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En février 2019, Quand le président Emmanuel Macron recevait le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.
Juridiquement, le Président peut choisir librement son Premier ministre. Mais en pratique, si l’union de la gauche obtient une majorité absolue aux législatives, Emmanuel Macron pourrait être politiquement contraint de nommer Jean-Luc Mélenchon.
Selon la Constitution, le chef de l'Etat "nomme le Premier ministre"
Une posture qui a fini par échauffer Emmanuel Macron. Qui, ce vendredi 3 juin 2022, dans le cadre d'une interview donnée à Midi Libre et à la presse régionale, a asséné que "le président choisit la personne qu'il nomme Premier ministre en regardant le Parlement". Avant d'ajouter : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président."
La Constitution française lui donne raison dans son article 8 : le chef de l'Etat "nomme le Premier ministre" y est-il clairement affirmé, sans le soumettre à aucune condition.
Un vote de confiance obligatoire des députés
Cependant, les rédacteurs de ladite Constitution française ont aussi prévu dans leur article 49 que le Premier ministre a l'obligation d'obtenir un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
Autrement dit, si la Nupes avait une majorité absolue à l'Assemblée nationale et que le choix de Premier ministre d'Emmanuel Macron ne lui convenait pas, le groupe de ses députés pourrait refuser d'accorder sa confiance à ce chef de gouvernement, voire voter une motion de censure, plaçant le chef de l'Etat devant ses responsabilités et dans une position inconfortable.
Quelles sont les cohabitations connues ?
Dans les faits, dans les cas de cohabitation précédemment connus, jamais un tel blocage n'est survenu.
La preuve par deux exemples .
- Le président socialiste François Mitterrand avait appelé à Matignon le leader de l'opposition de droite (qui venait de remporter les législatives), Jacques Chirac, en 1986.
- Et Jacques Chirac, devenu président de la République avait nommé le socialiste Lionel Jospin Premier ministre, après la victoire de la gauche plurielle en 1997.
Emmanuel Macron, dans le cas où la Nupes obtiendrait une majorité absolue à l'Assemblée nationale le 19 juin 2022, a donc parfaitement le droit de ne pas nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Mais les députés auraient, eux, la possibilité de retoquer aussitôt son choix.
Il ne resterait alors que deux possibilités à Emmanuel Macron pour sortir de cette impasse :
- nommer finalement Jean-Luc Mélenchon Premier ministre
- ou dissoudre l'Assemblée nationale, ce que la Constitution lui permet également. De nouvelles élections législatives seraient alors rapidement convoquées.
- ou dissoudre l'Assemblée nationale, ce que la Constitution lui permet également. De nouvelles élections législatives seraient alors rapidement convoquées.
Des hypothèses pour l'instant peu probables
Des hypothèses pour l'instant assez improbables, les projections en siège des enquêtes d'opinion convergeant pour l'instant toutes dans le même sens. Celle d'Harris Interactive réalisée du 3 au 6 juin 2022 pour Challenges en partenariat avec Midi Libre indique ainsi que la Nupes pourrait obtenir entre 120 et 184 députés, alors que la majorité absolue est fixée à 289 parlementaires. Selon ce même sondage, le camp du chef de l'Etat ferait entrer entre 285 et 355 élus au Palais Bourbon.
Les résultats définitifs des élections législatives 2022 ‑ France
Sur fond d'une abstention très élevée de 52,49 %, c'est la déception pour Emmanuel Macron. La coalition présidentielle Ensemble ! qui réunissait pour ces élections Renaissance (anciennement LREM) et ses alliés n'obtiennent pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Cette union obtient 245 sièges.
La NUPES qui avait misé sur l'union des différents partis de gauche pour obtenir cette majorité tant désirée n'y est pas parvenue non plus. Elle se positionne néanmoins comme première force d'opposition avec 131 sièges.
La grosse surprise est venue du coté Rassemblement national qui se positionne comme la 3ème force politique du pays avec entre 89 sièges. Les Républicains et leurs alliés sont à nouveau derrière l'extrême droite avec 64 sièges.
Quels résultats pour les 15 ministres au second tour ?
