- imposer que les préavis de grève dans ce secteur contiennent l’ensemble des modalités de la grève et de son achèvement (date de début et de fin de grève, modalités du service minimum, mesures de retour à la normale) et que sa notification au public soit connue au moins 5 jours avant le début de la grève comme en Italie ;

- définir les modalités d’un service minimum pendant les périodes de grève durant lequel 100 % des capacités opérationnelles sont mobilisées… 


3. N'autoriser les grèves qu'en cas de support à 75% des salariés

Comme en Allemagne, éviter les grèves « otages » où une minorité parvient à bloquer l’activité de l’entreprise et n’autoriser une grève que si les salariés l’approuvent par vote secret à 75 % des effectifs. Élargir ce principe à la fonction publique.


4. Mettre fin aux grèves politiques et de soutien dans la fonction publique

Redéfinir le droit de grève pour l’ensemble des agents publics : le droit de grève doit rester suspendu pour les fonctionnaires régaliens dont les policiers, les magistrats et les militaires. En revanche, il convient de le redéfinir pour les autres agents publics, qu’ils soient ou non titulaires. L’objectif est ici de lutter contre les grèves politiques et les grèves de « solidarité » qui pèsent sur nos administrations. 

Première option, définir clairement les possibilités de grève, comme les Allemands ont su le faire : la grève n’est légale que si elle porte sur les conditions de travail de l’agent. Les grèves « politiques » contre des lois votées au Parlement ainsi que les grèves de « solidarité » sont illégales et pourront être sanctionnées par une mesure de licenciement pour les agents sous contrats et de révocation pour les agents titulaires. 

Seconde option, adopter comme l'a fait la Finlande en mai 2024, le principe d'une limitation à 24 heures des grèves politiques. En cas de non-respect, les grévistes devront payer une amende versée à l'employeur.


5. Limiter la durée de validité des préavis de grève

Instaurer une limite ou une date d'expiration des préavis de grève afin de lutter contre les abus et les détournements qui existent aujourd'hui. Une durée de 2 semaines de validité des préavis de grève pourrait être décidée : c'est la durée maximale que vient d'adopter la Finlande pour les grèves dans le secteur industriel.


6. Lutter contre les abus du droit de retrait

Réformer et préciser les conditions d'ouverture du droit de retrait, que les syndicats utilisent pour faire grève sans préavis, et s'assurer de l'effectivité des sanctions en cas de détournements.  Le droit de retrait ne peut s’exercer que si le travail "présente un danger grave et imminent" pour la vie ou la santé du salarié ou de l'agent.. Il ne s’agit en rien d’un droit de grève parallèle.


7. Faire la transparence sur les accords de sortie de grève signés 

Rendre publics obligatoirement tous les accords de grève, que cela soit pour les entreprises publiques et privées.


8. Faire la transparence sur les caisses de grève des syndicats 

Au même titre que les associations qui doivent rendre public leurs comptes tous les ans, il faut demander la publication et la consolidation au niveau national des comptes des syndicats, en incluant les données autour des caisses de grève que ces dernières soient temporaires ou pérennes.


9. Mise en place d'un « chèque syndical » pour inciter les salariés à adhérer à un syndicat 

Reformer le financement des syndicats et reprendre la proposition de 2017 d’Emmanuel Macron afin de mettre en place un « chèque syndical » :

- chaque entreprise remettrait un chèque à chaque salarié qui ne peut pas l’endosser pour son propre compte, mais peut décider de le remettre (ou non) à l’organisation syndicale de son choix. Dans la société AXA où le chèque est en place depuis plus de 20 ans, un salarié sur deux décide, chaque année, de soutenir une organisation syndicale et ce financement fournit plus de la moitié du budget des sections syndicales ;

- une première étape pourrait être de transformer l’avantage fiscal issu des cotisations syndicales en un chèque syndical. Le montant du chèque pourrait être fixé à un plancher par la loi et augmenter par accord d’entreprise, ce qui permettrait de garantir un financement raisonnable aux syndicats dans les entreprises tout en renforçant leur implication auprès des salariés.


