mercredi 31 août 2022

(FR) États-Unis : Le ministère de la justice publie une photo de documents top-secret saisis chez Donald TRUMP.

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Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride perquisitionnée le 8 août par le FBI. © Steve Helber/AP/SIPA.



31 août 2022 : Le ministère de la justice publie une photo de documents Top-secret saisis chez Donald TRUMP

Depuis le mois de janvier 2022, le ministère de la Justice américain a récupéré plus de 320 documents classés top-secret de la résidence de Floride de l'ex-président, dont plus d'une centaine en août 2022.



Une photo des documents top-secret saisis dans la résidence de Floride de l'ancien président américain Donald Trump. - Department of Justice.

Des documents classés top-secret, certains comportant le signe "HCS", qui dans le langage de la communauté du renseignement américain désigne les informations fournies par des "sources humaines", informateurs et autres agents sous couverture. Le ministère de la Justice américain a publié ce mardi 30 août 2022 de nouvelles photos de documents dits "classifiés", saisis dans la saisis dans la résidence de Floride de l'ancien président Donald Trump.

Le ministère de la Justice a publié ce mardi un acte de procédure, expliquant de la manière la plus détaillée à ce jour les motifs qui ont conduit la police fédérale américaine (FBI) à perquisitionner le 8 août dernier la résidence de l'ex-président pour y récupérer des documents extrêmement confidentiels qu'il n'avait pas rendus après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes.


Des documents "probablement cachés" pour "faire obstruction"

Avant l'opération, le FBI a découvert de "multiples sources de preuves" montrant que des "documents classifiés" se trouvaient toujours dans la vaste résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago, indique ce document.

"Le gouvernement a également eu des preuves que des documents gouvernementaux ont été probablement cachés et enlevés... et que des actions ont été probablement menées pour faire obstruction à son enquête", est-il ajouté.

Comme le souligne la presse américaine, et notamment CNN, depuis le mois de janvier 2022, plus de 320 documents top-secret ont été saisis chez Donald Trump, dont plus d'une centaine le 8 août dernier.

Le ministère de la Justice indique avoir expliqué le processus qui a conduit au raid, afin de "corriger le récit incomplet et inexact présenté dans les déclarations" de Donald Trump. Ce dernier, qui estime être persécuté par le gouvernement, a demandé un examen, par une tierce partie indépendante, des documents saisis chez lui par le FBI.

Or, nommer cette tierce partie pourrait bloquer l'accès des enquêteurs aux documents, et la justice ne devrait pas le faire "car ces documents (saisis) n'appartiennent pas" à Donald Trump, souligne le document. Une telle nomination "n'est pas nécessaire et porterait sévèrement atteinte aux intérêts gouvernementaux, y compris en terme de sécurité nationale", est-il souligné.


Trump dénonce "une chasse aux sorcières"

Les enquêteurs soupçonnent le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels. Donald Trump assure, lui, que ces documents ont été déclassifiés.

Le républicain, qui flirte avec l'idée d'une candidature à l'élection présidentielle de 2024, dénonce une "chasse aux sorcières" menée contre lui par l'administration de son successeur Joe Biden, et estime que la justice n'aurait "jamais dû autoriser cette entrée par effraction" chez lui.


18 août 2022 : L’ex-directeur financier de la Trump Organization Allen Weisselberg plaide coupable de fraude fiscale.

L'ex-directeur financier de la Trump Organization, proche de Donald Trump, a plaidé coupable jeudi 18 août 2022 de fraude et d'évasion fiscale et devra témoigner lors du procès contre l'entreprise, selon un communiqué du bureau du procureur de Manhattan.

Allen Weisselberg a plaidé coupable de 15 chefs d'accusation de fraude et d'évasion fiscale portant sur 1,76 million de dollars de revenus non déclarés entre 2005 et 2021, précise le communiqué.

Cet homme discret de 75 ans, qui travaille pour les Trump depuis 1973, est accusé par la justice d'avoir profité d'avantages en nature, notamment un appartement dans un quartier huppé de Manhattan, la location de deux Mercedes pour lui et sa femme, et d'avoir reçu de l'argent liquide pour ses vacances, dissimulant le tout au fisc.



Allen Weisselberg, ancien directeur financier de longue date de la Trump Organization, à la Cour suprême de l'État de New York, le 18 août 2022 - Photo : REUTERS

Aujourd'hui, Allen Weisselberg  a admis devant le tribunal s'être servi de son poste à la Trump Organization pour escroquer les contribuables et s'enrichir personnellement, a commenté le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, cité dans le communiqué.

"L'accord trouvé avec la justice lie directement la Trump Organization à un large éventail d'activités criminelles et requiert que Allen Weisselberg fournisse un témoignage précieux lors du procès à venir contre l'entreprise", a-t-il ajouté.

Allen Weisselberg avait dans un premier temps plaidé non coupable en juillet 2021 des faits qui lui étaient reprochés et risquait jusqu'à 15 ans de prison.



Une peine réduite

Selon l'accord conclu, il n'encourt désormais que 5 mois de prison et devra s'acquitter de près de 2 millions de dollars d'impôts, avec les pénalités et les intérêts, selon le communiqué.

Allen Weisselberg a jusqu'ici toujours refusé de témoigner contre Donald Trump personnellement.

Le procès pénal contre la Trump Organization, l'entreprise ayant elle plaidé non coupable, doit s'ouvrir le 24 octobre 2022.

Une autre enquête, cette fois au civil, mais portant sur les mêmes soupçons de fraudes financières et fiscales dans la Trump Organization, est menée par la procureure générale de l'État de New York, Letitia James.

C'est dans ce cadre que Donald Trump a dû témoigner sous serment la semaine dernière, refusant toutefois de répondre aux questions en vertu du 5e amendement de la Constitution américaine, qui permet à tout justiciable de ne pas témoigner contre soi-même.

Dans un autre dossier, la résidence de Donald Trump en Floride a fait l'objet d'une perquisition la semaine dernière. Les enquêteurs du FBI soupçonnent le républicain d'avoir violé une loi américaine sur l'espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale dont certains ne doivent être consultés ou vus que dans des bâtiments sécurisés, selon des documents judiciaires.

Une commission parlementaire cherche également à faire la lumière sur le rôle que le milliardaire a joué dans l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.


Perquisition chez Donald Trump : des documents top secrets et sur le "président de la France" saisis.


Donald Trump et Emmanuel Macron, lors d'un dîner à la Maison blanche, le 24 avril 2018. AFP.


Les agents du FBI ont saisi des documents classés top secret, ainsi que concernant le "président de la France", lors de leur perquisition menée au domicile de l'ancien président américain Donald Trump, a rapporté ce vendredi 12 août 2022 le Wall Street Journal, au moment où la justice s'apprête à rendre public le mandat autorisant cette perquisition sans précédent aux Etats-Unis.

Les agents de la police fédérale américaine ont saisi une "vingtaine" de cartons, assure ce vendredi le Wall Street Journal qui dit avoir eu accès à un inventaire de trois pages de ce qui a été collecté lundi 8 août 2022 lors de cette perquisition. Soit, des documents classés top secret ou confidentiels, des photos et une note manuscrite.



Des documents portant sur des «infos sur le président de la France» ont été saisis lors de la perquisition chez Donald Trump. - P.BERRY/20 MINUTES.

Plusieurs documents judiciaires ont été rendus publics vendredi 12 août par un juge fédéral de Floride: le mandat autorisant la perquisition qui s'est déroulée lundi dernier et un long inventaire des documents saisis par les agents du FBI. Dans cette liste est mentionné un ensemble de documents classés "top secret" ou "secret" ou "confidentiel", ainsi qu'un document "1A Info re: président de la France", sans autre précisions.


Relatifs à des armes nucléaires

L'opération, qui a provoqué la fureur des partisans de Trump évoquant une "persécution politique", a été conduite lundi 8 août dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.



Une voiture de police devant la résidence de l'ancien président américain Donald Trump à Mar-A-Lago, à Palm Beach, en Floride, le 8 août 2022. - Giorgio VIERA / AFP.

Elle semble avoir eu pour objectif de recouvrer des documents hautement confidentiels emportés par l'ex-président à son départ de la Maison Blanche. Selon le Washington Post, certains documents recherchés pourraient être relatifs à des armes nucléaires. Donald Trump a lui dénoncé une "intox", tôt ce vendredi 12 août sur son réseau social Truth Social.



Rendre public le mandat de perquisition

La volonté - très inhabituelle - du ministère de la Justice de rendre public le mandat de perquisition, annoncée jeudi par le ministre Merrick Garland, a été favorablement accueillie par Donald Trump.



Donald Trump et le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, ont engagé un bras de fer (photomontage). — Sipa/20 Minutes.

"Non seulement je ne m'opposerai pas à la publication des documents (...) mais j'irai plus loin en ENCOURAGEANT leur publication immédiate", a écrit jeudi soir le milliardaire républicain, qui s'était pourtant abstenu de rendre publique la copie du mandat qu'il avait reçue.

Les avocats de Donald Trump ont jusqu'à 15h (19h GMT) pour donner suite à la proposition de Merrick Garland, lequel a assuré jeudi, lors d'une exceptionnelle conférence de presse, avoir "personnellement approuvé" la perquisition.

Le ministre de la Justice a également dénoncé, au cours de sa brève allocution télévisée, les "attaques infondées" venues des républicains contre son ministère et contre le FBI.


"Un intérêt public important"

"Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère", a-t-il souligné, ajoutant que l'affaire revêtait un "intérêt public important", à trois mois des élections législatives de mi-mandat.

En demandant la levée de la confidentialité du mandat, le ministère de la Justice a mentionné, sans les contredire, les déclarations de représentants de Donald Trump indiquant que le FBI recherchait des documents d'archives de la Maison Blanche, peut-être classés secret défense.



Des gardes de sécurité américains armés se tiennent devant l'entrée de la résidence Mar-a-Lago de l'ancien président Donald Trump, le 8 août 2022, Palm Beach, Floride, États-Unis. AP - Terry Renna

La perquisition de lundi était la première ayant jamais visé un ancien président des Etats-Unis. Outré, Donald Trump a raconté lundi sur Truth Social que ses avocats coopéraient "pleinement" avec les autorités lorsque "soudain et sans prévenir, Mar-a-Lago a été perquisitionnée, à 06H30 du matin, par un TRES grand nombre d'agents".

Il s'est notamment plaint du fait que les agents du FBI aient "fouillé les placards de la Première dame" Melania Trump. Mercredi, il a même suggéré que la police fédérale ait pu avoir "placé" de fausses preuves contre lui lors de cette opération.

Des sympathisants républicains, pourtant connus pour leur soutien aux forces de l'ordre, ont fustigé l'intervention du FBI, à tel point qu'une association d'agents a dénoncé des appels "inacceptables (...) à la violence contre la police"


De nombreuses menaces de "guerre civile, rébellion" après le raid du FBI sur la maison de Trump

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) américain et le Department of Homeland Security (DHS) ont mis en garde contre une menace croissante pour les forces de l'ordre après le raid sur la maison de l'ancien président Donald Trump.

Selon Reuters le 15 août 2022, le FBI et le DHS ont signalé que les menaces contre les forces de l'ordre fédérales avaient augmenté, tandis que les forces de l'ordre et d'autres responsables gouvernementaux faisaient également l'objet de menaces, dans une moindre mesure, après le récent raid du FBI dans le manoir de l'ancien président Trump en Floride.

Les menaces énumérées comprenaient des menaces de poser des bombes sales devant le siège du FBI, des appels à la "guerre civile" et à la "rébellion armée". En outre, de nombreux appels ont été lancés pour assassiner les magistrats, les forces de l'ordre et les fonctionnaires impliqués dans la perquisition. La plupart de ces menaces apparaissent en ligne.



Des partisans de Trump près de sa station balnéaire en Floride. AFP

Le 11 août 2022, un homme armé a tenté d'entrer dans le bâtiment du FBI à Cincinnati, Ohio, mais a été abattu par la police après une poursuite et une fusillade intense.

Le FBI a refusé de confirmer l'existence de l'avertissement, mais a déclaré qu'il était toujours préoccupé par la violence et la menace de violence contre les forces de l'ordre. La semaine dernière, le directeur du FBI, Christopher Wray, a également qualifié les menaces de condamnables après des appels à assassiner des agents fédéraux ainsi que le procureur général Merrick Garland, selon AP.


Trump se fait confisquer son passeport par le FBI

Au cours de la perquisition, des agents du FBI ont pris environ 20 boîtes d'articles dans la résidence de l'ancien président, selon les médias, certaines contenant des documents classifiés liés aux armes nucléaires.



Trump s'est fait confisquer trois passeports par le FBI après une perquisition à Mar-a-Lago. Photo : New York Post.

Dans une déclaration sur le réseau social Truth Social, M. Trump a affirmé que le FBI lui avait confisqué trois de ses passeports, dont l'un était périmé. "Il s'agit d'une attaque contre un opposant politique d'une ampleur jamais vue aux États-Unis. Tiers-monde ! », a écrit l'ancien président américain.

