lundi 10 mars 2025

(FR) Texte du discours de Mark CARNEY "Le futur Premier ministre du Canada" du dimanche 9 mars 2025.

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Le chef du Parti libéral, Mark Carney, prononce son discours de victoire lors de l'annonce de son investiture à Ottawa, le dimanche 9 mars 2025. Photo : Adrian Wyld / La Presse Canadienne

YouTubeLe discours de Mark Carney, élu chef du Parti libéral du Canada (en français)

Dimanche 9 mars 2025 a marqué un moment charnière dans la politique canadienne avec l'arrivée de Mark Carney à la tête du Parti libéral. Dans son premier discours en tant que chef du parti, il s'est adressé aux Canadiens, évoquant les défis auxquels le pays est confronté et les valeurs qui guideront son approche du leadership. Son discours a porté sur l'unité, le progrès et la nécessité d'efforts concertés et soutenus pour relever les défis à venir. Voici son discours complet:

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Cette salle est forte. Cette salle est le Canada fort. Merci, Cleo. Merci à ma femme, Diana, et à nos enfants, Cleo, Tess, Amelia et Sasha. Sans votre soutien, je ne serais pas ici. Sans vos exemples, je n'aurais pas de but. Sans votre amour, je n'aurais pas la force dont j'ai besoin pour affronter l'avenir.

Monsieur Chrétien, vous avez inspiré ma famille à devenir libérale, y compris mon père à se présenter comme candidat libéral en Alberta dans les années 1980, et moi-même à poursuivre votre tradition de responsabilité fiscale, de justice sociale et de leadership international.

Monsieur le premier ministre Trudeau, le temps qui m'est imparti ne me permet pas de reconnaître toutes vos réalisations. Vous avez allié force et compassion en tant que défenseur du Canada. Vous nous avez guidés à travers certains des défis les plus difficiles auxquels cette nation ait jamais été confrontée. Je vous promets, ainsi qu'à tous les Canadiens, que je travaillerai jour et nuit dans un seul but : bâtir un Canada plus fort pour tous. J'aurai besoin d'aide. Beaucoup. Merci donc à Chrystia, Frank et Karina pour l'énergie et les idées que vous avez apportées à cette campagne. Merci aux ministres qui sont restés à leur poste pour servir directement le Canada en cette période de grand péril. Et merci à l'incroyable groupe de députés libéraux : vous êtes les porte-paroles de vos communautés et la conscience de notre parti. Merci pour votre service.

Pour vous donner une idée de ce service, permettez-moi de citer un message que mes collègues candidats et moi-même avons reçu de Bob Zettel, qui, pour tout vous dire, va à mon église. En fait, je vais à l'église de Bob, car il y va beaucoup plus souvent que moi. Quoi qu'il en soit, Bob nous a écrit, et je cite : "À l'heure actuelle, tout le monde considère que la principale menace réside dans les droits de douane imposés par Trump, [mais] le défi bien plus grand sera, comme il l'a toujours été, de favoriser l'unité et le sens du bien commun. Certains chercheront à s'emparer du pouvoir en nous divisant et nous avons besoin de vous pour continuer à occuper des postes de direction afin de promouvoir un Canada uni... un engagement en faveur du bien commun et un respect de la justice et de l'État de droit dans le monde entier." En ce moment, tous les Canadiens sont appelés à servir à leur manière. Nous sommes tous appelés à nous défendre les uns les autres et à défendre le mode de vie canadien. Alors, laissez-moi vous poser la question : qui est prêt ? Qui est prêt à défendre le Canada avec moi ? Oui, Canada, le Parti libéral est uni et fort, et prêt à se battre pour bâtir un pays encore meilleur.

Tout dans ma vie m'a aidé à me préparer à ce moment. Il y a deux mois, j'ai posé ma candidature pour devenir chef du parti parce que je sentais que nous avions besoin de grands changements, guidés par de fortes valeurs canadiennes. Des valeurs que j'ai apprises à la table du dîner avec mes parents Bob et Verlie et mes trois frères et sœurs Brenda, Sean et Brian. Des valeurs que j'ai apprises sur les patinoires d'Edmonton avec mes entraîneurs, comme Storman-Norman Lee. Mes parents étaient des enseignants qui insistaient sur l'importance du travail acharné, de la communauté et de la tolérance. Mes entraîneurs étaient des bénévoles dévoués qui m'ont appris l'importance du travail d'équipe, de l'ambition et de l'humilité. J'ai conservé ces valeurs à l'université. Je les ai gardées près de moi alors que je gérais des crises ici au Canada et ailleurs dans le monde. Ces mêmes valeurs m'ont guidé dans mon travail pour bâtir des économies fortes. Et aujourd'hui, je m'y accroche alors que nous sommes confrontés à la plus grande crise de notre génération.