10. Faciliter l'émergence de nouveaux syndicats 

Faire officiellement sauter le monopole syndical au premier tour des élections professionnelles et communiquer auprès des salariés sur l'existence de candidats de listes libres. 

Mais il faut aussi, comme pour les politiques, limiter le nombre de mandats dans le temps des représentants du personnel car le syndicalisme ne devrait pas être une profession. Enfin, un maximum de cumul d'heures de délégation à hauteur de 50 % du temps de travail serait aussi un objectif à atteindre. 


Source de la Fondation IFRAP : En finir avec les abus du droit de grève





(FR) Souhaitez-vous que Emmanuel Macron quitte le pouvoir ?

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NON. Il a plutôt fait du bon travail, équilibré et efficace. Le fait que la France soit « ingouvernable » n’est pas du fait de Macron. C’est le fait de la majorité de la classe politique qui est incapable de faire le travail pour lequel ils sont payés par le contribuable… ils devraient être capable de se mettre d’accord pour le bien du pays sur des sujets importants comme le font d’autres pays.

Je suis de plus déçu de la politique en France : le Gouvernement pourrait interdire les grèves dans les services publics et les transports afin d’éviter les situations de blocage pendant les vacances scolaires… par exemple.

Il existe pourtant une solution pour regagner la confiance des français envers le système politique de la méthode suisse comme :

- Gouvernance en démocratie directe : le peuple est consulte très régulièrement et décide a la majorité des orientations.

- Fédéralisme : le pouvoir n’est pas centralisé « en haut » mais reparti intelligemment repose sur trois niveaux : national, régional et local.

- Collégialité et consensus : trouver des accords même si parfois ca fait mal, dans le but ultime de réussir et avancer.

Bien loin de ce que l’on a en France. Un nouveau président en 2027 n’y fera rien tant que le système global ne change pas.


WIKIPEDIA

1. Système politique de la Suisse

2. Emmanuel Macron





vendredi 5 décembre 2025

(FR) D'abord le Vietnam 1975, puis l'Afghanistan 2021 et l'Ukraine est-elle le prochain épisode de ce même drame ?

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est accueilli par le président américain, Donald Trump, à son arrivée dans l'aile ouest de la Maison-Blanche, à Washington, le 18 août 2025. (Agence France-Presse)

D'abord le Vietnam, puis l'Afghanistan et maintenant l'Ukraine ?

La guerre en Ukraine soulève des questions épineuses pour la politique étrangère américaine. Alors que les dirigeants américains et russes s'entretiennent directement sur l'avenir du conflit, nombreux sont ceux qui se demandent si la crise ukrainienne ne risque pas de devenir un nouvel Afghanistan ou Vietnam – deux conflits où les États-Unis ont mené des négociations de paix avec leurs adversaires tout en marginalisant les gouvernements locaux, ce qui a abouti à des conséquences catastrophiques. À la lumière de ces négociations passées et de l'effondrement du Sud-Vietnam en 1975 et du régime de la République d'Afghanistan en 2021, on ne peut s'empêcher de se demander si l'Ukraine ne connaîtra pas un sort similaire si les États-Unis ne mènent pas ces pourparlers avec une approche plus inclusive.

La situation de l'Ukraine diffère à bien des égards de celle de l'Afghanistan et du Vietnam, notamment par sa situation géographique en Europe, un continent qui a un intérêt direct à sa sécurité et à sa souveraineté, et par le fait qu'elle subit une invasion directe d'un pays étranger, ce qui confère à son dirigeant un soutien national plus large – contrairement au Sud-Vietnam et à la République d'Afghanistan qui traitaient avec des groupes interposés. La question est toutefois de savoir si ces différences ont conduit l'Ukraine à emprunter une voie différente de celle de l'Afghanistan et du Vietnam. Il convient de rappeler que la guerre en Afghanistan était différente de celle du Vietnam, tout comme la situation de l'Ukraine l'était également. Par conséquent, ce qui rapproche ces trois cas ne réside pas nécessairement dans leurs contextes sociopolitiques ou géopolitiques, mais plutôt dans la manière dont les accords de paix sont gérés. Apparemment, les négociations en cours sur l'Ukraine suivent le même schéma que ceux qui ont scellé le sort du Vietnam en 1975 et de l'Afghanistan en 2021. Ce schéma se caractérise notamment par les points suivants :

- L'absence des gouvernements légitimes des États parties aux négociations de paix

- L’émergence d’un nouveau discours qui délégitime les gouvernements locaux en les présentant comme faibles, corrompus et hostiles à la paix, et qui érige les adversaires en partenaires de négociation fiables.

