dimanche 19 juin 2022

(FR) Espion russe : les Pays-Bas démasquent un Russe qui voulait infiltrer la CPI.

 

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Sergey Vladimirovitch Cherkasov, 36 ans, se faisait passer pour un Brésilien de 33 ans sous le nom de Viktor Muller Ferreira pour accéder à la CPI. (DR).

L’homme se faisait passer pour un Brésilien et s’était soigneusement inventé une fausse identité pour avoir accès à l’institution qui enquête notamment sur les crimes de guerre russes en Ukraine. Il a été stoppé par les services secrets néerlandais.

Qui sait les dégâts qui aurait pu être causés s’il n’avait pas été démasqué à temps. Les services secrets néerlandais ont récemment empêché un espion russe d’accéder en tant que stagiaire à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye et enquête sur les crimes de guerre en Ukraine.

L’homme aurait pu avoir accès au bâtiment et aux ordinateurs de la cour, recueillir des renseignements et identifier des sources pour le compte du renseignement militaire russe (GRU) pour lequel il travaille. En résumé, il aurait pu « influencer les procédures pénales de la CPI », qui notamment enquête sur les crimes commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, mais aussi sur la guerre russe en Géorgie en 2008, ont déclaré les services secrets néerlandais (AIVD) jeudi 16 juin 2022.


Légende

L’individu a été identifié comme Sergey Vladimirovitch Cherkasov, 36 ans. Il se faisait passer pour un Brésilien de 33 ans sous le nom de Viktor Muller Ferreira pour accéder à la CPI, ont précisé les services secrets néerlandais. Il a été appréhendé en avril 2022 à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol en provenance du Brésil, prêt à commencer son stage à la CPI après avoir été admis pour une « période d’essai de six mois en tant qu’analyste junior à la section des examens préliminaires ». Il a été renvoyé au Brésil par le premier avion, avant d’être arrêté par la police brésilienne.

L’espion russe s’était soigneusement construit une identité pendant plusieurs années en s’inventant une vie jusque dans les moindres détails, révélés par les services secrets néerlandais dans un document relatant ses goûts et son parcours de vie, écrit par lui-même en portugais. Il avait soi-disant une relation troublée avec ses parents, un dégoût pour le poisson, a eu un béguin pour un enseignant, et il était surnommé « Gringo » parce qu’il « ressemblait à un Allemand ».



ALEX GOTTSCHALK / DEFODI IMAGES VI GETTY IMAGES
Un agent des services secrets russes, qui entretenait depuis des années une fausse identité, a cherché à infiltrer la Cour pénale internationale, avant d'être empêché par les services secrets néerlandais (photo d'illustration prise en mars 2022 devant le siège de la CPI).

« A l’aide d’un système de falsification sophistiqué, il a usurpé l’identité d’un Brésilien dont les parents sont décédés », a déclaré la police brésilienne dans un communiqué, ajoutant qu’il restait en détention dans l’attente de son procès. L’espion russe était arrivé au Brésil en 2010 et avait vécu en Irlande et aux Etats-Unis avant de retourner au Brésil pour préparer son déménagement aux Pays-Bas.

L’espion représentait une « menace potentiellement très haute », car avoir un des leurs à l’intérieur de la CPI aurait pu être de « grande valeur pour les services de renseignement russes », ont soulevé les services secrets néerlandais.

Il est rare qu’un agent du renseignement « de ce calibre » soit arrêté, a déclaré le directeur général de l’AIVD, Erik Akerboom, cité par l’agence néerlandaise ANP. « Le GRU a investi des années dans la dissimulation de la véritable identité. C’est un effort énorme », a ajouté Erik Akerboom, précisant que le démasquage de l’espion en avril 2022 n’a été dévoilé que maintenant pour ne pas nuire à l’enquête.



« Menaces »

La CPI s’est dite très reconnaissante aux autorités néerlandaises pour cette « opération importante et plus généralement pour avoir révélé les menaces à la sécurité », a déclaré dans un communiqué Sonia Robla, porte-parole de la cour, qui enquête sur des crimes de guerre soupçonnés d’avoir été commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022. « La CPI prend ces menaces très au sérieux », a-t-elle ajouté.

Ce n’est pas la première fois que les Pays-Bas démasquent des opérations de renseignement russes sur leur sol, et en particulier à La Haye, où sont basés plusieurs tribunaux et organisations internationales. En 2018, les autorités néerlandaises ont expulsé 4 hommes suspectés d’être des espions russes du GRU qu’ils accusaient d’avoir tenté de pirater l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui enquêtait sur des attaques en Syrie.





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