samedi 8 février 2020

(FR) Docteur Li Wenliang (1985-2020)


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Docteur Li Wenliang (1985-2020)


Nous sommes très attristés par le décès du Dr Li Wenliang.

Coronavirus whistleblower doctor is online hero in China
https://www.youtube.com/watch?v=eEUqCxP5Lvc

Li Wenliang, né en 1985 à Beizhen en Chine et mort le 7 février 2020 à Wuhan, est un ophtalmologue hospitalier et lanceur d'alerte chinois. Li Wenliang et sa femme ont eu un enfant. Sa femme était à sa mort enceinte de leur deuxième enfant.

Dès le 30 décembre 2019, il alerte ses collègues médecins sur le virus dont sont atteints plusieurs patients de son hôpital de Wuhan, qui lui semble être proche du SRAS. Ce virus a provoqué ultérieurement l'épidémie de coronavirus de Wuhan.


Découverte du virus

Le 30 décembre 2019, Li Wenliang prend connaissance d'un rapport de patient qui montre un résultat positif avec un intervalle de confiance élevé pour les tests de dépistage du coronavirus du SRAS.

- À 17 h 43, il partage ses soupçons dans une conversation privée sur la messagerie chinoise WeChat avec ses collègues diplômés de l'école de médecine. Il indique dans ce message qu'« il y a 7 cas confirmés de SRAS au marché de gros de fruits de mer de Huanan ». Il publie également le rapport et le résultat de la tomodensitométrie d'un patient.

- À 18 h 42, il ajoute, « les dernières nouvelles confirment qu'il s'agit d'infections au coronavirus, mais le virus exact reste à sous-typer ». Il explique également dans le message ce qu'est un coronavirus.

Après que des captures d'écran de son message WeChat ont été publiées en ligne, les surintendants médicaux de son hôpital sont rapidement venus lui parler.

Lettre d'avertissement émise par le département de police de Wuhan ordonnant à Li de cesser de  répandre des rumeurs sur le SRAS, signée par Li et deux officiers. Li l'a téléversée sur son compte Sina Weibo (3 janvier 2020).

Le 3 janvier 2020, le commissariat de police de la rue Zhangnan du bureau de la sécurité publique de Wuhan le met en garde pour « avoir fait de faux commentaires sur Internet ». Les policiers au poste lui demandent de signer une lettre d'avertissement « reconnaissant qu'il “perturbe l’ordre social”. » Selon le procès-verbal de cet interrogatoire que Li Wenliang publie ultérieurement, il lui est demandé de « cesser ces actions illégales » sous peine d'« être poursuivi par la loi ».

Le 8 janvier 2020, il contracte le coronavirus à l’hôpital en soignant un patient infecté. Il développe une fièvre et une toux le 10 janvier 2020 qui s’aggravent rapidement.

Le 12 janvier 2020, il est admis aux soins intensifs où il a été mis en quarantaine et soigné. En raison d'une pénurie de kits de test pour le nouveau coronavirus, le diagnostic définitif de l'infection n'est posé que le 1er février. Beaucoup de ses collègues et membres de sa famille sont également infectés par le virus.


Réactions

Li Wenliang a été sous le feu des projecteurs du public chinois et des médias car il est considéré comme l'un des huit internautes accusés de « transmettre des rumeurs » arrêtés par la police de Wuhan début janvier 2020. Cependant, selon certains médias, la police de Wuhan a convoqué  colporteurs de rumeur le 1er janvier 2020, tandis que Li et Xie Linka, un médecin de l'Union des hôpitaux de Wuhan, ont été avertis le 3 janvier, ce qui signifie que ces 2 personnes pourraient ne pas être comptées dans les huit « colporteurs de rumeur ».

La Cour populaire suprême chinoise a déclaré que, « rétrospectivement », les 8 citoyens de Wuhan n'auraient pas dû être punis car leurs propos n'étaient « pas entièrement faux ».

La cour suprême indique également sur son site que « cela aurait été une chance si le public avait cru aux “rumeurs” à ce moment-là, et avait commencé à porter des masques, à prendre des mesures d'hygiène et à éviter le marché des animaux sauvages », le 4 février 2020.

Li a déclaré au journal en ligne chinois Caixin qu'il craignait que l'hôpital ne le punisse pour avoir « répandu des rumeurs », mais qu'il s'est senti soulagé après que la cour suprême ait publiquement critiqué la police. « Je pense qu'il devrait y avoir plus d'une voix dans une société saine, et je n'approuve pas l'utilisation du pouvoir public pour des interférences excessives », a déclaré Li.


Décès

Le 6 février 2020, les médias d'État chinois rapportent que Li Wenliang est décédé à l'âge de 34 ans. Selon China Newsweek, son cœur s'est arrêté à 21 h 30 et pour le maintenir en vie, l'oxygénation par membrane extra-corporelle (ECMO) a été pratiquée. Plusieurs sources, dont les collègues de Li, confirment que l'ECMO a été utilisée pour le maintenir en vie pendant 3 heures après l'arrêt de son cœur.

L'Organisation mondiale de la santé publie sur Twitter qu'« elle était attristée par le décès du Dr Li Wenliang ».

Cependant, l'hôpital central de Wuhan a initialement publié une déclaration contredisant les informations faisant état de sa mort : « Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l'ophtalmologiste de notre hôpital Li Wenliang a malheureusement été infecté. Il est maintenant dans un état critique et nous faisons de notre mieux pour le sauver ». L'hôpital confirme plus tard que Li est décédé le 7 février 2020 à 2 h 58.


Commentaire

Le jeune médecin mort du coronavirus 2019-nCoV est en train de devenir un martyr en Chine. Il fut l'un des premiers lanceurs d'alerte fin décembre.

Bouleversés, de nombreux Chinois sont venus lui rendre hommage. Le 30 décembre 2019, Li Wenliang alerte ses collègues sur les dangers de ce nouveau virus. Le lendemain, il est arrêté par la police et sommé de s'excuser. Il faudra attendre trois semaines pour que la Chine admette la réalité. Les autorités médicales adressent leurs condoléances. Une avalanche de réactions se répand sur les réseaux sociaux. Les internautes sont en colère et les Chinois pleurent le médecin de Wuhan.


Dans son message, il conseille à ses amis de prévenir leurs proches des dangers de cette maladie. Il précise ensuite, dans un second texte, que le virus n'est pas le SRAS mais un nouveau type de coronavirus. Mais les captures d'écran de son premier message deviennent virales en quelques heures. « Quand je les ai vues circuler en ligne, j'ai compris que ça devenait hors de contrôle et que j'allais être puni », a raconté le médecin à CNN.













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