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La récente décision du Japon de liquider ses obligations du Trésor américain au profit de titres chinois soulève des inquiétudes sur l’avenir du dollar et la stabilité financière mondiale.
Le monde financier observe avec stupeur un phénomène inédit : le Japon, allié historique des États-Unis, abandonne massivement les obligations du Trésor américain pour investir dans des titres chinois. Cette décision, qui apparaît comme une réaction directe aux tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, pourrait marquer un tournant dans l’équilibre monétaire mondial.
Une fondation qui se fissure
Depuis des décennies, les obligations du Trésor américain constituaient le pilier inébranlable du système financier mondial, un gage de stabilité permettant à Washington d’emprunter presque sans limites. Mais en 2025, cette fondation commence à se fissurer. Le Japon, l’Arabie Saoudite et même le Royaume-Uni se débarrassent désormais de ces obligations à une vitesse alarmante.
Ce mouvement survient dans un contexte particulièrement délicat : la dette américaine atteint des niveaux records à 36 trillions de dollars (124% du PIB), une nouvelle guerre commerciale avec la Chine fragilise l’économie et la hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale pour lutter contre l’inflation aggrave encore la situation.
Million (1suivi de 6 zéros) Milliard (1suivi de 9 zéros) Billion (1suivi de 12 zéros)
Billiard (1 suivi de 15 zéros) Trillion (1 suivi de 18 zéros) Quatrillion (1 suivi de 24 zéros)
Des motivations complexes
Cette vague de vente d’obligations américaines ne s’explique pas uniquement par des raisons économiques. Elle reflète aussi des changements profonds dans les alliances mondiales et les recompositions géopolitiques.
L’Arabie Saoudite, autrefois pilier du système pétrodollar, adopte désormais une politique étrangère plus équilibrée, se positionnant comme médiateur entre l’Occident, la Chine et la Russie. Les échanges commerciaux entre Riyad et Pékin sont passés de 52 milliards en 2017 à 88 milliards de dollars en 2021, illustrant ce rapprochement stratégique.
De son côté, le Japon, confronté à des menaces régionales croissantes, notamment de la Chine et de la Corée du Nord, sollicite un budget militaire record et inaugure une mission indépendante auprès de l’OTAN, signalant sa volonté de diversifier ses alliances.
Vers un système monétaire multipolaire ?
Malgré ces évolutions préoccupantes, le dollar américain conserve son statut de devise dominante à l’échelle internationale, représentant environ 57% des réserves de change mondiales. Mais la tendance est à la baisse, et des alternatives émergent.
L’or s’impose comme un actif refuge, la Chine et la Russie renforçant activement leurs réserves. La Banque centrale chinoise a ainsi accru ses réserves d’or pour atteindre 74 millions d’onces Troy (environ 2300 tonnes), évaluées à 209 milliards de dollars américains.
L’euro cherche également à renforcer son rôle, représentant actuellement environ 21% des réserves mondiales. L’Allemagne a annoncé l’émission d’obligations pour un montant de 500 milliards d’euros afin de financer des investissements dans la défense et les infrastructures.
Plus surprenant encore, Donald Trump a annoncé la création d’une réserve nationale de cryptomonnaies aux États-Unis, intégrant le Bitcoin, l’Ethereum, le Solana, le XRP et le Cardano, une décision qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité future du dollar.
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Un avenir incertain
Ces développements soulèvent des interrogations majeures sur l’avenir de la finance mondiale. Sommes-nous en train d’assister à l’émergence d’un système monétaire multipolaire où l’influence économique se répartira entre plusieurs devises de réserve ? Ou bien les États-Unis sauront-ils s’adapter en capitalisant sur leur puissance économique pour préserver la domination du dollar ?
La réponse à ces questions dessinera le paysage financier mondial des prochaines décennies, avec des implications profondes pour l’économie globale et les relations internationales.
COMMENTAIRES
Les trajectoires actuelles suggèrent que la Chine dépassera les États-Unis en tant que première superpuissance mondiale d'ici 2030.
Cependant, rien n'est certain. Il reste encore un long chemin à parcourir. Et de nombreux obstacles se dresseront également devant la Chine.
La Chine est minée par des vulnérabilités importantes :
- Tout d'abord, son régime. Pendant deux siècles, jamais un pouvoir dictatorial n'a duré plus de trois quarts de siècle. Le record à battre est celui de l'Union soviétique : 73 ans. Le communisme chinois a 71 ans.
- Démographie. Depuis 2013, la Chine a dépassé le tournant de Lewis. C'est le moment où sa population active a commencé à décliner. Le vieillissement de la population chinoise est un problème. Si le pays vieillit et perd son énorme main-d’œuvre, avant de devenir riche, il ne pourra plus se permettre d’être agressif.
- La croissance s’est faite au prix d’une dette considérable, dont l’ampleur n’est pas connue avec précision. C'est quelque chose qui handicapera également la Chine dans son ascension.
La suprématie chinoise sur le monde en 2030 n'est pas inévitable. Il reste encore un long chemin à parcourir.
Néanmoins, si la Chine réussissait, ce serait dévastateur pour les États-Unis. Les États-Unis ont construit leur modèle autour du dollar américain, qui est la monnaie de réserve mondiale. Cela leur donne un privilège exorbitant, et c'est comme si le reste du monde payait pour le niveau de vie américain.
Si la Chine supplantait les États-Unis, le dollar américain ne durerait pas longtemps en tant que monnaie de réserve mondiale. Cela aurait des répercussions énormes sur les États-Unis.
On comprend mieux pourquoi les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher l'émergence de la Chine à son niveau d'ici 2030. La guerre froide pourrait même finir par devenir une véritable guerre un jour dans le futur.
C'est le pire des scénarios, mais il doit être pris en compte.
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