Les forces de l'ordre aux États-Unis ne confisquent généralement pas les passeports à moins qu'un suspect ne soit inculpé et soupçonné d'être capable de fuir un pays étranger. M. Trump n'a pas été inculpé d'un crime, mais la saisie de son passeport suggère qu'il fait face à une mise en accusation.

M. Trump a sévèrement condamné la décision du FBI, qualifiant le raid de "canular" et d'exemple de "persécution politique". De nombreux législateurs républicains considèrent la recherche comme une tentative de trouver des preuves pour inculper l'ancien président Trump afin de l'empêcher de se présenter aux élections en 2024.


Des soupçons de fraudes financières et fiscales

Jeudi, un homme armé qui avait tenté de pénétrer dans des bureaux du FBI dans l'Ohio (nord des Etats-Unis) a été tué par les forces de l'ordre après une longue confrontation.

Après la perquisition, les ténors républicains avaient fait bloc avec leur ancien président, qui conserve une forte emprise sur le parti conservateur et envisage d'être de nouveau candidat à la présidentielle en 2024.



L’entrée de la Trump Tower à New York le 4 janvier 2022. — © Spencer Platt/ Getty Images via AFP

L'ex-magnat de l'immobilier, au cœur de l'actualité judiciaire aux Etats-Unis, a aussi été soumis mercredi à une audition sous serment face à la procureure générale de New York. Il n'a alors cessé d'invoquer son droit de ne pas répondre aux questions en vertu du 5e amendement de la Constitution.

Les services de la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James ont annoncé mardi soir 9 août 2022 la découverte de preuves de pratiques de fraude fiscale au sein du groupe familial Trump Organization de l'ancien président des Etats-Unis.







Des documents top secrets et sur le "président de la France" saisis.
https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/perquisition-chez-donald-trump-des-documents-top-secrets-et-sur-le-president-de-la-france-saisis_AD-202208120527.html

L'ex-président favorable à la publication du mandat demandée par le ministre de la Justice
https://www.20minutes.fr/monde/3336639-20220811-perquisition-chez-donald-trump-ministre-justice-donne-feu-vert-demande-mandat-rendu-public

Un homme armé a tenté de pénétrer dans les locaux de la police fédérale américaine
https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/etats-unis-un-homme-arme-a-tente-de-penetrer-dans-les-bureaux-du-fbi-dans-l-ohio_AD-202208110502.html

Enquête du FBI : pourquoi Trump cache-t-il un "dossier Macron" dans son coffre-fort ?
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/enquete-du-fbi-pourquoi-trump-cache-t-il-un-dossier-macron-dans-son-coffre-fort_2178506.html








(FR) Le pari "Bitcoin" du Salvador a échoué

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Le président du Salvador, Nayib Bukele, croit à l’avenir du bitcoin.


El Salvador risque de devenir le premier pays à faire défaut sur Bitcoin.

En 2021, Salvador devient le premier pays à légaliser officiellement le Bitcoin. Depuis lors, de nombreux experts ont averti qu'investir des fonds publics dans une monnaie décentralisée et instable comme le Bitcoin détruirait tout le pays.

Un an plus tard, de nombreux opposants au Bitcoin affirment que la monnaie a détruit la démocratie, entravé les droits de l'homme et mis en péril l'avenir de l'économie. Pendant ce temps, les avantages ne sont concentrés qu'entre les mains de riches investisseurs en crypto.


La décision controversée du Salvador

Ces inquiétudes ont augmenté à mesure que le prix du Bitcoin plongeait, laissant Salvador au bord du défaut. Le Fonds monétaire international (FMI) a également averti que le pays d'Amérique centrale devrait se débarrasser du Bitcoin s'il veut sauver l'économie. Cependant, le président pro-Bitcoin refuse toujours d'admettre son erreur.

Avant la légalisation du Bitcoin, de nombreux problèmes sont survenus dans le pays. Au lieu de faire connaître le plan au public, le président Nayib Bukele a annoncé cette information lors de la conférence Bitcoin à Miami en mai 2021. Cinq jours plus tard, la loi est votée et officiellement appliquée en septembre 2021.



El Salvador a subi une lourde perte malgré la pêche de fond précédente en raison des tendances du marché. Photo : Reuter.

Selon Rolling Stone , l'une des décisions les plus controversées du président Nayib Bukele envers Bitcoin a été le lancement de Chivo Wallet, un portefeuille de crypto-monnaie développé par le gouvernement, et des distributeurs automatiques Chivo.

Le pays promet de donner 30 USD aux citoyens qui utilisent une application de paiement en crypto-monnaie. Mais depuis son lancement, Chivo a rencontré de nombreuses erreurs et est devenu un endroit idéal pour les groupes criminels alors que près de 1.000 cas de fraude se sont produits en seulement 3 mois d'utilisation.

Le 15 septembre 2021, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre la loi Bitcoin. Le slogan du rassemblement était "Non au Bitcoin". Selon une enquête de l'Université d'Amérique centrale, 70% des personnes s'opposent à la loi Bitcoin.

« Nous ne sommes pas contre la technologie blockchain. Mais nous nous opposons à cette loi », a déclaré Oscar Salguero, une startup et développeur de logiciels basé au Salvador. Il pense que cette loi est très éloignée du peuple et que les pauvres n'en bénéficient pas.

Malgré les objections, en novembre 2021, le président Nayib Bukele a continué d'annoncer son projet de construire Bitcoin City, la première ville au monde basée sur la crypto-monnaie. La ville sera située le long du golfe de Fonseca au sud-est, près d'un volcan.

Le président a déclaré que le gouvernement prévoyait de placer une centrale électrique à côté du volcan pour alimenter à la fois la ville et l'exploitation minière de Bitcoin. Cependant, sa décision a de nouveau été controversée.



Les Salvadoriens manifestent contre le Bitcoin. Photo : Getty Images.

« Le volcan est un symbole qui donne vie au peuple salvadorien. De nombreuses grandes villes sont construites à côté de zones volcaniques car le sol y est très fertile », a déclaré Jorge Cuéllar, professeur au Dartmouth College.


Le Salvador est endetté

En outre, le gouvernement national d'Amérique centrale prévoit également d'émettre des "obligations Bitcoin" d'une valeur de 1 milliard de dollars . De ce montant, 500 millions de dollars sont utilisés pour construire l'infrastructure et l'énergie nécessaires à l'extraction de Bitcoin. La moitié restante des fonds sera utilisée pour acheter davantage de cette crypto-monnaie.