- L’engagement que les gouvernements locaux auraient leur tour pour participer aux pourparlers de paix à l’avenir, une promesse qui ne s’est pas concrétisée dans au moins les deux cas du Vietnam et de l’Afghanistan.

Ces accords impliquent généralement un échange de prisonniers contre la volonté du gouvernement local et la fin du soutien financier et militaire au régime en question. Bien que qualifiés d'accords de paix, ces accords n'ont pas empêché l'effondrement des gouvernements locaux après le retrait américain et ont au contraire créé des vides de pouvoir que les adversaires ont rapidement exploités. L'Ukraine, dont la souveraineté est en jeu, pourrait-elle connaître un sort similaire ?


Accords de paix translatés : une pratique consistant à exclure les acteurs les plus légitimes de la paix



Richard Nixon (1913 - 1994)

Ces accords, généralement bilatéraux, pourraient être plus justement qualifiés d'accords de paix translatés, car ils sont négociés et conclus en l'absence et au mépris de la partie la plus légitime. Par exemple, les accords de paix de Paris de 1973 ont été conclus principalement entre les États-Unis et le Nord-Vietnam, le gouvernement sud-vietnamien étant largement exclu des pourparlers directs. Richard Nixon, trente-septième président des États-Unis (1969-1974), justifiait cette exclusion en affirmant que le Sud-Vietnam constituait le principal obstacle à la paix et que le fait de contourner le gouvernement sud-vietnamien accélérerait la résolution du conflit. L'administration s'était engagée à garantir la tenue de pourparlers de paix intra-vietnamienne. Cependant, l' exclusion du Sud-Vietnam de l'accord principal a finalement contribué à la chute de Saïgon en 1975, les Nord-Vietnamiens prenant le contrôle de la ville après le retrait américain.



Ashraf Ghani  (1949 -   )

En Afghanistan, l'accord de paix de Doha en 2020 a suivi un schéma similaire. Les États-Unis ont négocié directement avec les talibans, marginalisant le gouvernement afghan dans les pourparlers de paix. L'accord prévoyait un retrait des troupes américaines en échange de l'engagement des talibans à prévenir le terrorisme sur le sol afghan. Bien qu'il ait été présenté comme une voie vers la paix, le gouvernement afghan, dirigé par le président Ashraf Ghani, n'a pas été associé aux négociations. L'accord qui en a résulté n'a pas empêché l'effondrement du gouvernement afghan, qui est tombé aux mains des talibans en 2021, quelques mois seulement après le retrait américain.



Nguyễn Văn Thiệu (1923 - 2001)

L'un des aspects marquants des accords de paix de Paris et de Doha fut la protestation et le rejet catégorique de ces traités par les gouvernements locaux du Sud-Vietnam et d'Afghanistan. Le président sud-vietnamien Nguyễn Văn Thiệu rejeta les accords de Paris, estimant qu'ils compromettaient la position de son gouvernement et aboutissaient à une paix défavorable. De même, en Afghanistan, le président Ashraf Ghani critiqua vivement l'accord de Doha, lui reprochant d'exclure son gouvernement et de saper la légitimité du pouvoir afghan. Ces protestations mirent en lumière le sentiment d'abandon des gouvernements locaux par les États-Unis et leur perception des négociations comme aboutissant à des compromis injustes ne tenant pas compte de leurs besoins légitimes. Dans les deux cas, les responsables américains accusèrent les gouvernements locaux de corruption, de division et d'incompétence pour justifier leurs négociations directes avec l'ennemi. Cela vous rappelle quelque chose ?

Alors que les États-Unis cherchent à négocier avec la Russie au sujet de l'Ukraine, il est crucial de prendre conscience des dangers que représente le fait d'accuser le gouvernement ukrainien d'incompétence ou de corruption et de contourner son autorité. De telles accusations renforcent les affirmations des adversaires selon lesquelles les gouvernements locaux manquaient de légitimité dès le départ. Au Vietnam comme en Afghanistan, les gouvernements locaux se sont retrouvés vulnérables, délégitimés et sans soutien face à l'offensive d'adversaires peu soucieux des accords de paix. Fait révélateur, après l'effondrement de la puissance alliée, les administrations ont blâmé le parti d'opposition national et le gouvernement étranger marginalisé, se dédouanant ainsi de toute responsabilité.


L'Ukraine est-elle le prochain épisode de ce même drame ?

Les États-Unis et la Russie ont déjà entamé des cycles de négociations, le gouvernement ukrainien étant tenu à l'écart. Cette situation rappelle les précédentes négociations de paix avec le Nord-Vietnam et les talibans, où les États-Unis privilégiaient les discussions avec des adversaires en l'absence de gouvernement légitime.

L'Ukraine sera-t-elle le prochain épisode de ce drame tragique ? La réponse tient peut-être à deux facteurs. 

1. Premièrement, l'Ukraine est-elle psychologiquement et militairement préparée à poursuivre son combat sans le soutien des États-Unis

2. Deuxièmement, l'Europe cherchera-t-elle activement à préserver ses intérêts en Ukraine, qui divergent de plus en plus de ceux des États-Unis, ou suivra-t-elle la voie tracée par ces derniers, comme ce fut le cas au Vietnam et en Afghanistan ?

L'Ukraine est un point de passage obligé entre la Russie et l'Europe, et l'intervention russe – même avec l'aval des États-Unis – sonne l'alarme pour le reste du continent. L'Europe ne s'est jamais inquiétée des conséquences néfastes des négociations au Vietnam et en Afghanistan. Pourtant, elle ne semble pas partager cette préoccupation concernant les négociations russo-américaines sur l'Ukraine. La stabilité de la région est une question cruciale pour l'Europe. Garantir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine n'est pas seulement un enjeu géopolitique, mais un impératif de sécurité européenne. Le récent sommet de Paris en témoigne.


COMMENTAIRES

Dans les capitales asiatiques, les officiers d'état-major et les analystes du renseignement suivent avec prudence et attention l'évolution de la situation en Ukraine. Une leçon se dégage de plus en plus clairement : lorsque les coûts politiques internes deviennent trop élevés, les engagements sécuritaires des États-Unis sont soumis à un compte à rebours graduel, rythmé par les cycles électoraux. Pour éviter un retrait similaire à celui d'Afghanistan, les États-Unis contraindront leurs alliés à céder 20 % de leur territoire et à renoncer à la souveraineté de l'alliance — une perspective qui pèsera lourdement sur les esprits de chaque nation de la région indo-pacifique, les obligeant à se demander si l'Amérique est véritablement digne de confiance.

De Saïgon (aujourd'hui Hô Chi Minh Ville) en 1975 à Kaboul en 2021 et peut-être à Kiev en 2026, le schéma est resté le même : les États-Unis s'engagent trop, réalisent que leurs efforts sont insuffisants, transfèrent la mission de combat à leurs alliés et finissent par se retirer par la négociation. Leur principal objectif a toujours été d'éviter que le président en exercice ne passe à la postérité comme le vaincu de la guerre.

Le document Pentagon  Papers est révélé qu'après novembre 1965, la guerre du Vietnam visait essentiellement à sauver les apparences face à l'échec. Aujourd'hui, le « plan de paix en 28 points » et la coupure des services de renseignement ne sont que la répétition du même scénario. Et, comme toujours, c'est la population du pays transformé en champ de bataille qui en paie le prix fort.

Comme l’Ukraine à la Russie, Donald Trump pourrait-il aussi abandonner Taïwan à la Chine ?














(FR) Comment se faire respecter ?

