mercredi 21 décembre 2022

(FR) La facture pour les 16 premiers chasseurs-bombardiers F-35A commandés par le Canada s’annonce (très) salée.

 Cliquez ici pour consulter la documentation la plus récente.



Lockheed-Martin F-35A Lightning II néerlandais en vol.

opex360.com - En 2010, et afin de remplacer les McDonnell Douglas CF-18 Hornet de son aviation de combat, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephan Harper, annonça la commande de 65 exemplaires du chasseur-bombardier F-35A auprès de Lockheed-Martin pour un montant évalué à 8,6 milliards de dollars canadiens. Au-delà des considérations sur les qualités de cet appareil, qui était encore en développement à l’époque, cette décision paraissait logique étant donné l’implication de l’industrie aérospatiale canadienne dans le programme américain Joint Strike Fighter JSF, dont il était issu.

Seulement, il y a plus de dix ans, le développement du F-35 accumulait les critiques, en raison de ses retards et de ses surcoûts. Et la décision du gouvernement Stephan Harper ne coupa pas aux polémiques. Ainsi, un rapport parlementaire estima que les coûts d’achat et d’exploitation de ces 65 avions seraient beaucoup plus élevés qu’annoncé. Ce qui fut confirmé par des audits réalisés par le cabinet KPMG et le Vérificateur général du Canada (Auditor General of Canada). Dès lors, l’affaire devint un enjeu politique.

Durant la campagne des élections législatives de 2015, Justin Trudeau assura que, lui Premier ministre, le Canada annulerait l’achat du F-35A avant de lancer un appel d’offres et qu’il réinvestirait l’argent ainsi économisé dans la construction navale…

Cela étant, dans l’attente du résultat de l’appel d’offres promis et afin de permettre à l’Aviation royale canadienne de tenir ses engagements à l’égard du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord NORAD (North American Aerospace Defense Command) et de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord OTAN, Ottawa dut se résoudre à moderniser a minima les CF-18 Hornet et à se procurer des F/A-18 Hornet d’occasion auprès de l’Australie… tout en envisageant l’achat de 18 F/A-18 Super Hornet (F/A-18F pour la version biplace) afin de constituer une flotte « intérimaire ». Ce qui, en raison d’une brouille avec le constructeur aéronautique et aérospatial Boeing (The Boeing Company) dans une affaire concernant Bombardier Aéronautique, ne put se faire.

Quoi qu’il en soit, après le retrait de Dassault Aviation "Rafale" et du consortium européen Eurofighter "Typhoon", l’appel d’offres pour 88 nouveaux avions de combat se joua entre le constructeur aéronautique suédois Saab "Gripen E/F" et… l'entreprise américaine Lockheed-Martin "F-35", Boeing ayant été écarté car il fut estimé que le F/A-18 Super Hornet ne correspondait pas aux exigences de l’appel d’offres.

Finalement, 12 ans après le choix du gouvernement Stephan Harper, le Lockheed Martin F-35A remporta la compétition. Ou du moins, le ministère canadien de la Défense fit savoir qu’il entrerait en négociation avec Lockheed-Martin afin de se procurer 88 appareils, pour un montant maximal alors estimé à 19 milliards de dollars.

Reste à voir à combien s’élèvera effectivement la facture… En effet, selon des informations de la Presse canadienne et de Radio Canada, Ottawa est sur le point d’autoriser l’achat des 16 premiers F-35A, avec le « matériel connexe » pour 7 milliards de dollars canadiens, soit 4,8 milliards d’euros.

"Deux sources au ministère de la Défense, qui se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat pour discuter de questions qui n’étaient pas encore rendues publiques, ont déclaré qu’une demande de financement envoyée au Conseil du Trésor avait été approuvée plus tôt ce mois-ci", a rapporté la Presse canadienne.

Les sources de cette dernière ont expliqué que le Canada a l’intention d’acheter des F-35A "par tranches au cours des prochaines années" et que la première commande devrait être notifiée d’ici la fin de l’année civile afin de s’assurer que le calendrier de livraison prévu « reste sur la bonne voie ».

À titre de comparaison, la Suisse va acquérir les 36 chasseurs-bombardiers F-35A pour un peu plus de 3,8 milliards de francs suisses (soit 3,9 milliards d’euros au taux de change actuel). Cela étant, d’après La Presse canadienne, la commande que s’apprête à passer Ottawa couvre, outre les 16 avions, "des pièces de rechange, l’armement et divers coûts de démarrage associés", comme "la construction d’installations". À noter que l'Allemagne a dit la même chose pour justifier les 10 milliards d’euros que lui coûteront les 35 appareils du même type destinés à l'armée de l'air Luftwaffe.

Par ailleurs, et selon les derniers chiffres du Government Accountability Office GAO (comme Cour des comptes française], le coût d’exploitation d’un F-35 demeure élevé, celui-ci étant estimé à 42.000 dollars US de l’heure, contre 30.400 dollars pour le F/A-18 Super Hornet.

Quoi qu’il en soit, si Ottawa s’en était tenue au plan initial, probablement que l’Aviation royale canadienne ARC (Royal Canadian Air Force ou RCAF) aurait déjà commencé à remplacer ses CF-18, qui arrivent au bout de leur potentiel.. Au lieu de ça, elle ne sera pas en mesure d’envoyer des avions de combat en Europe, dans le cadre de l’OTAN, l’an prochain. Ce qui n’était jamais arrivé depuis 2017, le Canada ayant jusqu’alors toujours pris part au renforcement du flanc oriental de l’Alliance.


Renforcement de la posture dissuasive et défensive de l'OTAN sur le flanc oriental de l'Europe.

Depuis le 24 février 2022, début de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, les Armées se sont mobilisées pour participer au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l'OTAN sur le flanc oriental de l'Europe. Cet effort majeur passe par la réassurance de nos alliés de l’OTAN, le renforcement de nos dispositifs déjà engagés et la projection de nouvelles capacités. En outre, la France assure en 2022 le commandement de la force de réaction rapide de l'OTAN (NATO Response Force).


Engagement des armées françaises sur le flanc est de l'Europe.


Pour afficher l'image en mode Plein écran, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous :
https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/operations/Engagement%20fra%20Europe%20Est.jpg


Renforcement du flanc est de l'OTAN
https://www.defense.gouv.fr/operations/operations/otan/renforcement-du-flanc-est-lotan#:~:text=Depuis%20le%2024%20f%C3%A9vrier%202022,flanc%20oriental%20de%20l'Europe.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire