mercredi 26 janvier 2022

(FR) Les États-Unis cherchent à protéger les approvisionnements énergétiques européens si la Russie attaque l'Ukraine

 

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L'aide militaire américaine à l'Ukraine arrive à l'aéroport international de Boryspil, à l'extérieur de Kiev, en Ukraine, le 25 janvier 2022.

Reuter 26 janvier 2022 - Les dirigeants occidentaux ont intensifié les préparatifs d'une éventuelle action militaire russe en Ukraine le 25 janvier 2022, les États-Unis se concentrant sur la manière de protéger les approvisionnements énergétiques et la Grande-Bretagne faisant pression en ce sens. D'autres pays européens sont prêts à des sanctions économiques.

Les tensions sont restées vives après que l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord OTAN a annoncé le 14 janvier 2022 qu'elle mettait ses forces en attente et renforçait ses forces en Europe de l'Est, avec davantage de navires de guerre et d'avions de chasse en réponse à la menace russe de renforcement de l'armée près de la frontière ukrainienne.

La Russie, qui nie le plan d'attaque, a déclaré qu'elle le suivait avec "une profonde inquiétude". Le porte-parole du Kremlin, Mmitry Peskov, a réitéré la position de Moscou selon laquelle la crise a été causée par les actions des États-Unis et de l'OTAN, et non par le renforcement des troupes russes.

Les États-Unis et l'Union européenne ont menacé de sanctions économiques si la Russie lançait une attaque, et les dirigeants occidentaux affirment que l'unité est primordiale, malgré des divergences déjà apparues entre les pays européens sur la meilleure façon de réagir.


Logo de SWIFT


Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que la Grande-Bretagne discutait de la possibilité de retirer la Russie de la Société mondiale de télécommunications financières interbancaires SWIFT avec les États-Unis, l'une des nombreuses mesures possibles pour punir si Moscou lançait une attaque.

À Washington, des responsables de l'administration Biden ont déclaré que les États-Unis étaient en pourparlers avec des pays producteurs d'énergie et des entreprises du monde entier sur la possibilité de détourner les approvisionnements énergétiques si la Russie envahissait l'Ukraine.



Le président américain, Joe Biden, à Washington, le 18 novembre 2021, et le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou, le 4 décembre 2021. MANDEL NGAN, MIKHAIL METZEL / AFP

S'adressant aux journalistes, les responsables n'ont pas nommé les pays ou les entreprises impliquées dans les discussions pour protéger les approvisionnements européens, mais ont déclaré qu'ils incluaient une gamme de fournisseurs, notamment Il existe également des entreprises qui vendent du gaz naturel liquéfié GNL.

L'UE dépend de la Russie pour environ un tiers de ses approvisionnements en gaz. Toute interruption des importations en provenance de Russie aggraverait la crise énergétique actuelle causée par les pénuries.

Le président américain Joe Biden a réitéré qu'il n'avait pas l'intention d'envoyer des troupes américaines en Ukraine, qui n'est pas membre de l'OTAN, mais a souligné qu'il envisagerait d'imposer des sanctions directes au président russe Vladimir Poutine, et qu'il y aurait des "conséquences énormes" si La Russie envahit l'Ukraine.


Les opérations militaires

La Russie a des dizaines de milliers de soldats près de l'Ukraine et exige des garanties de sécurité de l'Occident, y compris la promesse de l'OTAN de ne jamais prendre le contrôle de l'Ukraine.



Le président de la République française, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de leur conférence de presse, 25 janvier 2022, à Berlin. TOBIAS SCHWARZ/AFP

Le président français Emmanuel Macron, s'exprimant à Berlin le 25 janvier 2022, a déclaré qu'il découvrirait les intentions de la Russie sur l'Ukraine lors d'un appel téléphonique avec le président Vladimir Poutine le 28 janvier 2022.

Le président français et le chancelier allemand Olaf Scholz ont répété que Moscou paierait un lourd tribut s'il attaquait l'Ukraine.

Le département américain de la Défense a déclaré le 24 janvier 2022 qu'environ 8 500 soldats étaient placés en alerte maximale et attendaient l'ordre de se déployer dans la région si la Russie envahissait l'Ukraine.