Les Canadiens savent que les nouvelles menaces exigent de nouvelles idées et un nouveau plan. Ils savent que les nouveaux défis exigent un nouveau leadership. Les Canadiens veulent un leadership positif qui mettra fin aux divisions et nous aidera à construire ensemble. En réponse, mon gouvernement mettra en œuvre notre plan visant à bâtir une économie plus forte, à créer de nouvelles relations commerciales avec des partenaires fiables et à sécuriser nos frontières. Pour être clair, cela exigera des changements, des changements majeurs. Mais je sais que les Canadiens sont prêts. Ils me le disent partout au pays. Les gens veulent du changement parce qu'ils sont inquiets. Ils s'inquiètent du coût de la vie et de la crise du logement. Ils s'inquiètent de l'avenir des jeunes. Et ils s'inquiètent de l'avenir du Canada, face aux menaces du président Trump et à un monde plus divisé et plus dangereux. Maintenant, je suis avant tout un pragmatique. Et cela signifie que lorsque je vois quelque chose qui ne fonctionne pas, je le change. Ainsi, mon gouvernement éliminera immédiatement la taxe carbone sur la consommation, qui divise les familles, les agriculteurs et les petites et moyennes entreprises. Et nous mettrons fin à la hausse de l'impôt sur les plus-values, car nous pensons que les constructeurs devraient être incités à prendre des risques et récompensés lorsqu'ils réussissent. Le Canada a besoin de plus de changements de ce type. Des changements qui permettent aux gens d'avoir plus d'argent dans leurs poches. Des changements qui rendent nos entreprises plus compétitives. Des changements qui renforcent l'économie la plus forte du G7.

Quelqu'un essaie d'affaiblir notre économie. Donald Trump. Donald Trump a imposé des droits de douane injustifiés sur ce que nous fabriquons, sur ce que nous vendons, sur notre gagne-pain. Il s'en prend aux travailleurs, aux familles et aux entreprises canadiennes. Nous ne pouvons pas le laisser faire et nous ne le laisserons pas faire. Je suis fier de la réaction des Canadiens qui font entendre leur voix et qui font sentir leur poids. Je suis reconnaissant de la façon dont les provinces canadiennes se mobilisent pour lutter. Parce que lorsque nous sommes unis, le Canada est fort. Le gouvernement canadien riposte à juste titre avec nos propres droits de douane qui auront un impact maximal aux États-Unis et un impact minimal ici au Canada. Mon gouvernement maintiendra nos droits de douane jusqu'à ce que les Américains nous montrent du respect... Et prennent des engagements crédibles et fiables en faveur d'un commerce libre et équitable. Entre-temps, nous veillerons à ce que tous les revenus tirés de nos droits de douane soient utilisés pour protéger nos travailleurs.

Les Américains veulent nos ressources, notre eau, nos terres, notre pays. Réfléchissez-y un instant. S'ils réussissent, ils détruiront notre mode de vie. En Amérique, les soins de santé sont une grosse affaire. Au Canada, c'est un droit. L'Amérique est un melting-pot. Le Canada est une mosaïque. L'Amérique ne reconnaît pas les différences. Elle ne reconnaît pas les Premières Nations. Et il n'y aura jamais de droits pour la langue française. La joie de vivre, la culture et la langue française font partie de notre identité. Nous devons les protéger, nous devons les promouvoir. Nous ne les échangerons jamais, au grand jamais, contre aucun accord commercial !

