dimanche 29 mai 2022

(FR) Kissinger a-t-il raison lorsqu'il dit que l'Ukraine devrait céder des terres à la Russie ?

 

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) a condamné mercredi les appels de l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger (à gauche) pour que l'Ukraine accepte de renoncer à une partie de son territoire pour parvenir à un accord de paix avec la Russie. GETTY IMAGES/LAURENT VAN DER STOCKT/JOHN MACDOUGALL/AFP

Au forum de Davos, Henry Kissinger a appelé l'Ukraine à des concessions territoriales pour la paix

L'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger a estimé le 24 mai 2022 devant le Forum économique mondial de Davos que l'Ukraine devait envisager des concessions territoriales à la Russie, plutôt que de vouloir reconquérir la Crimée et le Donbass.

« Les négociations doivent commencer dans les deux prochains mois avant que cela ne crée des bouleversements et des tensions qui ne seront pas facilement surmontés », a-t-il alerté. L'homme politique de 98 ans a soutenu que l'Ukraine devait faire des concessions territoriales, en mettant fin à ses projets de s'emparer de la Crimée (rattachée à la Russie en 2014 à l'issue d'un référendum, dénoncé comme illégal par Kiev et les Occidentaux) ou des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk (reconnues par Moscou).

« Idéalement, la ligne de démarcation devrait être un retour au statu quo ante. Poursuivre la guerre au-delà de ce point ne concernerait pas la liberté de l'Ukraine, mais une nouvelle guerre contre la Russie elle-même », a-t-il jugé.

Il a aussi enjoint l’Occident à se souvenir de l'importance de la Russie pour le continent européen et à ne pas se laisser influencer « par l'humeur du moment », prédisant que persister à vouloir infliger une défaite à la Russie aura pour seule conséquence de pousser les Russes dans les bras de la Chine et de l’Inde :

« L’Ukraine aurait dû être un pont entre l’Europe et la Russie, mais maintenant, alors que les relations sont remodelées, nous pouvons entrer dans un espace où la ligne de démarcation est redessinée et la Russie est entièrement isolée. Nous sommes maintenant confrontés à une situation où la Russie pourrait se couper complètement de l’Europe et chercher une alliance permanente ailleurs. Cela peut conduire à des distances diplomatiques semblables à celles de la Guerre froide, qui nous feront reculer de plusieurs décennies. Nous devons lutter pour une paix à long terme. »



Les points roses est contrôlé par la Russie et les séparatistes pro-russes dans l'est et le sud de l'Ukraine. Les points rouges sont des endroits où se déroulent des combats. Carte datée du 23 mai 2022 par l'AFP. ©AFP


Les « Sages » appellent à négocier la paix en Ukraine

Le jour suivant, d'anciens responsables et dirigeants mondiaux regroupés sous le nom des « Sages », un groupe fondé par Nelson Mandela en 2007, ont fait une déclaration similaire, rapporte Mediapart.

« Mettre fin à la souffrance humaine provoquée par cette guerre par l'entremise de la diplomatie doit être la principale priorité de la communauté internationale. Idéalement, la ligne de démarcation devrait être le retour au statu quo », ont-ils estimé, s'inquiétant notamment des retombées de cette guerre sur la paix mondiale et les prix alimentaires, comme des souffrances du peuple ukrainien.

Parmi les « Sages » figurent l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ou encore les anciens présidents irlandais Mary Robinson et chilien Ricardo Lagos. L'ancien président américain Jimmy Carter en est membre honoraire.


Cartes des frontières du plan de paix de Minsk signé le 5 septembre 2014.

L'Italie a présenté à l'ONU un plan de paix pour l'Ukraine

Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio a annoncé le vendredi 20 mai 2022 que son pays avait proposé à l'ONU la constitution d'un "groupe international de facilitation" pour tenter de parvenir "pas à pas" à un cessez-le-feu en Ukraine. Le document est sur la table du Kremlin.


Luigi Di Maio

Voilà ce que l'on sait du plan italien.

1. Cessez-le-feu et démilitarisation 
Le cessez-le-feu devrait s'accompagner, dans la proposition italienne, de mécanismes de contrôle et de la démilitarisation de la ligne de front, pour discuter des questions ouvertes et préparer le terrain pour la fin des hostilités. C'est l'étape la plus complexe.

2. Le statut de l'Ukraine
La deuxième étape tourne autour des négociations multilatérales sur le futur statut international de l'Ukraine. Et notamment sur l'éventuelle condition de neutralité de Kiev, assurée par une "garantie" politique internationale. Cette neutralité serait établie après une conférence internationale sur la paix. Pour la protection des Ukrainiens, la condition reste que ce statut soit pleinement compatible avec l'intention du pays de devenir membre de l'UE. 

3. Sur la Crimée et le Donbass
Le troisième point, le "plus chaud" du point de vue diplomatique, concerne la définition de l'accord bilatéral entre la Russie et l'Ukraine sur les questions territoriales, toujours après médiation internationale.

L'épineuse question du statut de la Crimée et du Donbass est centrale. Dans la proposition italienne, les différends doivent évidemment être résolues. Ils portent sur les frontières internationalement reconnues, la souveraineté, le contrôle territorial, les dispositions législatives et constitutionnelles de ces zones et les mesures politiques d'autonomie.

4. Un accord multilatéral
Enfin la quatrième étape est engageante à l'international. Un nouvel accord multilatéral sur la paix et la sécurité en Europe est proposé, dans le cadre de l'OSCE et de la politique de voisinage de l'Union européenne. En fait, une réorganisation des équilibres internationaux, à commencer par la relation entre l'Union européenne et Moscou.

Dans ce cadre, un certain nombre de priorités énumérées sont à définir : stabilité stratégique, désarmement et maîtrise des armements, prévention des conflits et mesures de confiance. Par ailleurs, la définition d'un aspect très délicat de l'après-guerre fait également l'objet d'une médiation : le retrait des troupes russes des territoires occupés. L'objectif est de les ramener au moins au statu quo avant le 24 février 2022, date de l'invasion ordonnée par Poutine. Ce retrait serait progressif.






Volodymyr Zelensky
https://fr.wikipedia.org/wiki/Volodymyr_Zelensky

Henry Kissinger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Kissinger

Forum économique mondial souvent appelé forum de Davos
https://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_%C3%A9conomique_mondial

Diplomatie de la guerre : que penser de la proposition de Kissinger ?
https://www.eurotopics.net/fr/282075/diplomatie-de-la-guerre-que-penser-de-la-proposition-de-kissinger

La Russie examine un plan de paix proposé par l'Italie
https://www.nicematin.com/conflits/ukraine-la-russie-examine-un-plan-de-paix-propose-par-litalie-ce-que-les-diplomates-proposent-a-lonu-769121

Ukraine must give Russia territory
https://finance.yahoo.com/news/henry-kissinger-warns-against-defeat-174812366.html

Nelson Mandela
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nelson_Mandela

Ban Ki-moon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ban_Ki-moon

Mary Robinson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Robinson

Ricardo Lagos
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ricardo_Lagos

Jimmy Carter
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jimmy_Carter

Luigi Di Maio
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Di_Maio









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