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Les circuits intégrés fabriqués à partir d’un matériau semi-conducteur (comme le silicium) sont des éléments essentiels au bon fonctionnement des appareils électroniques modernes professionnels ou grand public. Ces circuits effectuent les calculs logiques fondamentaux d’un ordinateur.
Le processus de fabrication des appareils à semi-conducteurs comprend de nombreuses étapes réalisées dans des installations spécialisées appelées fonderies ou usines de fabrication. Les différentes phases de ce processus de fabrication sont assurées par différents acteurs.
Il faut des années d’expérience et de recherche dans ce secteur pour développer, concevoir, produire, commercialiser et assurer le service après-vente d’une seule gamme de semi-conducteurs.
C’est l’extrême difficulté dans la R&D en amont et la production en aval qui conduit à la situation quasi monopolistique du marché des semi-conducteurs. La large majorité de la production dépend en effet d’un seul acteur assurant la partie fonderie du processus : Taiwan.
Le rôle clé des semi-conducteurs
Les semi-conducteurs sont les cerveaux de l’électronique moderne. Chaque action réalisée sur un ordinateur (cliquer, glisser, écrire, corriger…) doit être suivie d’une réaction cohérente à notre requête de la part de l’ordinateur.
Dans la plupart des cas ce qui apporte cette réponse, c’est un semi-conducteur. Le terme « semi-conducteur » désigne donc le composant essentiel au bon fonctionnement de la grande majorité des objets électroniques connectés.
Cette technologie est intégrée à des millions d’appareils électroniques comme les PC, smartphones, voitures, consoles de jeu…
La Chine débauche les ingénieurs taïwanais
Taïwan tient absolument à protéger ses ingénieurs et à empêcher la Chine de recruter ses experts en semi-conducteurs. Dans le viseur des espions chinois : TSMC - Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.
Depuis quelques mois, les services de renseignement de Taïwan s'activent pour tenter d'empêcher les chinois de débaucher leurs experts en semi-conducteurs. Selon Reuters, des enquêtes sur une centaine d'entreprises chinoises soupçonnées de recruter illégalement les ingénieurs taïwanais ont été ouvertes.
Taïwan lutte pour empêcher la Chine de recruter ses ingénieurs
Un responsable des services de renseignement taïwanais a déclaré que 27 entreprises chinoises ont déjà été perquisitionnées et leurs propriétaires ont été convoqués pour être interrogés par le bureau. Taïwan tient absolument à protéger ses ingénieurs et à empêcher la Chine de recruter ses experts en semi-conducteurs. Dans le viseur des espions chinois : TSMC. Cette entreprise est la plus avancée au monde dans le domaine des semi-conducteurs.
La fonderie TSMC fabrique des puces pour certains des plus grands et des plus importants noms de la technologie, notamment Apple, AMD, Intel, NVIDIA, MediaTek, Qualcomm, etc.
Nous avons déjà vu ce qui se passe en cas de pénurie mondiale de puces, vous pouvez donc imaginer ce qui pourrait se passer si les Chinois tentaient de prendre le contrôle de Taïwan et finissaient par contrôler la plus grande fonderie du monde.
Aujourd'hui, avec la crise que nous traversons, Taïwan possède ce dont la Chine a besoin : une expertise de pointe en matière de puces. La situation actuelle pousse le gouvernement de Xi Jinping à recruter par tous les moyens possibles les meilleurs ingénieurs en la matière. Dès 2020, Taïwan a créé un groupe de travail au sein du Bureau d'enquête du ministère de la justice, dont la principale mission est de « lutter contre le braconnage de talents ».
Taipei mise sur l'honneur et la loyauté de ses experts
Selon la source qui s'est confiée à Reuters, les cas dans lesquels le ministère a pris des mesures en effectuant des descentes ou des interrogatoires ne représentent que « la partie émergée de l'iceberg ». La pression militaire accrue exercée par la Chine, qui revendique Taïwan comme son territoire, n'a fait que renforcer la détermination de Taipei à protéger sa suprématie en matière de puces électroniques. Un atout qui revêt également une importance stratégique pour les États-Unis, dont une grande partie de la fabrication de puces est sous-traitée sur l'île.