L'Amérique n'est pas le Canada. Et le Canada ne fera jamais, au grand jamais, partie de l'Amérique, sous quelque forme que ce soit. Nous n'avons pas demandé ce combat, mais les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu'un d'autre baisse les gants. Alors, les Américains ne doivent pas se tromper... Dans le commerce, comme au hockey, le Canada gagnera. Mais cette victoire ne sera pas facile. Nous sommes confrontés à la crise la plus importante de notre vie. Nous devrons faire des choses extraordinaires... ensemble. Nous devrons construire des choses que nous n'aurions jamais imaginées, à un rythme que nous n'aurions jamais cru possible. Et surtout, nous devons faire passer les gens avant l'argent. Nous devons nous unir pour construire le pays le plus fort, le plus juste et le plus libre du monde.

Il y a quelqu'un d'autre qui va affaiblir notre économie. C'est Pierre Poilievre. Il ne comprend tout simplement pas. Il est de ces politiciens de longue date que j'ai vus partout dans le monde, qui vénèrent l'économie de marché, bien qu'ils n'aient jamais géré de paie. Aujourd'hui, face aux menaces de Trump, Pierre Poilievre refuse toujours d'obtenir son habilitation de sécurité. Et ce, à un moment où notre sécurité nationale est menacée comme jamais auparavant. Il saperait la Banque du Canada en cette période d'immense insécurité économique. Pierre Poilievre veut fermer CBC et Radio-Canada à un moment où la désinformation et l'ingérence étrangère augmentent. Il insulte nos maires et ignore les Premières Nations alors qu'il est temps de construire. Il mettrait fin à l'aide internationale alors que la démocratie et les droits de l'homme sont en péril dans le monde entier. Et il laisserait notre planète brûler. Pierre Poilievre laisserait notre planète brûler. Ce n'est pas du leadership, c'est de l'idéologie. C'est une idéologie qui trahit ce que nous, Canadiens, apprécions... les uns les autres. Et c'est une idéologie qui représente une incompréhension fondamentale du fonctionnement de l'économie.

Contrairement à Pierre Poilievre, j'ai travaillé dans le secteur privé. Je sais comment le monde fonctionne et comment il peut être fait pour mieux fonctionner pour nous. Ces connaissances et cette expérience sont particulièrement utiles aujourd'hui au service des Canadiens, alors que nous devons construire une nouvelle économie et créer de nouvelles relations commerciales. Permettez-moi de vous dire autre chose que Pierre Poilievre ignore : nous savons que les marchés n'ont pas de valeurs, contrairement aux gens. Et nous savons, en tant que libéraux, que notre travail consiste à faire en sorte que nos marchés profitent à tous les Canadiens. Les marchés sont l'outil le plus puissant que nous ayons jamais inventé. Ils peuvent nous aider à trouver des solutions à nos plus grands problèmes. Lorsqu'ils sont bien gérés, ils sont plus efficaces que tout pour créer des emplois et une croissance forte. Mais les marchés sont également indifférents à la souffrance humaine et ignorent nos plus grands besoins. Ainsi, lorsqu'ils sont mal gérés - ou pas du tout - ils apportent une richesse énorme à quelques chanceux et des temps difficiles au reste. Dans cette crise, nous devons aider ceux qui sont les plus durement touchés par les droits de douane américains et renforcer notre position ici, chez nous. C'est la bonne chose à faire. C'est la chose juste à faire. C'est la chose canadienne à faire. C'est ce qui fait notre force.

Donald Trump pense qu'il peut nous affaiblir avec son plan de division pour mieux régner. Le plan de Pierre Poilievre nous laissera divisés et prêts à être conquis. Parce qu'une personne qui vénère Donald Trump s'agenouillera devant lui, et ne lui résistera pas. Et les slogans de Pierre Poilievre ne sont pas des solutions. Sa colère n'est pas de l'action. Sa division n'est pas la force. La division ne gagnera pas une guerre commerciale. La division ne paiera pas le loyer ou l'hypothèque. La division ne fera pas baisser le prix des produits d'épicerie. La division ne rendra pas le Canada fort. Voilà où mènent les politiques négatives de division et de colère. La moitié des États-Unis craignent l'autre et se méfient d'elle. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire au Canada. Les Américains sont de plus en plus divisés, ce qui les affaiblira. Nous gagnerons cette bataille si nous sommes unis et forts. Oui, nous pouvons discuter de politique. Nous pouvons débattre de hockey. Nous pouvons même être un fan des Oilers à Ottawa. C'est un pays libre. Mais quand il s'agit du Canada, nous sommes tous dans la même équipe. Choisissez d'être forts. Le Canada fort.











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