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La position de neutralité de la Turquie en fait une destination de choix pour les yachts des oligarques russes qui cherchent à échapper aux sanctions.
La richesse des oligarques russes est à la recherche d'un nouveau foyer, et la Turquie s'impose rapidement comme un premier choix. Dans ce sens, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que les oligarques russes étaient les bienvenus, pour autant que leurs transactions commerciales respectent le droit international.
Cette déclaration est intervenue un jour après que le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que "certains groupes de capitaux" pourraient "parquer leurs installations chez nous", dans ce qui a été considéré comme une référence directe à l'arrivée récente en Turquie de plusieurs biens de luxe appartenant à des Russes.
Les deux superyachts de Roman Abramovitch ont, les premiers, attiré l'attention. Ancien propriétaire du club de football de Chelsea, d'une multitude de demeures somptueuses, à Londres et sur la Côte d'Azur notamment, l'oligarque de 55 ans se trouve à la tête d'une fortune estimée à environ 15 milliards de dollars, bâtie sur les hydrocarbures et la construction.
My Solaris : 140 mètres de longueur, construit en 2021, valeur de 500 millions d'euros. Il a quitté Barcelone le 8 mars 2022 pour la Turquie. Après avoir tenté d'accoster à Bodrum, il jette l'ancre devant la marina de Yalikavak, où il se trouvait toujours le 6 mai 2022.
Eclipse : 160 mètres de longueur, construit en 2010, valeur estimée à plus d’un milliard d’euros.
La Turquie, un membre de l'OTAN, encouragerait activement les investissements des milliardaires figurant sur la liste noire, dans le but de consolider son économie en difficulté.
La Turquie entre deux mondes
Mais tout gain potentiel pourrait être de courte durée pour un pays qui orchestre un délicat numéro d'équilibriste entre la Russie et l'Occident. "Attirer l'argent russe pourrait nuire à la Turquie sur le long terme", a déclaré Defne Arslan, directeur principal de l'Atlantic Council en Turquie et ancien économiste de l'ambassade américaine à Ankara.
Tout en critiquant vivement l'invasion non provoquée de Moscou, le Turquie s'est abstenue d'appliquer des sanctions telles que celles imposées par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et d'autres pays, affirmant qu'elle s'y oppose par principe.
Au lieu de cela, elle a adopté le rôle d'un médiateur neutre, facilitant les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine. Les négociations qui se sont déroulées mardi à Istanbul ont semblé susciter l'espoir d'une percée après que Moscou a accepté de réduire son assaut militaire sur Kiev et Tchernihiv, tandis que les négociateurs ukrainiens ont proposé d'adopter un statut neutre en échange de garanties de sécurité.
La position de neutralité nominale de la Turquie est largement comprise étant donné ses liens économiques et diplomatiques étroits avec la Russie, notamment en matière d'énergie, de défense, de commerce et de tourisme. À ce titre, les alliés occidentaux n'ont pas fait pression sur la Turquie pour qu'elle se joigne aux sanctions, et il est peu probable qu'ils la punissent si elle ne le fait pas.
Cela en fait un avant-poste légitime pour les actifs appartenant aux Russes sanctionnés. En effet, un afflux d'investissements étrangers et d'actifs de luxe pourrait constituer une aubaine pour l'économie turque en difficulté, qui est entrée en crise en septembre 2021 lorsque des réductions peu orthodoxes des taux d'intérêt ont fait grimper une inflation déjà en spirale.
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