"Le Salvador est confronté à une crise de la dette", a déclaré Jorge Cuéllar. Le FMI estime que la dette publique du pays représentera plus de 95 % du PIB d'ici 2026.

Jusqu'à présent, le président Nayib Bukele a déclaré avoir acheté un total de 2.400 Bitcoins pour plus de 100 millions de dollars. Mais avec la chute du marché, les Bitcoins d'El Salvador ont perdu 60 % de leur valeur. Pendant ce temps, le pays d'Amérique centrale doit 23 milliards de dollars et doit verser 800 millions de dollars au FMI d'ici 2023.



Le jeu sur Bitcoin ne s'est pas encore avéré comme l'espérait le président Nayib Bukele. Photo : Getty Images.

En plus de nuire à l'économie, le projet de construction de Bitcoin City affecte également l'environnement. Le président Nayib Bukele a affirmé qu'il utilisera l'énergie géothermique pour disposer d'une énergie propre pour l'exploitation minière de Bitcoin.

Mais cette source d'énergie ne représente que 27 % de l'énergie totale d'El Salvador. Par conséquent, le pays d'Amérique centrale doit importer 25 % d'électricité en plus pour répondre à sa demande de consommation. De plus, c'est aussi une source d'énergie coûteuse. La construction de centrales électriques détruira les ressources de la nation parce qu'elle consomme beaucoup d'eau, tandis que les gens manquent d'eau propre à utiliser.

Selon Rolling Stone, Bitcoin reste une solution peu pratique pour le peuple salvadorien. Leurs revenus ne suffisent pas pour parier sur les paris Bitcoin qui peuvent monter et descendre à tout moment.

L'économiste Carmen Tatiana Marroquín pense que le gouvernement "joue" avec l'argent des gens. "Bitcoin non seulement n'apporte pas d'avantages aux gens, mais leur fait également perdre l'accès à d'autres avantages", a-t-il partagé.

La décision d'Salvador de légaliser le Bitcoin était comme une bombe à retardement, dit Rolling Stone . En concentrant le budget et les ressources sur cette monnaie numérique, les problèmes et les crises économiques et politiques du pays augmentent.

Plus précisément, depuis mars 2022, El Salvador est en proie à un conflit avec au moins 50.000 personnes arrêtées. De nombreux politiciens de ce pays d'Amérique centrale ont été sanctionnés par les États-Unis pour blanchiment d'argent et trafic de drogue.





lundi 29 août 2022

(FR) Les stations de métro parisiennes cachent des particularités étonnantes.

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C’est en 1968 qu’a commencé à naitre à Paris l’idée de « station culturelle », sous l’impulsion d’André Malraux (écrivain et homme politique), alors chargé des affaires culturelles du gouvernement. Petit à petit, les stations n’ont plus été vues comme de simples points de passage, mais comme des lieux de vies qui pouvaient eux aussi raconter l’histoire de Paris.

Les stations de métro parisiennes cachent des particularités étonnantes, dont on ne se doute pas en prenant les transports. Découvrez quelle est la station de métro la plus haute, celle la plus profonde ou encore la moins fréquentée !

Ces derniers jours, la station Marx Dormoy, sur la ligne 12, révèle des vestiges d'un temps passé. Et ce n'est pas la seule station de métro à Paris à posséder des secrets insolites ou étonnants. Par exemple, une station souterraine sur la ligne 11 se trouve plus haut qu'une station aérienne, sur la ligne 6 !


La station la plus haute : Télégraphe 



Située sur la ligne 11 (Chatelet - Marie des Lilas), elle se situe en haut de la colline de Belleville, ce qui malgré son incroyable profondeur pour atteindre les voies, la rend plus élevée que les stations aériennes. Elle se trouve en effet à 128 mètres, avec le niveau des rails à 96 mètres, une hauteur si importante que jusqu'en 2009, des sièges étaient installés entre les nombreux escaliers, pour que les usagers puissent reprendre leur souffle si besoin. Il est toujours possible de retrouver ces assises aux stations Buttes Chaumont et Pré-Saint-Gervais sur la ligne 7 bis, très profondes également. Ces stations comptent donc les plus longs escalators du réseau RATP


La station la plus profonde : Abbesses 



Si la station Télégraphe est six pieds sous terre, il lui manque quelques mètres pour rivaliser avec celle qui permet d'accéder à la butte Montmartre et son fameux Sacré-Cœur. Pour atteindre Abbesses, sur la ligne 12, il faut aller 36 mètres sous terre, à cause du dénivelé en surface. Si bien que les ascenseurs sur les quais sont pris d'assaut, pour éviter de monter les escaliers en colimaçon et leurs 176 marches. Les stations Lamarck-Caulaincourt et Cité ne sont pas loin derrière, avec 25 mètres de profondeur.


La station la moins fréquentée : Eglise d'Auteuil 

 


Certaines stations ne voient pas beaucoup de Parisiens... et c'est le cas de celle d'Eglise d'Auteuil, située sur la ligne 10, l'une des moins empruntées du réseau. Seules 25 personnes y rentrent par heure ! Cependant, cela peut s'expliquer par sa qualité de demi-station, car elle est enclavée au coeur d'une boucle, où les métros ne peuvent venir que d'un côté. De fait, les voyageurs sont facilement deux fois moins nombreux que dans les autres stations.


La seule station sous l'eau : Cité

 


Située sur la ligne 4, la station est la seule bâtie sur une île, et sous l'eau ! Un véritable casse-tête pour relier les deux rives de la Seine, et dont la construction a bien failli être abandonnée ! Il a fallu mettre en place des caissons dans le lit du fleuve, afin de pouvoir créer un tunnel. Juste après sa mise en exploitation, la ligne 4 devra être interrompue à cause de l'une des plus grandes crues de la Seine, en 1910. Encore aujourd'hui, la station peut être fermée lors de ces évènements, car de l'eau s'insère parfois à travers les murs...




SourceLes stations de métro les plus étonnantes à Paris





dimanche 28 août 2022

(FR) Gagnant la part de marché du pétrole russe en Europe, les États-Unis devraient exporter plus de pétrole que jamais en 2023.

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Un pétrolier à Corpus Christi, Texas, USA - Photo : Bloomberg.

Les États-Unis ont encore beaucoup de marge pour conquérir la part de marché de la Russie en Europe alors qu'actuellement, les 27 États membres de l'UE importent encore environ 1,1 million de barils de pétrole de Russie par jour.