Les personnalités élues
1. Élisabeth Borne (Première ministre)
2. Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
3. Damien Abad (ministre des Solidarités)
4. Olivier Dussopt (ministre du Travail)
5. Marc Fesneau (ministre de l’Agriculture)
6. Franck Riester (ministre délégué chargé du Commerce extérieur)
7. Olivier Véran (ministre délégué chargé des relations avec le Parlement)
8. Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
9. Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
10. Yaël Braun-Pivet (ministre des Outre-Mer)
11. Clément Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
12. Olivia Grégoire (Porte-parole du gouvernement)
Les personnalités battues
13. Justine Bénin (Secrétaire d'Etat chargée de la Mer)
14. Brigitte Bourguignon (ministre de la Santé)
15. Amélie de Montchalin (ministre de la Transition écologique)
14. Brigitte Bourguignon (ministre de la Santé)
15. Amélie de Montchalin (ministre de la Transition écologique)
COMMENTAIRES
Macron peut-il refuser de nommer Mélenchon Premier ministre en cas de victoire de la gauche ?
Monsieur Mélenchon est un mauvais perdant et dans la mesure où c'était sa dernière présidentielle 2022 en tant que candidat il réalise qu'il va sortir par la petite porte. D'ailleurs, il a prouvé par le passé qu'il pouvait dire à peu près n'importe quoi sous le coup de l'émotion ou de la colère. Il a des qualités indéniables mais il n'est pas présidentiable.
Quant à Monsieur Macron il a été élu selon les règles de la constitution en vigueur et son écart avec son adversaire du second tour est de 17 points. Bien mieux que la plupart des seconds tours des élections de la cinquième république :
2022: Écart Macron- Le Pen : 17%
2017: Écart Macron- Le Pen : 32%
2012: Écart Hollande-Sarkozy : 3.3%
2007: Écart Sarkozy-Royal : 6%
2002: Écart Chirac - Le Pen : 70.4%
1995: Écart Chirac-Jospin : 5.3%
1988: Écart Mitterand-Chirac : 8%
1981: Écart Mitterand-Giscard : 3.5%
1974: Écart Giscard-Mitterand : 1.6%
1969: Écart Pompidou-Poher: 16%
1965: Écart De Gaulle-Mitterand: 10.4%
D'ailleurs, à la place du président Emmanuel Macron, c'est ce que je ferai en cas de défaite électorale : il sera impossible de gouverner avec Jean-Luc Mélenchon. Il y a une différence entre gouverner avec quelqu'un qu'on déteste (Mitterrand, Chirac et Jospin en savent quelque chose), mais gouverner avec quelqu'un que non seulement on déteste, mais qui en plus est un « égocentrique » de lui même, c'est impossible.
A l’instar de nombreuses personnalités ont accusé son rival insoumis de s’être aligné sur la diplomatie du président russe Vladimir Poutine. Jean-Luc Mélenchon rétorque que ses propos sont souvent caricaturés. L’occasion de revenir sur ses déclarations lors de trois conflits, en Crimée, en Syrie et en Ukraine.
- En Crimée, en Syrie et jusqu’à l’invasion de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon a soutenu les mêmes analyses que Vladimir Poutine.
- En Crimée, en Syrie et jusqu’à l’invasion de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon a soutenu les mêmes analyses que Vladimir Poutine.
- Depuis l’invasion de l’Ukraine, il a clairement condamné l’agression russe et pris ses distances avec le maître du Kremlin.
- Le pacifisme et le non-alignement sont les constantes de son positionnement international. Tout comme sa défiance à l’égard des Etats-Unis et de l’OTAN.
Jean-Luc Mélenchon en février 2022. | AFP
Jean-Luc Mélenchon n’envisage pas d’être lui-même candidat aux législatives des 12 et 19 juin, a indiqué vendredi 6 mai 2022 sur France 2 l’ancien candidat LFI à la présidentielle, artisan d’un accord électoral entre LFI, le PS, EELV et le PCF. En cas de victoire du bloc de gauche, il se dit prêt à prendre la direction du gouvernement.
On peut une fois de plus admirer le talent manipulateur de Jean Luc Mélenchon. Les propos de Jean Luc Mélenchon sont une fois encore très guerriers. Voici ce qu’il a dit, il y a quelques jours sur la pauvre Elisabeth Born : « J’aimerais la rencontrer au moins une fois, avant de la remplacer » (Alors qu’il n’est pas candidat)
Encore plus guerrier et même paranoïaque avec le chef de l’État, voici ce qu’il dit : « Je ne sais pas comment il compte s'y prendre, mais si je gagne, je veux choisir mes terrains de conflit, pas qu'ils me soient imposés de l'extérieur par d'autres. Mais il craint aussi une dissolution de l'Assemblée nationale en cas de cohabitation. » Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis puisqu'il ne peut pas être réélu ? Quel sera le but de sa vie ? Il va essayer de me tuer. Comment peut-il imaginer que le chef d’État va le faire assassiner ? Là ça fait vraiment peur !
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