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Le respect est un pilier fondamental des relations humaines, aussi bien professionnelles que personnelles. Se faire respecter et respecter les autres est essentiel pour cultiver des relations saines, harmonieuses et épanouissantes. Malheureusement, de nombreuses personnes éprouvent des difficultés à se faire respecter autant qu’à se respecter elles-mêmes. Cela peut être dû à divers facteurs tels que l’estime de soi ou les préjugés que l’on peut avoir vis-à-vis des autres. 


Les qualités pour être une personne respectée :

- Ne vous plaignez pas : gardez vos soucis pour vous. Restez positif et faites ce que vous avez à faire avec le sourire.

- Croyez en vous : avoir confiance en vos capacités, même si d’autres en doutent. Ignorez les commentaires négatifs et persévérez.

- Reconnaissez vos erreurs : nul n’est parfait. Si vous faites une erreur, admettez-la rapidement. Cela vous permettra d’apprendre plus vite.

- Respectez vos engagements : si vous dites que vous ferez quelque chose, assurez-vous de le faire. Votre parole est importante.

- Gardez votre calme : vos émotions peuvent influencer vos choix. On attend de vous que vous vous preniez pour décision, alors faites preuve de clarté et de réflexion.

- Aidez les autres : nombreuses sont les personnes qui se sentent perdues. Comprenez leurs besoins et guidez-les vers un meilleur chemin.










mardi 25 novembre 2025

(FR) Le premier bâtiment construit avec chauffage et climatisation naturels en France

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Après des essais concluants en Autriche, en Suisse et en Allemagne, le premier bâtiment sans chauffage ni climatisation a été construit en France, dans le quartier de la Confluence, au cœur de Lyon. Cet édifice, conçu pour s'adapter au changement climatique, maintiendra une température ambiante comprise entre 22 et 26 degrés tout au long de l'année et son inauguration est prévue en décembre 2025.

Le projet, baptisé Essentiel 22-26 en référence à la température intérieure maintenue dans le bâtiment, est en construction depuis fin 2024. Conçu par le cabinet d'architectes allemand Baumschlager Eberle, l'immeuble de six étages, situé dans le quartier d'affaires de Lyon, comprend 23 appartements proposés à des prix abordables, autour de 3 000 euros le mètre carré, et est géré par la Fondation Solidaire du Grand Lyon.

Cet immeuble est considéré comme le premier en France à appliquer la théorie bioclimatique, garantissant confort été comme hiver et qualité de l'air intérieur grâce à des solutions purement architecturales. Il s'agit de créer une isolation passive et des structures de rétention de chaleur, afin de constituer un système de ventilation et de refroidissement naturel, conservant la chaleur sans recourir à des dispositifs mécaniques.

Pour comprendre les principes de fonctionnement de cette œuvre architecturale, RFI Vietnamien a interviewé l'architecte Anne Speicher, du cabinet d'architecture Baumschlager Eberle, chargée de concevoir ce bâtiment 22-26.


Les principes fondamentaux ont guidé la conception du premier bâtiment en France

Cette conception vise à répondre à 2 questions importantes : 

1. Comment réduire radicalement la consommation d’énergie des occupants ? 

2. Comment améliorer le confort tout en réduisant les émissions de carbone ?

Pour ce faire, le projet repose sur 3 principes fondamentaux :

- Le premier est l'inertie, on utilise des matériaux qui retiennent, absorbent et libèrent la chaleur, ainsi que l'humidité et l'air froid. À titre d'exemple, la structure du plancher, qui représente 70 % de l'absorption thermique du bâtiment, et les murs qui l'entourent : d'une épaisseur de 72 cm, ils sont constitués de deux couches de briques, enduites de mortier de chaux à l'extérieur et, par endroits, dotées de triple vitrage.

- Le deuxième principe est la ventilation naturelle et le troisième, un système de contrôle intelligent. Ce système surveille et maintient l'équilibre du bâtiment en fonction des paramètres de qualité de l'air (concentration de CO2), d'humidité et de température.

