vendredi 29 avril 2022

(FR) Macron peut-il perdre les législatives 2022 ? - Qu'est-ce qu'une cohabitation ?

 

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Emmanuel Macron dimanche au soir de sa réélection, au Champ-de-Mars à Paris. - © Julien Mattia/Le Pictorium/Cover via Reuters Connect.

Malgré la réélection dimanche d’Emmanuel Macron, la gauche espère obtenir la majorité lors des législatives des 12 et 19 juin. L’expérience d’une opposition entre un chef de l’Etat et un Premier ministre aux orientations politiques différentes a eu lieu trois fois.

Il se voyait à l’Elysée, il rêve d’être nommé à Matignon. Après la réélection, dimanche 24 avril 2022, d’Emmanuel Macron au second tour du scrutin présidentiel face à la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen (58,54 % contre 41,46 % des suffrages exprimés), le chef de file de La France insoumise (LFI) et de L’Union populaire a intensifié sa campagne en vue d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, à l’issue des législatives prévues les 12 et 19 juin.

Arrivé troisième au premier tour de la présidentielle avec 21,95 % des suffrages exprimés et un peu plus de 400 000 voix d’écart par rapport à la prétendante d’extrême droite, Jean-Luc Mélenchon espère contraindre le chef de l’Etat à une cohabitation, un schéma institutionnel lors duquel le Premier ministre et la majorité à l’Assemblée nationale et le gouvernement mènent une politique sans le soutien du chef de l’Etat.

Pourquoi la cohabitation politique ?

On appelle « cohabitation » la situation politique lors de laquelle un président de la République dirige avec un Premier ministre d’une autre formation politique, en raison d’une majorité qui lui est opposée à l’Assemblé nationale.

Autrement dit, une cohabitation, c'est lorsque le président de la République et le Premier ministre sont de bords politiques différents. En effet, après la présidentielle, les Français se rendront de nouveaux aux urnes en juin dans ce que certains appellent  "le troisième tour de l'élection présidentielle". Ce dernier, en fait les élections législatives, a vocation à élire des députés.

Comme lors de l'élection présidentielle, si un des partis politiques domine ce scrutin, alors Emmanuel Macron aura l'obligation de nommer un Premier ministre censé représenter le gagnant.

C'est pourquoi, fier de ses 21,95%, Jean-Luc Mélenchon espère que La France Insoumise (LFI) sorte vainqueur de ces législatives pour avoir une chance d'être nommé chef du gouvernement. Lui ou quelqu'un de sa famille politique d'ailleurs.

Quel rôle pour les députés ?

Les élections législatives se tiendront les dimanches 12 et 19 juin prochains. Elles ont pour but d'élire les députés, et de donner ou non au nouveau chef de l'Etat une majorité à l'Assemblée nationale. Celle-ci est indispensable s'il veut mener à bien son programme.

On compte 577 députés. Leur mission première est de discuter et voter les lois du prochain quinquennat. Ils peuvent aussi en proposer, et influer sur l'action du gouvernement en questionnant par exemple les ministres en place sur la politique qu'ils mènent. Ainsi en cas de désaccord, ils peuvent déposer une motion de censure, qui, si elle est approuvée à la majorité absolue, entraine la démission du gouvernement du Premier ministre.

Pour avoir la majorité absolue, un minimum de 289 députés est requis. En 2017, La République en Marche (LaREM) avait atteint les 308. Si à l'issue de ces nouvelles législatives une autre formation politique atteignait ou franchissait ce seuil, une cohabitation se mettrait alors en place.

Comment gouverner sous cohabitation ?

Dans l'histoire de la Ve République, la France a connu trois cohabitations. 

- Une entre 1986 et 1988, avec un président socialiste, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac

- Une autre entre 1993 et 1995 toujours avec François Mitterrand comme chef d'Etat, et un Premier ministre ministre de droite en la personne d'Édouard Balladur

- La dernière en date remonte à 1997, lorsque le socialiste Lionel Jospin fut le chef du gouvernement sous mandat Jacques Chirac.

Comment se passe la répartition des pouvoir dans ce cas? 

Le président et le Premier ministre n'ont alors d'autre choix que de coexister, avec chacun ses fonctions. Faute de majorité, le chef de l'Etat a moins de marge de manœuvre. De son côté, le Premier ministre, grâce à sa majorité à l'Assemblée nationale, influe davantage sur la politique de la Nation.

Pour autant, si Emmanuel Macron se retrouvait dans cette position le 22 juin prochain, il garderait quand même la mainmise sur les affaires internationales. Il resterait également chef des armées même si c'est le gouvernement qui dispose de la force de l'armée.

Aussi, il resterait détenteur de la force nucléaire, et pourrait promulguer des lois. Surtout, une fois par an, il pourra s'il le souhaite dissoudre l'Assemblée nationale. Si cela arrive, un nouveau vote sera organisé, et la majorité parlementaire pourra changer, permettant donc au président de la République de choisir un nouveau Premier ministre.








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