Cliquez ici pour consulter la documentation la plus récente.
Le lanceur d'alerte à l'origine des "Panama Papers", vaste système d'évasion fiscale et de fraudes affirme craindre une riposte des Russes qui veulent "sa mort"
Qui est le lanceur d'alerte des Panama Papers ?
John Doe est le pseudonyme du lanceur d'alerte des Panama Papers. En anglais, ce nom fait référence à l’homme de la rue. Cette personne a contacté le journal allemand Süddeutsche Zeitung en 2015.
En 2015, un contact anonyme envoie un e-mail chiffré au journaliste Bastian Obermayer du Süddeutsche Zeitung avec ces quelques mots : « Bonjour, ici John Doe. Êtes-vous intéressés par des données ? » Bastian Obermayer acquiesce. La suite du message se décline alors comme suit : « Il y a quelques conditions. Ma vie est en danger. Nous communiquerons de façon codée. Nous ne nous rencontrerons pas. Ce que vous publiez est votre affaire. » À la question « Pourquoi faites-vous ça ? », John Doe répond : « Je veux que ces délits deviennent public ... ». John Doe commence dès lors à transférer environ 11,5 millions de documents d'archives provenant du cabinet d'avocat panaméen Mossack Fonseca.
Les documents fournis, remontant aux années 1970 et s'étendant jusqu'à fin de l'année 2015, représentent un total de 2,6 téraoctets de données. Le contenu, exceptionnellement massif, est alors rapidement partagé avec les rédactions de médias internationaux œuvrant dans plus de 80 pays par l'intermédiaire du consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) basé à Washington. Les premiers articles sont publiés le 3 avril 2016, accompagnés de 149 documents. D'autres révélations suivront les publications initiales, l'intégralité des sociétés mentionnées par les documents devant être dévoilée d'ici mai 2016.
Le lanceur d’alerte « Panama Papers » estime que la Russie « veut sa mort »
Le lanceur d'alerte à l'origine de la divulgation des "Panama Papers", vaste système d'évasion fiscale et de fraudes opérées dans le monde entier, a dit craindre une riposte des Russes qui veulent "(sa) mort", dans une interview publiée samedi 23 juillet 2022 par Der Spiegel. Le lanceur d'alerte, interrogé pour la première fois depuis les premières révélations en 2016 par le magazine allemand, affirme qu'il a des preuves d'actes financiers répréhensibles commis par de hauts responsables russes et leurs alliés, qui ont aidé à financer la guerre en Ukraine.
"Les sociétés écrans qui financent l'armée russe sont celles qui tuent des civils innocents en Ukraine alors que les missiles de Poutine visent des centres commerciaux", a déclaré John Doe, pseudonyme utilisé par le lanceur d'alerte. Ces sociétés "rendent possibles ces horreurs et plus encore".
Pour John Doe, le président russe "Poutine est plus une menace pour les Etats-Unis qu'Hitler ne l'a jamais été, et les sociétés écrans sont ses meilleurs amis". Avez-vous peur pour votre vie ?, demande le magazine.
"C'est un risque avec lequel je vis, étant donné que le gouvernement russe a exprimé le fait qu'il voulait ma mort", répond John Doe. Selon lui, la chaîne russe financée par l'Etat, RT, a diffusé un docudrama en deux parties sur les "Panama Papers" mettant en vedette un personnage, "John Doe", "qui a subi une blessure à la tête causée par la torture".
"C'était bizarre et pas subtil", a-t-il déclaré, avant de souligner: "nous avons vu d'autres personnes ayant un lien avec des comptes offshore recourir au meurtre". Il en veut pour preuve "les tragiques meurtres de Daphne Caruana Galizia et Jan Kuciak", deux reporters d'investigations tués à Malte et en Slovaquie.
"Les Panama Papers impliquent tellement d'organisations criminelles transnationales différentes, dont certaines ont des liens avec des gouvernements, qu'il est difficile d'imaginer comment m'identifier pourrait être sûr", a estimé le lanceur d'alerte, qui précise ne pas vouloir sortir de l'anonymat.
Les "Panama Papers" ont été l'une des nombreuses fuites de documents financiers révélés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). Ces révélations ont entraîné la démission du Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, et ouvert la voie à l'éviction du dirigeant pakistanais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire