jeudi 20 mars 2025

(FR) Comment l’Amérique de Trump pousse l’Ukraine au bord du chaos ?

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Portrait officiel de Donald Trump en tant que président des États-Unis en 2025.


Selon Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, les Ukrainiens ont résisté héroïquement pendant 7 mois et demi, avec seulement 10 000 à 20 000 soldats contre 60 000 Russes. Leur objectif était de fixer ces troupes dans la région pour éviter qu’elles ne soient envoyées ailleurs. Mais la situation s’est brutalement retournée à partir du moment où les Américains ont coupé l’accès aux renseignements.

Depuis 3 ans, l’Ukraine a compensé son infériorité numérique par une arme redoutable : les renseignements fournis par les États-Unis. Les Russes ne pouvaient rien préparer sans que les Ukrainiens ne soient au courant à l’avance, et c’est pour cela, par exemple, qu’ils n’avaient pas besoin de protéger la frontière avec la Biélorussie puisque les informations données par Washington n’indiquaient pas de telles manœuvres. Ce fut vrai dans le sens inverse également, ce qui a permis l’envahissement de la région de Koursk sans que la Russie n’y soit préparée. Désormais, depuis le retour au pouvoir de Trump, la donne a changé. Il a interdit les opérations cyber contre Moscou et coupé l’accès aux renseignements pour l’Ukraine

Résultat : d’un coup, les Ukrainiens sont devenus aveugles, et cela a été fatal à Koursk.

Évidemment. Avant la chute de Koursk, Kiev pouvait au moins négocier avec un avantage symbolique en tenant ces 500 kilomètres carrés auxquelles tenaient particulièrement les Russes. Désormais, ils sont réduits à quémander des garanties pour les derniers kilomètres carrés et, peut-être, la vie de leurs soldats. Le pire, c’est que ce ne sont même pas les Russes qui ont arraché cette victoire, mais bien les Américains qui l’ont offerte à Moscou. Trump ne négocie pas, il abandonne l’Ukraine sans rien exiger en retour. Il a détruit l’arme la plus importante dans une guerre : la confiance.

Faudrait-il encore qu’il ait la parole pour se poser cette question… Pour l’instant, c’est Trump et Poutine ensemble, et Zelensky est à côté, tout comme l’Union Européenne. Le président américain voit cette guerre comme une transaction. Pour lui, par exemple, Koursk est une parcelle de terrain qui ne lui appartient pas, donc elle doit être rendue à la Russie. Il parle de négociations, mais en réalité, il applique le récit de Poutine mot pour mot. Le plus cynique, c’est qu’il justifie tout cela en disant : "Voilà ce qui arrive quand on s’attaque à plus fort que soi." C’est hallucinant de voir un président américain adopter une telle posture face à un allié censé être soutenu par les États-Unis. Lui qui se dit champion de la négociation… mais non, c'est un champion de la trahison.

L’Amérique de Trump ne protégera ni l’Ukraine ni l’Europe. Il est temps que les Européens prennent leur sécurité en main. On a les moyens militaires et financiers pour le faire, mais notre problème est politique : on a 30 armées différentes et aucun commandement unifié.

On doit bâtir une vraie défense européenne. Aujourd’hui, nous sommes 500 millions d’Européens qui demandons à 300 millions d’Américains de nous défendre contre 140 millions de Russes. C’est absurde! L’Europe doit cesser d’être un simple spectateur. Sinon, nous continuerons d’être le menu du banquet géopolitique au lieu d’être à table.


REFERENCES

- Trump suspend l'aide militaire américaine à l'Ukraine jusqu'à ce que le gouvernement de Kiev « démontre un engagement en faveur de la paix ».

- Ratages, mensonges et trahisons : pourquoi la parole de l'Amérique ne vaut plus grand-chose

- Une stratégie du chaos orchestrée par Donald Trump ?

- Les contre-vérités de Donald Trump sur les aides à l’Ukraine, pour faire pression au moment de l’accord sur les ressources minières


Donald Trump et Vladimir Poutine (© ALEXEY NIKOLSKY, NICHOLAS KAMM)

COMMENTAIRES

De toute façon, Trump est là pour favoriser son ami Poutine, il doit tellement aux russes qu'il est obligé de leur renvoyé l'ascenseur. Sa volonté de paix est une mascarade, il veut se partager l'Ukraine avec son ami et financier.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit : « Les Ukrainiens veulent la paix plus que quiconque. Nous ne voulons pas d’une guerre sans fin, nous voulons la paix mais pas à n’importe quel prix... L’Ukraine a besoin de vraies garanties de sécurité, pas de promesses vides... »

Mais il faut admettre que sans Trump, l’Europe serait toujours hésitante sur la question de l’autonomie stratégique. Grâce à la politique brutale de Washington, l’Union européenne a osé prendre une décision. La France était initialement seule, mais elle compte désormais l'Angleterre, l'Allemagne, la Pologne, la Turquie et même le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Tous les pays qui ont fait confiance aux États-Unis ne comptent plus désormais sur Donald Trump pour sauver l’Ukraine, mais doivent se préoccuper du réarmement. La route est grande ouverte pour Emmanuel Macron, mais il n’y a pas de temps à perdre.




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