- Les simulations et les tests ont donné des résultats positifs, avec une consommation d'électricité estimée à environ 2 kWh/m²/an. De plus, grâce à sa climatisation naturelle, il s'agit du seul bâtiment à Lyon où la température ne dépasse pas 28 degrés en été.


Le bâtiment présente des caractéristiques particulières qui nécessitent une attention particulière lors de la construction

Le quartier de Confluence est densément peuplé, proche de l'autoroute et donc sujet à de fortes nuisances sonores et à la pollution, et se situe dans une zone sismique en France. Tous ces facteurs ont été pris en compte lors de la conception. L'épaisseur des murs et l'utilisation de matériaux lourds contribuent à une meilleure isolation phonique que les constructions en bois. Les zones résidentielles sont en retrait, tandis que les bureaux et les écoles sont situés à l'extérieur afin de les protéger du bruit et de la poussière.


Comment des facteurs tels que l'orientation du bâtiment et la direction de la lumière sont-ils pris en compte ?

Le bâtiment présente une façade assez profonde et des panneaux de verre intérieurs de 60 à 72 cm, créant un effet de persienne naturelle et procurant de l'ombre. Les pièces à vivre principales sont aménagées à l'intérieur, derrière les porches concaves (loggia), ce qui crée une profondeur esthétique et contribue à bloquer la lumière directe du soleil.

À Lyon Confluence, on a opté pour une solution d'ombrage utilisant des stores extérieurs légers, presque comme du tissu. Ces stores laissent passer l'air, créant un équilibre entre une lumière agréable et une ventilation naturelle, tout en préservant la vue.


Comment fonctionne la ventilation naturelle ?

Toutes les fenêtres sont équipées d'un ouvrant de confort motorisé, relié à un système de capteurs mesurant la concentration de CO2, l'humidité et la température de l'air ambiant. Lorsque la concentration de CO2 augmente, le système ouvre automatiquement cet ouvrant.

Toutes ces données sont transmises au système de gestion technique du bâtiment (GTB), un système de contrôle centralisé fonctionnant selon un algorithme développé par les architectes eux-mêmes. Toutes les deux minutes, les données sont mises à jour et analysées. Lorsque le système détecte une concentration élevée de CO₂, il active automatiquement les portes de confort, permettant une ventilation croisée entre les appartements, tous conçus pour être bidirectionnels et favoriser ainsi une bonne circulation de l'air. Les résidents peuvent toutefois intervenir manuellement et activer ou désactiver le système à leur guise.

Si la porte reste ouverte longtemps, notamment en période de forte chaleur, le système avertira l'utilisateur par une application ou par courriel (fonctionnalités encore en développement). Par exemple : « Si la température extérieure atteint 38 degrés Celsius pendant trois jours consécutifs, la fenêtre doit être fermée. »

L'inertie thermique d'un bâtiment de grande hauteur, à l'instar d'une grotte ou d'une cathédrale ancienne, maintient une température toujours fraîche en été. Par conséquent, l'ouverture de quelques fenêtres pendant une courte période n'a pas d'incidence significative.


La structure du mur, son épaisseur et le type de matériaux utilisés ? S’agit-il de matériaux spéciaux ?

La structure principale du bâtiment est une ossature en béton armé composée de poteaux et de poutres, permettant une grande flexibilité d'aménagement, notamment pour la création de parkings, avec un nombre réduit de murs porteurs intérieurs. De ce fait, le bâtiment pourra facilement modifier sa fonction ou son agencement intérieur ultérieurement sans nécessiter de travaux structurels majeurs.

Les murs sont construits avec deux couches de briques, jointoyées en quinconce, ce qui réduit considérablement les transferts de chaleur. L'extérieur est enduit d'un mortier à la chaux. Ce matériau naturel et biosourcé contient de la poudre de coquille d'huître, ce qui réduit significativement les émissions de carbone et régule l'humidité intérieure. Cette double couche de chaux contribue au maintien de l'équilibre hydrothermique (hydrochromie : capacité d'un matériau à changer de couleur au contact de l'eau ou de l'humidité) de l'ensemble du bâtiment.