À ce jour, l'OTAN compte environ 4.000 soldats dans des bataillons multinationaux en Estonie, en Lituanie, en Lettonie et en Pologne, avec le soutien de chars, de défense aérienne et d'unités de renseignement et de reconnaissance.


Vers des sanctions économiques et financières ?



Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à gauche, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, se dirigent vers leurs sièges avant une réunion, vendredi 21 janvier 2022, à Genève, en Suisse. ALEX BRANDON / AP

Le système de transactions financières SWIFT

Au fil des ans, la Russie a fait l'objet de plusieurs séries de sanctions, avec plus ou moins de succès. L'une des mesures les plus récentes évoquées en cas d'invasion de Moscou consiste à couper le pays du système de transactions financières SWIFT, qui est l'un des principaux éléments du système mondial de transfert d'argent.

Couper la Russie de ce réseau aurait de graves conséquences, car il serait très difficile pour quiconque à l'intérieur du pays d'effectuer une transaction financière avec le reste du monde.

Toutefois, le professeur Markus Ziener, du German Marshall Fund of the United States, affirme que ce n'est pas aussi simple que cela.

<<  Si la Russie est coupée de SWIFT, toute institution financière en Russie serait également touchée. Maintenant, quelle est leur réserve ? La Russie a amassé des centaines de milliards d'or et de dollars US. Ils ont beaucoup de réserves, et ils ont aussi une coopération étroite avec la Chine. >>

Mais couper la Russie de Swift créerait également des problèmes pour l'Europe. Par exemple, une entreprise achetant du gaz naturel russe ne pourrait pas payer en utilisant le code Swift habituel.


Le gazoduc Nord Stream 2 en suspens

Il est impossible d'évoquer une quelconque réaction occidentale sans mentionner ce projet énergétique controversé.

Ce gazoduc, dont la construction s'est achevée en septembre 2021, doit faire transiter le gaz russe via la mer Baltique à l'Allemagne, et donc à l'Europe.



En l'état actuel des choses, il attend le feu vert des régulateurs allemands et européens pour commencer à fournir au continent l'énergie dont il a tant besoin.

Ses détracteurs estiment qu'il affaiblit l'indépendance énergétique de l'Europe et peut être utilisé comme un outil politique par Moscou, tandis que ses partisans affirment qu'il est nécessaire pour renforcer la sécurité énergétique de l'Union européenne en augmentant l'offre.

Les États-Unis ont longtemps fait part de leurs préoccupations concernant Nord Stream 2, même si elles sont restées lettre morte.



Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg (à droite), et le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz (gauche) lors d’une conférence de presse vendredi 10/12/2021 à Bruxelles. © AFP

Mais un récent signal du chancelier allemand Olaf Scholz a laissé entendre que Berlin pourrait envisager d'arrêter le gazoduc en réponse à une attaque contre l'Ukraine.

Lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, la semaine dernière, Olaf Scholz a répondu à une question sur Nord Stream 2, en disant qu'il y aurait "un prix élevé à payer et que tout devra être discuté s'il y a une intervention militaire en Ukraine".



Le Qatar et l'Australie comptent à eux seuls pour plus de 43% des exportations mondiales de GNL. (©Qatargas) 

La Maison Blanche a annoncé mardi, fort à propos, que Joe Biden recevrait le 31 janvier 2022 l'émir du Qatar. Cet allié des États-Unis a d'immenses réserves de gaz naturel. Il est aussi le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.

Les 6 pays exportent à eux seuls près des trois quarts des volumes de GNL transitant annuellement dans le monde :

- l'Australie : 21,8% des exportations mondiales de GNL en 2020 (avec 77,8 millions de tonnes exportées) ;

- le Qatar : 21,7% (77,1 Mt) ;

- les États-Unis : 12,6% (44,8 Mt) ;

- la Russie : 8,3% (29,6 Mt) ;

- la Malaisie : 6,7% (23,85 Mt) ;

- le Nigéria : 5,8% (20,55 Mt).


Joe Biden menace Vladimir Poutine de sanctions personnelles

Washington a insisté mardi 25/01/2022 sur les sanctions économiques que subirait la Russie en cas d'invasion de l'Ukraine. Joe Biden a affirmé que Vladimir Poutine en personne pourrait être visé.