Selon Bloomberg, les recettes d'exportation de pétrole brut américain devraient continuer à atteindre des records l'année 2023, le pays dominant de plus en plus sa part de marché en Europe.

Plus tôt ce mois août, les données hebdomadaires du gouvernement américain ont montré que le pays exportait 5 millions de barils de pétrole brut par jour - un nombre sans précédent.

Les optimistes du marché pétrolier s'attendent à ce que les États-Unis atteignent en moyenne plus de 4 millions de bpj dans les mois à venir et jusqu'en 2023

Alors que le monde se débat au milieu de l'une des pires crises énergétiques de l'histoire, les États-Unis deviennent progressivement le premier fournisseur de pétrole. Ce pays devrait continuer à maintenir cette position en raison de la capacité d'exploitation limitée de l'OPEP + et de l'UE à cesser d'importer du pétrole brut de Russie à partir de début décembre 2022.

Les prix mondiaux du carburant ont grimpé en flèche depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, tandis que les fluctuations "extrêmes" du marché à terme du pétrole ont incité le ministre saoudien du Pétrole à envisager de réduire davantage l'approvisionnement malgré les pénuries dans les pays consommateurs.

"Les fournisseurs de pétrole américains qui ont capturé des parts de marché à travers l'Europe continueront probablement à détenir cette part au cours des deux prochaines années, car d'autres producteurs, y compris en mer du Nord et en Afrique de l'Ouest, ont déjà pris leur envol sans augmenter régulièrement leur production", a déclaré Conor McFadden, responsable du pétrole Europe at Trafigura, l'un des plus grands exportateurs américains de brut.

Alors qu'un arrêt de la publication des stocks de pétrole américains cet automne pourrait ralentir les exportations pendant une courte période, à long terme, cela ne réduira pas les exportations, selon un sondage des analystes de l'industrie.

Les compagnies pétrolières américaines ont augmenté leur production - bien que modérément - et la capacité de raffinage du pays ne devrait pas augmenter, de sorte que la quantité de pétrole brut destinée aux exportations a augmenté. En fait, les exportations hebdomadaires de pétrole américain ont dépassé les 4 millions de bpj pendant des semaines consécutives - la première fois depuis la levée de l'interdiction d'exportation fin 2015, selon les données de l'agence américaine. .

Pour l'ensemble de l'année, les exportations américaines de pétrole brut devraient atteindre en moyenne 3,3 à 3,6 millions de bpj, contre près de 3 millions de bpj en 2021, selon les analystes d'ESAI Energy, Rapidan Energy Group et Kpler. L'analyste pétrolière de l'ESAI, Elisabeth Murphy, prévoit un chiffre de 4,3 millions de bpj en 2023.

La majeure partie de ce pétrole est exportée vers les pays européens, qui recherchent de nouveaux approvisionnements avant que l'interdiction de l'Union européenne (UE) sur les importations de pétrole russe n'entre en vigueur le 5 décembre 2022.

"Actuellement, les États-Unis ne représentent qu'environ 16% de toutes les importations européennes de pétrole brut par voie maritime, en légère hausse par rapport aux 15,3% d'avant la guerre", a déclaré Rohit Rathod, analyste principal du marché pétrolier chez Vortexa

Selon l'analyste pétrolier et gazier de Kpler, Matt Smith, les États-Unis ont encore beaucoup de marge pour conquérir la part de marché de la Russie en Europe. Actuellement, les 27 États membres de l'UE importent encore environ 1,1 million de barils de pétrole de Russie par jour.



Les États-Unis pénètrent la part de marché des pays d'Afrique du Nord en Europe - Photo : Getty Images.

Les États-Unis comblent non seulement le vide laissé par la Russie en Europe, mais remplacent également les approvisionnements d'autres fournisseurs traditionnels du continent comme le Kazakhstan, qui connaît des perturbations dans les exportations de pétrole brut via le pipeline CPC en raison de problèmes techniques.

"Les États-Unis pénètrent à la fois la part de marché des pays d'Afrique du Nord en Europe et compensent l'interruption du flux de brut en provenance de Libye, qui doit arrêter la production en raison de problèmes politiques", a déclaré Hunter Kornfeind de Rapidan. a dit.

Selon McFadden de Trafigura, les raffineurs européens sont de plus en plus à l'aise avec l'utilisation du pétrole américain car les livraisons sont stables et fiables.

"Alors que les chaînes d'approvisionnement énergétique mondiales devenaient indûment tendues, le brut américain a comblé le vide", a-t-il ajouté.

À long terme, les commandes en Asie seront également un facteur important de l'augmentation des exportations américaines de pétrole brut. Au cours des deux derniers mois, les pays asiatiques ont acheté de grandes quantités de pétrole américain, alors que la concurrence pour les approvisionnements au Moyen-Orient s'intensifie. Même ainsi, une plus grande quantité de pétrole a été exportée de la Russie vers la Chine et l'Inde depuis le déclenchement de la guerre.
















(FR) Alors que l'Europe économise chaque goutte, la Russie brûle plus de 4 millions de mètres cubes de gaz chaque jour.

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Des images satellites montrent la combustion de gaz dans l'usine de Gazprom près de la frontière finlandaise - Source : Rystad Energy/BBC.


Chaque année, la quantité de gaz brûlé peut atteindre 1,6 milliard de mètres cubes, ce qui équivaut à environ 0,5 % de la demande de gaz de l'Union européenne (UE) et vaut environ 10 millions USD/jour.

Le géant gazier russe Gazprom brûle environ 4,34 millions de mètres cubes de gaz par jour dans sa nouvelle installation de gaz naturel liquéfié (GNL) près de la frontière avec la Finlande.

Ce sont les informations présentées dans une analyse basée sur les niveaux de chaleur et les données cristallographiques par la société de recherche énergétique Rystad Energy, basée en Norvège. Ce rapport analytique a été publié pour la première fois sur la BBC.

Cette décision intervient à un moment où la Russie réduit l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne et de nombreux pays européens, menaçant de plonger le continent dans une crise énergétique l'hiver prochain.

Sur une base annuelle, la quantité de gaz brûlé s'élève à 1,6 milliard de mètres cubes, soit environ 0,5 % de la demande de gaz de l'Union européenne (UE) et vaut environ 10 millions USD/jour sur la base des prix du gaz la semaine dernière.

« L'opération de combustion de gaz à l'usine de Gazprom à Portovaya est une catastrophe environnementale, émettant environ 9.000 tonnes de dioxyde de carbone par jour. Cela équivaut aux émissions d'une année entière de plus de 1.100 ménages américains », a évalué Rystad à CNN Business.

L'usine est située près d'une station de compression de gaz au début du gazoduc Nord Stream 1 - l'une des principales artères transportant le gaz de la Russie vers l'UE.

"La Russie brûle le gaz qui aurait été exporté vers l'Europe via ce gazoduc - qui représentait auparavant plus d'un tiers de toutes les importations européennes de gaz, mais qui a maintenant été réduit à seulement 20 % de sa capacité", a déclaré Rystad Energy.



L'UE tente de réduire sa dépendance au gaz russe depuis que la guerre russo-ukrainienne a éclaté il y a six mois (Image : Getty Images).


Selon un rapport de Rystad Energy, jusqu'à présent l'année 2022, les exportations de gaz russe vers l'Europe ont diminué de 77 % par rapport à la même période en 2021. L'année 2021, la Russie a représenté environ 45 % des importations totales de gaz vers l'UE, selon Rystad Energy avec les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'UE tente de réduire sa dépendance au gaz russe depuis que la guerre russo-ukrainienne a éclaté il y a six mois. L'UE se précipite pour combler les problèmes de stockage de gaz, réduire la demande et trouver des sources d'énergie alternatives pour éviter d'avoir à prendre une décision sur le rationnement de l'énergie cet hiver.

Une question est, pourquoi brûler un gaz aussi précieux en Russie? Selon les analystes, cela pourrait faire partie d'une activité récurrente ou cela pourrait aussi être un message à l'Europe.

"Les flammes sont très visibles, indiquant peut-être que le gaz est prêt et attend d'être acheminé vers l'Europe si des relations politiques amicales sont rétablies", a déclaré Rystad Energy dans son rapport d'analyse.

Selon la société, l'installation de Gazprom à Portovaya LNG devrait être mise en service cette année, et l'exploitation au gaz a généralement lieu dans le cadre de contrôles de sécurité de routine dans les nouvelles usines. Cependant, parce que l'intensité et la durée de cette activité continue sont si grandes, ce n'est pas la seule explication.

"Ce type de combustion ne s'est jamais produit dans l'histoire", a déclaré Zongqiang Luo, analyste principal du gaz et du GNL chez Rystad Energy, à CNN Business, faisant référence au niveau de chaleur radiante détecté dans la région. "Avec l'installation de Portovaya LNG, ce type de combustion est énorme."

Selon Henning Gloystein, directeur de l'énergie, du climat et des ressources chez Eurasia Group, la Russie pourrait brûler du gaz qui est un sous-produit de la production de pétrole.

"Normalement, la majeure partie de ce gaz sera utilisée pour être pompée dans le réseau de gazoducs et vendue à l'Europe. Mais parce que la Russie a considérablement réduit l'approvisionnement de l'Europe, le gaz est initialement stocké dans le stockage national du pays. Et maintenant, ces entrepôts peuvent être pleins." , donc le gaz est brûlé.  

Mark Davis, PDG de la société de conseil en énergie Capterio, pense que la Russie pourrait être confrontée à de nombreux problèmes.

"Cette activité est courante dans toute la Russie. Je pense qu'il est plus probable qu'il s'agisse d'un problème opérationnel de Gazprom. Cela pourrait être un problème technique avec l'équipement", a-t-il dit. Cependant, cela pourrait aussi être un message que la Russie veut envoyer à l'Europe : 'Regardez, nous avons du gaz et nous le brûlons. de mettre le gaz sur le marché."





















vendredi 26 août 2022

(FR) Disséquer 9 malentendus sur la situation économique russe.

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Une vue du siège de la Banque centrale russe au centre-ville de Moscou le 26 mai 2022. NATALIA KOLESNIKOVA/AFP VIA GETTY IMAGES.


Neuf mythes sur les effets des sanctions et des retraites commerciales, démystifiés.

Cela fait six mois que la Russie a envahi l'Ukraine, mais de nombreux décideurs et commentateurs occidentaux ignorent encore étonnamment les aspects économiques de l'invasion du président Vladimir Poutine et ses implications pour la position économique de la Russie dans le pays et à l'étranger.

Alors que beaucoup les considèrent comme inefficaces ou décevantes, les sanctions internationales et le retrait volontaire de nombreuses entreprises étrangères a eu un effet dévastateur sur l'économie russe. Le ralentissement économique a porté un coup puissant, bien que sous-estimé, au paysage politique désastreux auquel Poutine est confronté.

Le fait que ces malentendus persistent n'est pas tout à fait surprenant, étant donné le manque de données économiques. En fait, bon nombre des analyses, prévisions et prédictions optimistes sur l'économie russe qui ont été publiées ces derniers mois partagent un défaut méthodologique important : la plupart - ou la totalité - des données sont égales. La preuve de ces analyses provient de rapports périodiques publiés par le gouvernement russe. Les chiffres publiés par le Kremlin ont longtemps été considérés comme peu fiables, mais il existe d'autres problèmes.

Premièrement, les rapports économiques du Kremlin sont des rapports sélectifs - contenant des informations fragmentaires et incomplètes, excluant activement les mesures défavorables. Le gouvernement russe a retenu des statistiques de plus en plus importantes, qui étaient encore mises à jour des mois avant le déclenchement de la guerre, y compris toutes les données du commerce extérieur. Dans ce groupe, il y a des statistiques relatives aux importations et aux exportations, en particulier vers l'Europe :

- la production mensuelle de pétrole et de gaz

- la quantité de marchandises exportées

- les entrées et sorties de capitaux

- les états financiers des grandes entreprises qui devaient auparavant être rendus publics

- les données sur la base monétaire de la banque centrale

- les données sur l'investissement direct étranger

- les données sur les prêts et le montage des prêts

- et d'autres données disponibles sur le crédit. Même Rosaviatsia, la compagnie aérienne fédérale, a brusquement cessé de publier des données sur le nombre de passagers sur les vols et dans les aéroports.

Parce que le Kremlin a cessé de mettre à jour les données, limitant la quantité de données économiques disponibles que les chercheurs pouvaient collecter, de nombreuses prévisions économiques trop optimistes ont été extrapolées de manière déraisonnable, en utilisant les nouvelles économiques publiées au début de l'invasion, une époque où les sanctions et le retrait volontaire n'avaient pas encore eu lieu. pris plein effet. Même les statistiques sélectives qui ont été publiées ne sont pas claires, étant donné la pression politique de la part du Kremlin pour détruire l'intégrité des données.

