(FR) Chine : des personnels de santé infectés au " Covid " continuent de travailler à Pékin.

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Dans le quartier commerçant de Wangfujing à Pékin, mercredi 14 décembre 2022. AP - Andy Wong.

RFI - La Chine et sa capitale sont confrontées à une vague de Covid sans précédent. Pour éviter une pénurie des personnels de santé, médecins et infirmiers infectés continuent de travailler dans les hôpitaux. 

Avec le correspondant RFI à Pékin, Stéphane Lagarde.

Du contrôle de l’infection, on est passé au traitement, reconnaissait mardi 13 décembre 2022 Sun Chunlan, la « Madame épidémie » du gouvernement chinois. Lors de sa visite d’inspection des hôpitaux de la capitale, la vice-Première ministre a remarqué les files d’attente qui s’allongent devant les cliniques de la fièvre et des patients parfois désemparés face au nouveau slogan officiel : « Chacun désormais s’occupe de sa santé. »

Le personnel médical emmène les patients à la clinique de la fièvre de l'hôpital Chaoyang à Pékin, en Chine, le 13 décembre 2022 - Photo : REUTERS.

Arrêt du comptage des asymptomatiques 

Car avec le changement brusque de politique sanitaire, la première vague Covid est devenue un tsunami. Impossible aujourd’hui de connaître le nombre réel des contaminations. Selon le site d’information Pangpai, la Commission nationale de la santé a annoncé ce mercredi 14 décembre 2022 qu’elle arrêtait de compter les asymptomatiques, faute de retours des laboratoires saturés.

Jusqu’à présent, les autorités chinoises distinguaient les « cas confirmés » des cas « asymptomatiques », mais nul besoin de statistiques officielles – 1 027 infections signalées par la ville, mardi matin –, pour voir que tout Pékin s’est figé.

Faute de travailleurs dans les commerces, les institutions, les rues de la capitale ressemblent à celle de l’hiver 2020. Et si Omicron n’est pas Delta, si la plupart des malades ont des symptômes moyens ou bénins et si, pour l’instant, le système de santé semble résister, le nombre les cas graves augmente : 50 hospitalisations sévères, selon l’agence Chine Nouvelle.

Des habitants de Pékin portant des masques attendent devant une pharmacie, le 13 décembre - Photo : REUTERS

Pharmaciens malades   

La propagande a sorti tambours et clairons et se veut rassurante, notamment sur l’évolution des cas graves dans les villes de la province du Hebei, autour de Pékin. Selon différents témoignages de médecins recueillis par le South China Morning Post, de nombreux personnels de santé viennent aujourd’hui travailler en étant positifs, pour éviter une pénurie de personnels.

Un avis publié sur un guichet de la pharmacie d’un hôpital de Haidian (nord de Pékin) indique que "tous les pharmaciens de service sont malades". Selon le site du Bureau national des statistiques (BNC), la conférence de presse sur le « travail économique », initialement prévue ce jeudi 15 décembre 2022 à 10h, a été annulée. Les autorités font savoir également que, pour l’instant, la priorité de la vaccination est accordée à la deuxième dose des plus de 60 ans et aux personnes souffrant de maladies chroniques. Le plus inquiétant étant évidemment la suite, quand la vague aura gagné des villes moins équipées, moins protégées que Pékin, en matière d’équipements de santé publique.