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Le dernier bastion de l'Ukraine à Marioupol est un profond labyrinthe de tunnels et de bunkers qui rend l'assaut du complexe extrêmement perfide.
Le site de l'usine métallurgique Azovstal produit du coke, possède une usine d'agglomération et des hauts fourneaux permettant de produire de l'acier.
Histoire
La construction de l'usine métallurgique Azovstal de Marioupol est décidée par le Conseil suprême de l'économie nationale le 2 février 1930. Sa construction commence le 7 novembre 1930. Le 3 novembre 1931 commence le creusement du canal menant de l'usine vers le port de Marioupol. La production de fer débute le 12 août 1933 et celle de l'acier en janvier 1935.
Durant la Seconde Guerre mondiale (du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945), la production est arrêtée le 7 octobre 1941. Le 7 septembre 1943, les installations principales de l'usine sont détruites par l'armée allemande lors de sa retraite. L'usine se reconstruit et redémarre progressivement à partir du 24 octobre 1944.
En 1954, l'usine d'Azovstal devient la première d'URSS à produire des rails de 25 mètres de long. Elle a construit pour ses ouvriers un Théâtre en ville. L'usine Azovstal appartient au groupe Metinvest, contrôlé par l'homme le plus riche d'Ukraine, Rinat Akhmetov.
Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022
En mars 2022, lors du siège de Marioupol, dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'usine est endommagée par les bombardements de l'armée russe. L'usine, utilisée comme camp retranché par l'armée ukrainienne, est pratiquement réduite à l'état de ruines, au-delà du réparable, suites aux bombardements aériens russes et aux combats menés dans le complexe sidérurgique. Le directeur général d'Azovstal, Enver Tskitishvili, indique que son entreprise a pris des mesures de précaution dans l'usine dès le début de l'invasion russe le 24 février 2022, pour prévenir tout dommage à l'environnement : « Les batteries de fours à coke ne représentent plus de danger pour la vie des habitants. Nous avons également arrêté correctement les hauts fourneaux »... « Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l'entreprise ».
Le 16 avril 2022, Azovstal devient la dernière poche de résistance organisée tenue par les forces ukrainiennes, dans le cadre du siège de Marioupol. Les forces russes ont donné aux défenseurs jusqu’à 6 heures du matin, heure de Moscou, le 17 avril 2022, l'occasion de se rendre. La Russie a affirmé que s’ils laissaient derrière eux leurs armes, « ils garantiraient leur vie ». Les forces ukrainiennes ont refusé de se rendre et des parties de l’usine sont restées sous leur contrôle.
Le 5 mai 2022, Yuriy Sak (conseiller présidentiel ukrainien) a déclaré à l'émission Today (en) de la BBC Radio 4 que la défense de l'Azovstal était pour les dirigeants militaires et politiques ukrainiens la « priorité numéro un », mais que la situation était « extrêmement difficile ».
Le 7 mai 2022, Iryna Verechtchouk (vice-Première ministre de l'Ukraine) a annoncé sur l'application Telegram que tous les civils avaient été évacués de l'Azovstal. Les militaires sont restés pour continuer la résistance. Selon le message vidéo quotidien de Zelensky, qui remerciait le Comité international de la Croix-Rouge et l'Organisation des Nations unies, une deuxième phase d'évacuation des blessés et du personnel médical était en cours de préparation.
Pourquoi l'armée Russe ne parvient-elle pas à prendre l'usine Azovstal ?
L'usine métallurgique Azovstal de Marioupol est plus qu'une usine. C'est un complexe industriel s'étalant sur 12 kilomètres carrés. Une ville dans la ville.
C'est en plus un bunker géant, une ville dans la ville, des souterrains ont été aménagés.
Si les forces russes menant un assaut dans ce traquenard présente un rapport coût-bénéfice défavorable.
Des kilomètres de couloirs et de souterrains, des salles multiples avec portes blindées, des passages secrets, … le tout ayant été construit … du temps de la bonne vieille URSS pour se protéger d'une attaque nucléaire.
Si l'usine Azovstal tombera, bien malheureusement … , pour des raisons classiques inhérentes à tout siège : épuisement des combattants, ratio blessés/combattants, stocks de pansements/médicaments/… et capacités opératoires, vivres et eau, stock de munitions. Nous avons un immense respect pour ces soldats ukrainiens face aux forces russes et aux tchétchènes.
Nous devons également penser le risque d'attaque chimique, qui mettrait rapidement fin à cette usine métallurgique Azovstal de Marioupol.
Le général de l'Armée de terre russe en charge de l'Ukraine, Alexandre Dvornikov, dont le surnom élégant est le boucher d'Alep ne reculera devant rien.
En avril 2022, Alexandre Dvornikov est nommé à la tête des opérations militaires de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dite « opération militaire spéciale ». Selon la BBC, qui rapporte les propos d'un officiel occidental anonyme, ce remaniement du commandement des forces armées russes en Ukraine vise à améliorer la coordination entre les différentes unités, alors que les différents groupes de l'armée russe étaient jusque là organisés et commandés de façon séparée. À peine nommé, le général Alexandre Dvornikov est accusé par la presse occidentale d'un nouveau crime de guerre, le bombardement de la gare de Kramatorsk, que la Russie attribue quant à elle à un missile balistique Totchka-U de provenance ukrainienne.
Les Ukrainiens ont-ils une chance de battre une armée aussi puissante que celle de Russie ?
On pense que Vladimir Poutine a volontairement annoncé des objectifs peu clairs car peu quantifiables afin de paraître plus facilement vainqueur ou de dissimuler ses réels objectifs. Il est plutôt bon en désinformation après tout. Personne ne sait ce qu'il veut exactement.
A ma connaissance, l'issue est claire et paradoxale : les russes peuvent battre les Ukrainiens, et parvenir à assiéger Kiev. Voire à la prendre. Mais il est certain que les Ukrainiens vont gagner la guerre. C'est la différence entre une bataille et une guerre.
- La "bataille" : les russes sont 5 à 10 fois plus puissants, et ont conquis la maîtrise des airs. Des colonnes massives de blindés arrivent. C'est David contre Goliath. Les Ukrainiens peuvent la perdre, mais ce n'est même pas certain.
- La "guerre" : il est fort probable qu'in fine, les Ukrainiens gagnent. Car les Ukrainiens ont l'unité pour la patrie, la foi entre eux, la volonté de survivre, la rage de se battre. Cet emballement des civils pour aller se battre est formidable. Les armes arrivent de partout en Europe, des avions également, bientôt des hélicoptères … et un Président, Volodymyr Zelensky, qui parle vrai et juste, fédère son pays et tient tête. Quelle résistance !
Sans oublier que quasiment le monde entier est derrière l'Ukraine (sauf Cuba, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Venezuela, …). Et que des volontaires, à titre individuel, ou en Brigades internationales, se mettent en marche et arrivent déjà en Ukraine.
Pourquoi l'armée ukrainienne n'a-t-elle pas les moyens de repousser une invasion russe à ses frontières ?
Rien ne vaut une image ci-dessous pour comprendre vite fait.
Si le moral des Ukrainiens est au plus haut, et qu'ils montrent une solidarité à toute épreuve, il se passe exactement le contraire du côté russe : désertions, sabotages, mutineries...
L'isolement de la Russie
La réaction de la communauté internationale peut sembler insuffisante pour l’instant parce qu’elle n’a pas d’effet immédiat sur les combats mais les sanctions contre Moscou, qui sont les plus massives jamais prises contre un État, vont avoir un impact durable sur des secteurs : finances, énergie, transport, technologies et des individus, dont des oligarques puissants. Elles commencent déjà à être mises en œuvre.
L’exclusion de la Russie du système bancaire Swift – l’une des mesures économiques les plus radicales – devrait être effective prochainement. Les sanctions ne viennent pas que d’Europe et d’Amérique du Nord mais aussi d’Australie, du Japon, de Corée du sud et de Taiwan, notamment sur certaines technologies clés dont Moscou a besoin comme des semi-conducteurs. Elle ne pourra pas rendre les fonds, les propriétés, les yachts saisis ; elle ne pourra pas rouvrir les espaces aériens désormais clos aux avions russes, etc.