Consciente des dangers liés à l'utilisation des statistiques fournies par le Kremlin, notre équipe d'experts utilise des sources de données en direct et en langue russe, y compris :

- des données de consommation à haute fréquence, 

- recouper les données entre les canaux, 

- des informations publiées par les partenaires commerciaux internationaux de la Russie 

- et exploiter des données de fret complexes

Notre équipe a publié l'une des premières analyses économiques complètes, première mesure de l'activité économique actuelle de la Russie, 6 mois après l'invasion, avec les contributions de Franek Sokolowski, Michal Wyrebkowski, Mateusz Kasprowicz, Michal Boron, Yash Bhansali et Ryan Vakil. De cette analyse, il ressort clairement : les sanctions et le départ volontaire d'entreprises de Russie fragilisent l'économie russe à court et à long terme. Sur la base de nos recherches, nous avons pu réfuter 9 idées fausses courantes sur la résilience de l'économie russe.


Malentendu 1 : la Russie peut rediriger ses exportations de gaz vers l'Asie pour remplacer l'Europe.

C'est l'un des arguments les plus aimés et les plus incompris de Vladimir Poutine, basé sur le "pivot vers l'est" très médiatisé. Mais pour la Russie, le gaz naturel n'est pas un produit flexible à l'exportation. Actuellement, moins de 10% de la capacité gazière de la Russie est constituée de gaz naturel liquéfié, de sorte que les exportations de gaz du pays dépendent toujours d'un système de gazoduc fixe pour transporter le gaz. La plupart des pipelines russes se dirigent toujours vers l'Europe. Ces pipelines proviennent de l'ouest de la Russie, ne peuvent pas se connecter à un réseau séparé et primitif de pipelines reliant la Sibérie orientale à l'Asie, qui ne représente que 10% de la capacité du réseau de pipelines européen. En effet, les 16,5 milliards de mètres cubes de gaz que la Russie a exportés vers la Chine l'année 2021 représentaient moins de 10 % du total de 170 milliards de mètres cubes gaz naturel que la Russie expédie vers l'Europe.

Les projets de gazoducs à long terme vers l'Asie en cours de construction sont encore loin d'être opérationnels, tandis que les nouveaux projets proposés devront attendre plus longtemps que cela. De plus, payer pour ces projets de gazoducs coûteux place également la Russie dans une position désavantageuse.

En général, la Russie a bien plus besoin du marché mondial que le monde n'a besoin de la Russie. 83 % des exportations de gaz russe sont destinées à l'Europe, mais cela ne représente que 46 % des importations totales de gaz du continent en 2021. Les gazoducs vers l'Asie étant limités, une grande partie du gaz russe est toujours sous terre. En fait, les données publiées par le groupe énergétique russe Gazprom montrent que la production a chuté de plus de 35 % d'une année sur l'autre. Malgré les chantages énergétiques de Vladimir Poutine sur l'Europe, il cause d'importants dommages financiers à son pays.


Malentendu 2 : Étant donné que les exportations de pétrole sont plus flexibles que le gaz, Poutine peut vendre plus de pétrole à l'Asie.

Les exportations de pétrole de la Russie reflètent désormais également le déclin de l'influence économique et géopolitique de Vladimir Poutine. Réalisant que la Russie n'a nulle part où se tourner, et que la Russie n'a pas beaucoup de choix en termes d'acheteurs mais a de nombreuses options pour les vendeurs, la Chine et l'Inde s'attendent à une remise sans précédent, environ 35 dollars pour le pétrole russe de l'Oural, bien que la différence de prix n'a jamais dépassé les 5 dollars - même pendant la crise de Crimée en 2014 - et il y a même eu des moments où le pétrole russe a été vendu plus cher que le Brent et le pétrole WTI. Par ailleurs, il faut en moyenne 35 jours aux pétroliers russes pour atteindre l'Asie de l'Est, alors qu'il ne faut que 2 à 7 jours pour atteindre l'Europe. C'est pourquoi historiquement seulement 39 % du pétrole de la Russie est disponible vers l'Asie contre 53 % vers l''Europe.

Cette pression sur les marges intéresse beaucoup les Russes, car le pays reste un producteur à coût relativement élevé par rapport aux autres grands producteurs de pétrole, avec l'un des seuils de rentabilité les plus élevés parmi les pays producteurs d'exportation de pétrole. La principale industrie russe a également longtemps dépendu de la technologie occidentale. Ceci, combiné à la perte du marché primaire et à la baisse de l'impact économique, a contraint le ministère russe de l'Énergie à revoir ses prévisions de production pétrolière à long terme. Il ne fait aucun doute que, comme l'ont prédit de nombreux experts en énergie, la Russie perd son statut de superpuissance énergétique et subit une détérioration irréversible de sa position économique stratégique - est un fournisseur fiable de biens.


Malentendu 3 : la Russie compense la perte d'entreprises occidentales et la baisse des importations en les remplaçant par des importations en provenance d'Asie.

Les importations jouent un rôle important dans l'économie nationale russe, représentant environ 20 % du PIB du pays. Malgré les illusions de Vladimir Poutine sur une autosuffisance totale, son pays a toujours besoin d'intrants, de pièces et de technologies vitaux de la part de ses partenaires commerciaux hésitants. Bien que la chaîne d'approvisionnement soit toujours en place, les importations russes ont chuté de plus de 50 % ces derniers mois.

La Chine n'a pas pénétré le marché russe autant que beaucoup le craignaient. En fait, selon la dernière publication mensuelle de l'Administration générale des douanes de Chine, les exportations chinoises vers la Russie ont chuté de plus de 50 % entre le début de l'année et avril, passant de plus de 8,1 milliards de dollars par mois à 3,8 milliards de dollars. Considérant que les exportations de la Chine vers les États-Unis sont 7 fois supérieures à ses exportations vers la Russie. Il semble que les entreprises chinoises soient plus préoccupées par la violation des sanctions américaines que par la perte de leur maigre avantage sur le marché russe, montrant ainsi la faible influence économique de la Russie auprès des partenaires commerciaux mondiaux. .


Malentendu 4 : La consommation intérieure et les capacités des consommateurs russes restent fortes.

Certains des secteurs les plus dépendants des chaînes d'approvisionnement internationales ont été frappés par une forte inflation d'environ 40 à 60 % – les ventes sont extrêmement faibles. Par exemple, les ventes de voitures étrangères en Russie par les grands constructeurs automobiles ont chuté en moyenne de 95 %, ce qui signifie que les ventes ont complètement cessé.