La structure horizontale est toujours en béton, mais en béton à faibles émissions, tirant parti de la masse et de l'inertie thermique du matériau. L'absence de faux plafond permet au sol en béton d'absorber et de restituer directement la chaleur.


Ce projet pourrait-il être reproduit en France à l'avenir ?

Des projets similaires ont été mis en œuvre en Autriche, en Allemagne et en Suisse pour différents types de bâtiments, tels que des bureaux, des écoles, etc. Notre agence d'architecture travaille également sur un projet similaire pour la SNCF à Bordeaux. Cependant, en France, il existe des leviers, mais aussi des obstacles. Actuellement, la législation française interdit les logements non chauffés et chaque appartement doit être équipé d'au moins un radiateur, ainsi que d'un système de ventilation. Le projet lyonnais a bénéficié d'une autorisation spéciale à titre expérimental.


Le consommateur représente-t-il un défi pour ce projet ?

Outre les obstacles juridiques, le principal défi reste la sensibilisation des utilisateurs. Nombreux sont ceux qui souhaitent maîtriser la température de leur logement. À Lyon, les appartements du projet ont été vendus en une semaine. Les résidents apprécient le confort de l'immeuble, qui gère tout automatiquement, à la manière d'un appareil électroménager intelligent, contribuant ainsi aux économies d'énergie. Des enquêtes menées auprès de projets livrés dans d'autres pays montrent que les habitants apprécient la qualité de l'air intérieur. L'enduit à la chaux naturelle absorbe le CO2, maintient l'humidité et ne dessèche pas la peau ni le nez, contrairement à la climatisation classique. En Autriche, certains médecins ont même constaté une diminution des maladies respiratoires dans ce type d'immeubles.


Les coûts de construction seront-ils gonflés par la prise en compte des facteurs environnementaux ?

Dans le cadre du projet SNCF à Bordeaux, les résultats de l'étude ont montré que les coûts d'investissement étaient comparables à ceux des projets traditionnels. À Lyon, pour le projet Confluence, les coûts ont augmenté de 12 % par rapport à l'estimation initiale. Toutefois, ces coûts supplémentaires sont liés aux exigences actuelles. Notre équipe de recherche a confirmé qu'il est tout à fait possible d'optimiser les coûts afin d'obtenir des prix compétitifs.


À l'avenir, les températures devraient continuer d'augmenter ; dans ce cas, les modèles de bâtiments seront-ils toujours adaptés ?

Actuellement, les bâtiments de type 22 à 26 sont conçus sur la base de données climatiques pour l'année 2050 et non des températures actuelles. À Bordeaux, nous avons pris en compte le scénario de 2100 afin de garantir l'adaptabilité du bâtiment à long terme. Nous avons intégré des ventilateurs à convection pour accentuer la sensation de fraîcheur sans climatisation, ainsi que des dalles actives en béton, capables de conduire et de stocker la chaleur, permettant ainsi la circulation de l'air froid dans le sol sans nécessiter de systèmes de ventilation mécanique complexes.


COMMENTAIRES

Construit dans le quartier de la Confluence, l’immeuble « Essentiel 22-26 » de Nexity utilisera la chaleur humaine et des appareils ménagers pour chauffer pendant l’hiver.

Déjà expérimenté en Autriche et en Suisse depuis 2013, « L'Essentiel » fera partie d'un ensemble de 11 bâtiments dédiés au logement, au commerce et à l'enseignement, livrés entre début 2026 et fin 2027, selon Nexity. L'« Essentiel » proposera enfin 23 appartements à l'achat à des prix modérés, à 3.000 euros le m2, le foncier restant la propriété de la Foncière Solidaire (organisme de foncier solidaire OFS) du Grand Lyon dans le cadre d'un bail réel solidaire (BRS). Un deuxième immeuble de ce type est prévu en 2028 à la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine).


REFERENCES

YouTubeAttention immeuble sans chauffage avec 22-26 toute l’année !

Révolution Énergétique : Où se trouvera le premier immeuble sans clim, chauffage ni ventilation de France ?

RFI-VN : Pháp : Tòa nhà đầu tiên được xây dựng với hệ thống sưởi và điều hòa tự nhiên