La résolution présentée au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) le 26 février 2022 a confirmé l’isolement de la Russie, seul État à voter contre – et qui l’a donc, sans surprise, bloquée par son veto. L’abstention de la Chine était attendue, celles de l’Inde et des Émirats arabes unis étaient décevantes même si, au total, 11 États sur 15 ont voté en faveur de ce texte demandant à Moscou de cesser immédiatement son attaque et de retirer ses troupes. L’issue de cette résolution était certaine, mais il fallait en passer par là pour envisager d’autres options. Certains pensent désormais une résolution de l’Assemblée générale, qui devrait confirmer l’isolement de la Russie sur la scène internationale.
Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont engagés samedi à amplifier l'isolement économique et politique de la Russie, à continuer de fournir des armes à l'Ukraine et à répondre "à la guerre du blé" conduite par Moscou.
Les sept plus grandes puissances de la planète veulent montrer leur détermination à couper les ponts avec le Kremlin. "Nous allons amplifier nos efforts pour réduire et mettre fin à notre dépendance et aux achats de ressources énergétiques russes et, aussi rapidement que possible, mettre en œuvre les engagements du G7 de cesser ou d'interdire l'importation du pétrole et du gaz russe", a affirmé le G7.
La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Japon, les Etats-Unis et l'Union européenne entendent en outre combattre la désinformation dont Moscou se rend selon eux coupables et demandent à la Chine de s'abstenir d'aider la Russie ou de justifier l'intervention militaire russe en Ukraine.
Mais que se passe-t-il pour la résistance ukrainienne à l’aciérie d’Azovstal ?
Près de 300 combattants ukrainiens retranchés dans l’aciérie Azovstal, à Marioupol, se sont rendus ce lundi 16 mai 2022 aux forces prorusses et constitués prisonniers.
Le 10 mai 2022, le régiment Azov a publié des photos de combattants blessés sur sa chaîne Telegram et a de nouveau lancé un appel pour l'évacuation de ceux-ci et d'autres gravement blessés. Le même jour, un adjoint au maire de la ville, Petro Andryushchenko, a déclaré sur Telegram qu'au moins 100 civils restaient sous l'aciérie d'Azovstal. Du côté ukrainien, les Russes avaient effectué 34 frappes aériennes sur l'Azovstal au cours des dernières 24 heures, y compris le déploiement de bombardiers stratégiques.
Dans la nuit du 16 au 17 mai 2022, 264 combattants ukrainiens retranchés à Azovstal dont 53 blessés se rendent et sont transportés en territoire contrôlé par la Russie et les séparatistes pro-russes, à Olenivka pour les valides et à Novoazovsk pour les blessés afin d'y être soignés. Selon L'Express « la prise totale de Marioupol par les forces russes semble désormais inéluctable ».
Pourquoi les résistants ukrainiens se sont-ils rendus ?
La semaine dernière, les autorités ukrainiennes avaient affirmé que plus de 1.000 soldats ukrainiens – parmi lesquels 600 blessés, selon un de leurs commandants – étaient toujours présents dans les galeries souterraines de la gigantesque aciérie. Tous s’étaient retranchés à Azovstal après avoir subi pendant plus d’un mois le siège éreintant de Marioupol. Ces derniers combattants ukrainiens retranchés ont cependant annoncé lundi qu’ils avaient « exécuté l’ordre » du commandement suprême ukrainien « afin de sauver des vies », sans précision sur la teneur des ordres reçus ni détails sur les opérations à venir.
1.730 militaires retranchés dans l’usine d’Azovstal se sont rendus
Le nombre de soldats à baisser les armes augmente de jour en jour sur le site sidérurgique de Marioupol. Le ministère russe de la Défense a annoncé que 1.730 militaires se sont rendus entre le lundi 16 et le jeudi 19 mai 2022.
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