Au milieu des pénuries d'approvisionnement, des prix qui montent en flèche et de la confiance instable des consommateurs. Il n'est pas surprenant que l'indice des directeurs d'achat russes - qui montre comment les directeurs d'achat perçoivent l'économie - ait diminué, en particulier pour les nouvelles commandes, parallèlement à une baisse d'environ 20 % des dépenses de consommation et ventes au détail d'une année sur l'autre. D'autres indicateurs à haute fréquence tels que les ventes de commerce électronique chez Yandex et le trafic des magasins comparables dans les magasins de détail à Moscou témoignent d'une baisse spectaculaire des dépenses et des ventes des consommateurs, quoi qu'en dise le Kremlin.


Malentendu 5 : Les multinationales ne se sont pas vraiment retirées de Russie, et le nombre d'entreprises, de capitaux et de personnes quittant la Russie a été exagéré.

Les entreprises mondiales emploient environ 12 % de la main-d'œuvre russe (5 millions de travailleurs). Suite à la vague de départs volontaires de Russie, plus de 1.000 entreprises représentant environ 40 % du PIB russe ont réduit leurs activités dans le pays, inversant la valeur des investissements étrangers pendant trois décennies et ouvrant la voie à une fuite sans précédent de capitaux et de main-d'œuvre, un exode massif de 500.000 personnes, dont beaucoup étaient des travailleurs hautement qualifiés et techniques que la Russie ne pouvait pas se permettre de perdre. Même le maire de Moscou a reconnu la possibilité de pertes d'emplois généralisées après le retrait total des entreprises étrangères.


Malentendu 6 : Poutine a un excédent budgétaire grâce aux prix élevés de l'énergie.

Selon le ministre des Finances du pays, la Russie s'approche en fait d'un déficit budgétaire équivalent à 2% du PIB l'année 2022 - l'un des rares déficits budgétaires depuis de nombreuses années, malgré la flambée des prix de l'énergie - la cause réside dans les habitudes de dépenses insoutenables de Vladimir Poutine. Outre l'augmentation spectaculaire des dépenses militaires, Vladimir Poutine abuse d'interventions monétaires et financières insoutenables, y compris une foule de projets favoris du Kremlin, qui contribuent tous ensemble à faire presque doubler la masse monétaire de la Russie depuis le début de l'invasion en Ukraine. Les dépenses inconsidérées de Poutine mettent clairement les finances du Kremlin à rude épreuve.


Malentendu 7 : Poutine a des centaines de milliards de dollars de réserves, il est donc peu probable que les finances du Kremlin soient en difficulté.

Le défi le plus évident auquel est confronté le fonds spéculatif de Vladimir Poutine est que, sur ses quelque 600 milliards de dollars de réserves de change – accumulées grâce aux ventes de pétrole et de gaz au fil des ans – 300 milliards de dollars sont hors de portée en raison du gel dans des pays comme les États-Unis, l'Europe et Japon. Certains appellent même à utiliser ces 300 milliards de dollars pour financer la reconstruction de l'Ukraine.

Les réserves de change restantes de Poutine diminuent à un rythme alarmant, en baisse d'environ 75 milliards de dollars depuis le début de la guerre. Les critiques soulignent que, techniquement, les réserves officielles de change de la banque centrale ne peuvent chuter qu'en raison des sanctions internationales imposées à la banque centrale, et que les institutions financières sanctionnées comme Gazprombank peuvent toujours thésauriser ces réserves au nom de la banque centrale. Bien que cela puisse être techniquement vrai, en même temps, rien ne prouve que Gazprombank accumule réellement des réserves, étant donné la pression considérable sur le propre portefeuille de prêts du groupe.

En outre, alors que le ministère des Finances avait prévu de rétablir la règle budgétaire de longue date de la Russie selon laquelle les revenus excédentaires des ventes de pétrole et de gaz devraient être acheminés vers le Fonds national de richesse, Poutine a coupé cette proposition ainsi que les instructions qui l'accompagnent sur comment et où allouer les fonds – lorsque le ministre des Finances Anton Siluanov a lancé l'idée de retirer l'équivalent d'un tiers du Fonds national de richesse pour payer le déficit budgétaire l'année 2022. Si la Russie fait face à un déficit budgétaire qui a entraîné le retrait d'un tiers de son fonds souverain, alors que les revenus pétroliers et gaziers restent relativement solides, c'est le signe que le Kremlin manque probablement d'argent beaucoup plus rapidement que les prévisions habituelles.


Malentendu 8 : Le rouble est la devise la plus forte du monde cette année.

C'est l'une des histoires de propagande préférées de Vladimir Poutine, mais la hausse du rouble est le reflet artificiel d'un contrôle des capitaux sans précédent et draconien - peut-être parmi les plus draconiens au monde. Ces restrictions empêchent les Russes d'acheter légalement des USD, ou même d'accéder à la plupart de leurs dépôts en USD, tout en augmentant artificiellement la demande de rouble en forçant les grands exportateurs à acheter des roubles. Et toutes ces restrictions sont maintenues à ce jour.

Cependant, le taux de change officiel peut être trompeur, car, sans surprise, lorsque le rouble est échangé dans un volume qui est considérablement réduit par rapport à avant l'invasion, en raison de la nature de la monnaie, sa faible liquidité. Selon de nombreux rapports, la majorité des échanges se sont déplacés vers les marchés noirs informels. Même la Banque de Russie reconnaît que le taux de change reflète les politiques gouvernementales et est une expression de la balance commerciale du pays, plutôt que du marché des changes.


Malentendu 9 : Les sanctions et les sorties d'entreprises ont maintenant été mises en œuvre et aucune pression économique supplémentaire n'est nécessaire.

L'économie russe a été gravement endommagée, mais la fermeture des affaires en Russie et les sanctions imposées au pays n'ont pas été pleinement mises en œuvre. Même si les exportations de la Russie diminuent, le pays continue de récolter beaucoup de revenus pétroliers et gaziers grâce au contournement des sanctions, aidant Vladimir Poutine à maintenir ses dépenses intérieures excessives et masquant les difficultés économiques d'une structure économique faible. School of Economics Kiev et le groupe de travail international Yermak-McFaul ont pris l'initiative de proposer des sanctions supplémentaires, notamment des sanctions personnelles, des sanctions énergétiques et des sanctions financières, dirigées par l'ancien ambassadeur américain en Russie Michael McFaul avec les experts Tymofiy Mylovanov, Nataliia Shapoval et Andriy Boytsun. En ce qui concerne l'avenir, la Russie n'aura aucun moyen de sortir de l'effondrement économique, tant que les Alliés resteront unis pour maintenir et accroître la pression des sanctions contre la Russie.


Source : Jeffrey Sonnenfeld et Steven Tian, “Actually, the Russian Economy Is Imploding