dimanche 11 décembre 2022

(FR) Le Parlement européen éclaboussé par des soupçons de corruption impliquant le Qatar.

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Illustration : Parlement européen à Bruxelles, Belgique, le 15 décembre 2021. AFP - JULIEN WARNAND.

rtbf.be - Corruption présumée au Parlement européen : le Qatar, une vice-présidente, un ex-eurodéputé, des assistants et un directeur d’ONG dans la tourmente

Le Parlement européen est secoué par un scandale de corruption présumée par un pays du Golfe persique. Ce pays n’est autre que le Qatar selon nos confrères de Le Soir et de Knack. Des révélations en pleine coupe du monde de football. Après 5 mois d’investigations et au terme d’un vendredi 9 décembre 2022 de perquisitions multiples dans la région bruxelloise et sa périphérie (17 au moins), 5 personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête menée par le parquet fédéral et instruite par le juge financier, Michel Claise.

Le parquet fédéral belge, compétent dans les dossiers de terrorisme et de criminalité organisée, a annoncé ces arrestations sans donner plus de précisions, qu’il s’agisse de l’identité des suspects ou de leur nationalité. Lors des perquisitions, la police a également mis la main sur quelque 600.000 euros en espèces, sur du matériel informatique et des téléphones portables.


Le Qatar et ses dollars

L’enquête porte plus précisément sur les agissements du Qatar. Selon le parquet fédéral, ce pays du Golfe est soupçonné d’influencer les décisions politiques et économiques du Parlement européen en versant des sommes d’argent importantes et en offrant des cadeaux. Quant aux corrompus présumés, il s’agit de personnalités ayant "une position politique et/ou stratégique significative" au sein du Parlement. Il s’agit notamment de faits de corruption et de blanchiment d’argent en bande organisée, précise encore un communiqué du parquet.



Pier-Antonio Panzeri, Président de la sous-commission des droits de l'Homme du Parlement européen.

Selon Le Soir et Knack, qui ont conjointement mené l’enquête, l’ancien député européen soupçonné dans cette vaste affaire est l’italien Pier-Antonio Panzeri, issu du groupe Socialistes et Démocrates (S&D). L’homme a siégé au Parlement européen de 2004 à 2019. Âgé de 67 ans, Pier-Antonio Panzeri dirige aujourd’hui une association de lutte contre les violations des droits humains, l'ONG Fight Impunity. C’est à son domicile privé que les 600.000 euros ont été trouvés.



La vice-présidente du Parlement européen (PE) Eva Kaili, membre du parti Mouvement socialiste de toute la Grèce (PASOK) et membre du groupe politique social et démocrate (S&D)Photo : Le Soir

Une vice-présidente en exercice du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, elle aussi issue du groupe Socialistes et Démocrates par son appartenance au PASOK, a également été interpellée, ainsi que son compagnon, lui-même assistant parlementaire et collaborateur du groupe S&DEva Kaili, a été expulsée de son parti, le mouvement socialiste panhellénique (PASOK), après ces soupçons de corruption. Selon certaines sources européennes, elle est proche de Pier-Antonio Panzeri

Les autres personnes visées par l’enquête sont le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, l’Italien Luca Visentini et un directeur d’ONG.



Luva Visentini élu au Congrès de la CES à Paris - Octobre 2015

L’ONG Fight Impunity, des assistants de Marc Tarabella et Marie Arena

Parmi les multiples devoirs d’enquêtes, une perquisition a été menée vendredi soir vendredi 9 décembre 2022 au bureau de l’assistante de l’eurodéputée belge Marie Arena, au siège bruxellois du Parlement européen. Cette assistante parlementaire a été engagée par Marie Arena pour se pencher sur les questions relatives à l’Afrique et à la République démocratique du Congo il y a un an. 

Elle collaborait auparavant avec Fight Impunity, l’ONG dirigée par Pier-Antonio Panzeri, l’ancien député européen interpellé dans le cadre de cette enquête de corruption et de blanchiment d’argent instruite par le juge financier Michel Claise. C’est dans le cadre de ce précédent emploi que les perquisitions ont eu lieu.



Marie Arena en 2016

L’information nous a été confirmée par la députée européenne du groupe S&D : "J’ai une assistante qui a travaillé pendant six mois pour une ONG. Cette assistante a été entendue comme témoin pour pouvoir apporter des preuves à l’enquête. Elle a travaillé avec cette ONG. Si elle peut apporter des preuves à une enquête qui est aujourd’hui en cours, eh bien il faut qu’elle participe effectivement à ce travail", précise Marie Arena.

L’eurodéputée belge ajoute qu’elle est "certaine de l’honnêteté de cette assistante". "Elle doit effectivement apporter les éléments qu’elle pourrait connaître éventuellement dans le fonctionnement de cette ONG". Marie Arena précise par ailleurs qu’elle n’est en rien concernée par cette affaire.

Le bureau de cette assistante est désormais sous scellés pour permettre aux enquêteurs d’avoir accès à ses outils de travail.



Marc Tarabella en 2014.

Le bureau d’un ancien assistant de l’eurodéputé belge S&D Marc Tarabella a par ailleurs été mis sous scellés. Cet assistant a aussi collaboré plusieurs années avec Pier-Antonio Panzeri, fondateur et président de Fight Impunity. Contacté par nos soins, Marc Tarabella ne veut pas répondre à notre demande d'interview. Son porte-parole précise que l'eurodéputé belge n'a rien à dire sur le sujet dans la mesure où il n'est pas concerné par l'enquête en cours. 





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