La tension continue de grimper dans le dossier ukrainien. À une journaliste qui lui demandait, mardi 25 janvier, s'il pouvait envisager de sanctionner personnellement le président russe en cas d'invasion de l'Ukraine, Joe Biden a répondu "oui", puis "je peux le concevoir". Si la Russie "envahit tout le pays", ou "même beaucoup moins" que cela, il y aura "d'énormes conséquences" et cela "changerait le monde", a encore indiqué le président américain.


La réunion de « sortie de crise »

26 janvier 2022

Vers midi, une réunion est à Paris pour tenter de trouver une issue à la crise en Ukraine. Elle se déroule dans le format diplomatique dit de « Normandie », datant de 2015, à l’initiative de la France

Elle rassemble une quinzaine de diplomates autour de hauts responsables des quatre pays :

- le Français Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, 

- l’Allemand Jens Plötner, le conseiller diplomatique du chancelier Olaf Scholz, 

- le vice-Premier ministre russe Dmitri Kozak 

- le directeur de l’administration présidentielle ukrainienne Andriy Yermak.


28 janvier 2022

L'entretien téléphonique d'une heure dans la matinée entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, leur a "permis de s'entendre sur la nécessité d'une désescalade", affirme l'Elysée. "Le président Poutine n'a exprimé aucune intention offensive", assure la présidence, selon laquelle le chef de l'Etat français "demandé que la Russie respecte la souveraineté des Etats".



Le président russe Vladimir Poutine s’entretient avec son homologue français Emmanuel Macron lors d’une vidéoconférence à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, dans les environs de Moscou, en Russie, le 26 juin 2020. | SPUTNIK PHOTO AGENCY VIA REUTERS

Selon le compte rendu de cette conversation par le Kremlin, le président russe s'est tout de même plaint du rejet de ses exigences par les Etats-Unis et l'Otan, à laquelle la France appartient : ils "n'ont pas tenu compte des inquiétudes fondamentales de la Russie", a-t-il fait valoir. Moscou demande notamment la fin de la politique d'expansion de l'Otan.

Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra par ailleurs avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce soir, à 19 heures.





Organisation du traité de l'Atlantique nord OTAN
https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_du_trait%C3%A9_de_l'Atlantique_nord

Europe de l'Est
https://fr.wikipedia.org/wiki/Europe_de_l%27Est

Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication SWIFT
https://fr.wikipedia.org/wiki/Society_for_Worldwide_Interbank_Financial_Telecommunication

Gaz naturel liquéfié (abrégé en GNL, ou LNG de l'anglais liquefied natural gas)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_naturel_liqu%C3%A9fi%C3%A9

La Grande-Bretagne commence à retirer ses employés de son ambassade en Ukraine
https://www.aa.com.tr/fr/monde/la-grande-bretagne-commence-%C3%A0-retirer-ses-employ%C3%A9s-de-son-ambassade-en-ukraine/2483894

Londres accuse Moscou de chercher à installer un dirigeant pro-russe à Kiev, la Russie dément
https://www.rfi.fr/fr/europe/20220123-ukraine-londres-accuse-moscou-de-chercher-%C3%A0-installer-un-dirigeant-pro-russe-%C3%A0-kiev

Ukraine: Emmanuel Macron et Olaf Scholz misent encore sur le dialogue
https://www.lefigaro.fr/international/ukraine-emmanuel-macron-et-olaf-scholz-misent-encore-sur-le-dialogue-20220125

L’Otan rejette le veto de Moscou sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine 
https://nantes.maville.com/actu/actudet_-l-otan-rejette-le-veto-de-moscou-sur-une-eventuelle-adhesion-de-l-ukraine-_54135-4979189_actu.Htm

Ukraine : Joe Biden menace Vladimir Poutine de sanctions personnelles
https://www.france24.com/fr/europe/20220126-ukraine-joe-biden-menace-vladimir-poutine-de-sanctions-personnelles

Qui sont les principaux exportateurs mondiaux de GNL ?
https://www.connaissancedesenergies.org/qui-sont-les-principaux-exportateurs-mondiaux-de-gnl-211001

Crise en Ukraine. Emmanuel Macron n’a pas rassuré Vladimir Poutine et vice-versa
https://www.ouest-france.fr/europe/russie/vladimir-poutine/mesentente-cordiale-macron-n-a-pas-rassure-poutine-et-vice-versa-de4d8a6a-8034-11ec-9f00-0280af76b983







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