Cliquez ici pour consulter la documentation la plus récente.
L’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie, l'auteur de ''Versets de Satan'', a été attaqué au couteau vendredi 12 août 2022, alors qu’il participait à une conférence dans l’Etat de New York aux Etats-Unis. L’écrivain, opéré en urgence, est sous respirateur. Son agresseur présumé a été arrêté par la police.
L'assassinat a eu lieu à 11 heures, heure locale, alors que l'écrivain Salman Rushide 75 ans assistait à une conférence dans un centre culturel de Chautauqua, au nord-ouest de l'État de New York. L'agresseur l'a poignardé avec un couteau. L'écrivain britannique est actuellement sous la réanimation cardiorespiratoire (RCR).
Quel état de santé se trouve Salman Rushdie ?
Poignardé au cou et à l’abdomen, Salman Rushide a été transporté en hélicoptère à l’hôpital le plus proche pour y être opéré en urgence. Sorti du bloc opératoire, l’écrivain a été placé sous respirateur artificiel. « Les nouvelles ne sont pas bonnes », a déclaré vendredi soir 12 août au New York Times l’agent de l’écrivain britannique, Andrew Wylie. « Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a détaillé l’agent.
Que sait-on de son agresseur ?
Le suspect a été arrêté sur place et aussitôt placé en détention, a indiqué le major de la police de l’Etat de New York, Eugene Staniszewski. Il se nomme Hadi Matar, a 24 ans, réside dans l’Etat du New Jersey. Né en Californie selon le Daily Beast, il est d’origine libanaise et est présenté comme un musulman chiite, défendant une vision conservatrice et politique de l’islam proche de celle de Téhéran.
« Le Hadi qui est responsable de cette attaque n’est pas le Hadi que je connaissais et qui parlait de gentillesse », témoigne son ancien camarade de classe Gabriel Sanchez, 24 ans, au Daily Beast. Il en parle comme d’un « musulman très dévoué » qui aimait lire et jouer au basket, actif en classe. Selon plusieurs médias américains, Hadi Matar possédait un faux permis au moment de l’attaque, au nom de Hassan Mughniyeh. Une double référence à Imad Mughniyeh, fondateur du Hezbollah, et Hassan Nasrallah, l’actuel secrétaire général du Hezbollah, selon Darya Safai, députée belge d’origine iranienne.
La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis condamnent
L'écrivain Salman Rushide est une icône qui lutte pour la liberté d'expression. Peu de temps après l'assassinat, le président français Emmanuel Macron a écrit sur Twitter : "Son combat est aussi le nôtre, la guerre est mondiale". Macron a souligné que la France "était à ses côtés comme jamais auparavant".
De son côté, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "horrifié d'apprendre que Sir Salman Rushdie a été poignardé, alors qu'il exerçait un droit que nous ne cesserons jamais de protéger", le droit à la liberté d'expression. attaque, affirmant que "de toute façon, il n'y a pas de réponse à la violence".
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré via son porte-parole être « horrifié » par l’attaque, ajoutant « qu’en aucun cas la violence était une réponse aux mots ». « Cet acte de violence est consternant », a estimé le conseiller à la sécurité du président américain Joe Biden, Jake Sullivan. « Rien ne justifie une fatwa, une condamnation à mort », s’est indigné quant à lui Charlie Hebdo, journal satirique français décimé par un attentat islamiste en 2015.
Les médias iraniens qualifient Salman Rushdie d'« apostat »
En Iran, l’agresseur a été félicité par plusieurs médias. « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie », écrit le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau », poursuit le texte. Suivant la ligne officielle, l’ensemble des médias iraniens ont qualifié Salman Rushdie d'« apostat », à l’exception d’Etemad, journal réformateur. Le pouvoir iranien n’a pas encore officiellement commenté les faits.
Les médias d'État iraniens ont également rappelé le fait qu'en 1989, le patriarche Rouhollah Khomeini, le fondateur de la République islamique d'Iran, avait émis une "fatwa" (ou commandement) appelant à la mort de l'écrivain. Ces dernières années, les autorités iraniennes ont peu parlé de l'ordonnance, mais l'ordonnance elle-même n'a jamais été abrogée. Une organisation iranienne a toujours laissé ouverte la possibilité d'offrir une récompense de 3 millions de dollars à quiconque tuerait Salman Rushdie.
Un conseiller du groupe des négociateurs nucléaires iraniens, Mohammad Marandi, a déclaré dans un message Twitter qu'il ne pleurerait pas un écrivain qui insulte l'islam et les musulmans. Le personnage a affirmé qu'il était quelque chose d'inhabituel que l'attaque ait coïncidé avec les accusations américaines selon lesquelles un membre des Gardiens de la révolution iraniens avait prévu d'organiser l'assassinat de John R. Bolton, l'ancien conseiller américain à la sécurité nationale, au moment où les négociations sur le nucléaire sont en cours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire