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À l’initiative des États-Unis, les dirigeants du G7 ont annoncé dimanche 26 juin 2022 leur engagement à lever près de 600 milliards de dollars en fonds publics et privés pour financer des projets d’infrastructures dans des pays en développement.
Ce nouveau programme, destiné à permettre de contrer les ambitions de la Chine, qui investit massivement dans ces pays dans le cadre de ses nouvelles routes de la soie, s’échelonnera sur cinq ans, ont indiqué les leaders du G7 réunis pour leur sommet en Allemagne.
Le président américain Joe Biden a déclaré que son pays mobilisera 200 milliards de dollars en subventions, en fonds fédéraux et en investissements privés pour soutenir des projets qui vont lutter contre le changement climatique et améliorer la santé mondiale. De plus, les fonds vont viser l’équité entre les sexes et les infrastructures numériques.
Il ne s'agit pas d’aide ou de charité, a expliqué M. Biden. C’est un investissement qui rapportera à tout le monde, a-t-il ajouté. Selon lui, le plan mis en avant par le G7 va permettre aux pays concernés de constater les avantages concrets d'un partenariat avec les démocraties.
Des centaines de milliards de dollars supplémentaires seront aussi disponibles, a affirmé Joe Biden, qui a prévenu que ces fonds proviendraient de banques multilatérales de développement, d’institutions de financement du développement ou encore de fonds souverains. Une partie de ce financement existe déjà.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a noté que l’Europe va mobiliser 300 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années dans ce plan proposé par le G7 pour concurrencer le programme chinois appelé la ou Initiative ceinture et route (ou BRI, pour Belt and Road Initiative), lancé par le président chinois Xi Jinping en 2013 puis en 2017 (Nouvelle route de la soie).
Le Canada, le Japon et l’Italie vont également participer à cette nouvelle aide aux pays en développement, mais ils le feront en suivant leurs propres plans. Quant à la France et au Royaume-Uni, ils vont également participer à cette initiative.
L'Afrique subsaharienne sera sans aucun doute une priorité du partenariat lancé par le G7, mais l’Amérique centrale, l’Asie du Sud-Est et l’Asie centrale seront aussi des régions extrêmement importantes, a confié un haut responsable de l’exécutif américain.
Contrer les ambitions de la Chine
Les projets d’investissements de la Chine, dans sa version moderne de la route de la soie entre l’Asie et l’Europe, couvrent une centaine de pays. La construction d’infrastructures permet notamment à la Chine de garantir un approvisionnement en matières premières.
Or, dans de nombreux pays en développement, le plan chinois n’a débouché que sur peu d’avantages concrets, estiment des responsables de la Maison-Blanche.
Pékin est ainsi accusé de mener ses projets par le biais de prêts avantageux qui aggravent les problèmes d’endettement de pays déjà vulnérables.
Le programme chinois existe depuis des années et s’est traduit par de nombreux versements en liquide et par de nombreux investissements, a commenté un haut responsable de la Maison-Blanche. Toutefois, selon lui, l’initiative du G7 n’arrive vraiment pas trop tard.
Beaucoup de pays qui ont reçu des fonds ou des investissements du programme BRI se rendent désormais compte, des années plus tard, qu’ils sont plus endettés, que leur PIB n’a pas progressé de manière significative et que les prétendus investissements n’ont pas atteint leurs populations, a expliqué ce haut responsable de la Maison-Blanche.
Les promesses d’investissements du G7 dans les pays en développement pourraient être un bon début, a souligné la vice-présidente du groupe à but non lucratif Global Citizen, Friederike Roder.
Cependant, elle a rappelé que les pays membres du G7 ne consacrent en moyenne que 0,32 % de leur PIB à l’aide au développement, alors qu’ils ont promis d’y consacrer le double, soit 0,7 %. Toutefois, sans les pays en développement, il n’y aura pas de reprise durable de l’économie mondiale, a conclu Mme Friederike Roder.
Le G7 a affirmé sa détermination « inébranlable » à soutenir l'Ukraine
Au deuxième jour de la réunion, les dirigeants du groupe des 7 pays industrialisés du monde se sont engagés à continuer à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps que nécessaire". Pendant ce temps, le président Zelensky a exigé une augmentation de l'aide en armement à l'Ukraine et a demandé à l'Occident de maintenir la pression sur la Russie afin qu'elle puisse "mettre fin à la guerre cet hiver".
Après avoir décidé d'embargo sur l'importation d'or de Russie, les dirigeants du G7 (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon, Canada et États-Unis) ont réaffirmé le 27 juin 2022 leur détermination à « inébranler » ce bloc. côte à côte avec l'Ukraine. Le G7 continue de soutenir le gouvernement de Kiev dans tous les aspects, "financiers, humanitaires, militaires, diplomatiques". Le G7 a également fait preuve "d'unité plus que jamais" dans le but de punir la Russie pour avoir envahi l'Ukraine depuis le 24 février 2022.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, en tant qu'hôte, a déclaré que le G7 serait aux côtés de l'Ukraine « tant que Kiev en aurait besoin », même si le G7 devait payer le prix de son soutien à Kiev. Le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré que si l'Ukraine perd, il sera difficile de démontrer « l'efficacité du modèle démocratique ». De plus, le G7 s'est engagé à tout faire pour réduire le risque de pénurie alimentaire mondiale, pour dégager les portes d'entrée pour faire sortir les produits agricoles ukrainiens. Le G7 a également évoqué "l'énorme responsabilité de la Russie" dans la crise alimentaire mondiale.
Selon l'agence de presse AFP, plus tôt, s'exprimant par vidéo, le président Volodymyr Zelensky a appelé le groupe du G7 à "la pression maximale" sur la Russie, y compris la promulgation de sanctions économiques plus, la collecte de recettes "plus drastiques". La capacité financière de la Russie est limitée. Les autorités de Kiev espèrent que toutes ces pressions créeront les conditions pour que "la guerre se termine avant l'arrivée de l'hiver", car les soldats ukrainiens ont du mal à se battre dans les rudes conditions météorologiques hivernales.
Le président Zelensky a de nouveau demandé une aide militaire accrue, notamment pour fournir à Kiev des missiles sol-air à moyenne et longue portée. "Il n'est pas encore temps de parler de négociations avec la Russie", a-t-il ajouté.
L'agence de presse britannique Reuters a cité hier une source proche de Washington disant qu'il est possible que "cette semaine", l'administration Biden "commande plus d'armes" pour approvisionner l'Ukraine. La déclaration ci-dessus a été faite alors que les troupes russes concentraient leurs tirs sur la ville de Lyssytchansk après avoir capturé Severodonetsk. Concernant l'accusation selon laquelle la Russie aurait bombardé hier un quartier résidentiel de la capitale Kiev, Moscou a corrigé aujourd'hui, affirmant que la cible était "une usine de missiles ukrainienne" dans la capitale.
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