En soi, les entreprises chinoises ne sont pas dans l'illégalité en tentant de recruter des ingénieurs taïwanais. Cependant, une loi taïwanaise interdit les investissements chinois dans certaines parties de la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs, notamment la conception des puces. En revanche, les ingénieurs taïwanais sont libres de se rendre en Chine, mais ils sont nombreux à préférer la qualité de vie taïwanaise. Pourtant, les entreprises chinoises proposent parfois des salaires deux à trois fois supérieurs à ces proposés à Taipei.
Si Taïwan ne peut pas rivaliser sur le plan des salaires, le pays compte sur l'honneur et la loyauté de ses habitants. En effet, les ingénieurs qui acceptent d'être débauchés risquent de ne pas retrouver de travail dans les entreprises technologiques taïwanaises et de subir « la honte publique ». Plusieurs cadres supérieurs de TSMC qui sont allés travailler pour le fabricant de puces chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation) en Chine ont été qualifiés de « traîtres » dans la presse taïwanaise.
La guerre en Ukraine n’est pas étrangère à cette forte baisse de la demande d’après SMIC. Les entreprises chinoises subissent des pressions américaines pour ne plus réaliser d'affaires avec la Russie.
Entre la guerre et la situation sanitaire en Chine, SMIC anticipe une baisse de 200 millions des ventes de smartphones produits par ses clients en 2022. Si la situation sanitaire ne se détériore pas, SMIC devrait pouvoir maintenir sa production et se tiendra prêt à répondre à la demande qui va se rétablir au fil de l’année.
L’Europe prise pour cible
L’Europe dispose d’entreprises à la pointe dans le domaine. Qu’il s’agisse du franco-italien STMicroelectronics ou bien encore du hollandais ASLV (spécialiste des circuits de très petite taille). L’américain Globalfoundries dispose quant à lui d’une vaste usine dans la “silicon Saxony” allemande.
Cependant, les rares technologies présentes sur le vieux continent se retrouvent au milieu d’une course entre asiatiques et américains pour le contrôle de cette technologie déterminante. En effet, l’Allemand Siltronic , les Britannique Dialog Semiconductor ont étés rachetés par des acteurs étrangers.
La Chine hors jeux ?
Les semis conducteurs sont un des pôles déterminants qu’une économie doit posséder pour rentrer pleinement dans le 21ème siècle.
Pour conserver un avantage compétitif sur les technologies numériques, en particulier sur la 5G, les États-Unis cherchent donc à bloquer la Chine par tous les moyens.
Le principal producteur taïwanais, TSMC, a ainsi été soumis à de fortes pressions pour interrompre ses relations commerciales avec la Chine et implanter une partie de sa production sur le territoire américain.
Dans le même temps, les États-Unis ont placé SMIC, principal producteur chinois de puces électroniques, sur la liste noire d’exportation.
Cette mesure a permis de limiter l’accès de l’entreprise aux composants embarquant des technologies américaines, qu’ils soient ou non produits sur le territoire américain.
Une course technologique pour les semi-conducteurs
La Chine travaille activement à augmenter son autonomisation dans le domaine des semi-conducteurs. L’empire du milieu accumule un retard dans ce domaine pour espérer concurrencer son homologue américain.
Dans le cadre de son plan “ Made in China 2025 ”, le pays redouble ainsi d’efforts dans ce sens. La Chine investit massivement dans le secteur et débauche à tour de bras des ingénieurs spécialisés en Corée du Sud et à Taïwan.
En réponse à la pénurie mondiale qui touche le secteur, les Etats-Unis renforcent eux aussi leurs positions. Intel vient d’annoncer un plan d’investissement de 20 milliards de dollars destiné à augmenter sa production de semi-conducteurs “ made in USA ”, (les Échos)
Alors que la Chine et les États-Unis redéveloppent des capacités de fonderie, l’Europe semble rester en dehors du jeu.
Au moment où l’intelligence artificielle, le calcul haute performance, la 5G et les objets connectés vont faire exploser la demande de semi-conducteurs.
Le choix des gouvernements européens de laisser partir de nombreuses entreprises du domaine à l’étranger est proprement inexplicable.
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