dimanche 18 décembre 2022

(FR) L'Allemagne ouvre le premier port GNL, bien décidée à se débarrasser de sa dépendance au gaz russe.

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Le transporteur de gaz liquéfié "Hoegh Esperanza" à Wilhelmshaven, dans le nord de l'Allemagne, le 16 décembre 2022, la veille de l'inauguration par l'Allemagne de la première station d'importation de GNL (gaz naturel liquéfié) du pays. © Michael Sohn / AP

Selon AFP/ AP - Le chancelier allemand Olaf Scholz a inauguré le premier port de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays dans le but de rompre avec la dépendance vis-à-vis des approvisionnements énergétiques russes bon marché.

L'Allemagne a inauguré son premier port GNL à Wilhelmshaven dans la matinée du 17 décembre 2022, un projet qui devrait fournir environ 6% des besoins énergétiques du pays.



Le chancelier allemand Olaf Scholz lors de la cérémonie d'investiture (Photo : Reuters).

Le chancelier allemand Olaf Scholz a assisté à la cérémonie. Ce projet a été réalisé en un temps record, moins de 10 mois. Cela montre que l'Allemagne peut construire des ouvrages importants à grande vitesse, a déclaré M. Scholz. Il a remercié les ouvriers, les ingénieurs et les entrepreneurs pour avoir accéléré la construction du port GNL, soulignant que ce projet apporte une contribution très importante à la sécurité de l'Allemagne.

"Nous avons décidé très rapidement que nous voulions tout faire pour que l'Allemagne dispose d'un approvisionnement en gaz indépendant, indépendant de la Russie. C'est une bonne journée pour notre pays et un signe de montrer au monde que l'économie allemande restera forte", a-t-il souligné.

L'Allemagne prévoit d'ouvrir quatre autres ports GNL avec des fonds publics dans les prochains mois ainsi qu'un port privé à Lubmin.

Au total, ces ports pourraient recevoir 30 milliards de mètres cubes de GNL à partir de l'année prochaine si la construction est achevée et si Berlin trouve un approvisionnement. Cela représente environ un tiers des besoins en gaz de l'Allemagne en un an.

Avant-hier, l'Allemagne ne disposait pas de ports GNL et dépendait du gaz provenant de gazoducs achetés à la Russie - le fournisseur représente 55 % des parts de marché.

Bien que l'Allemagne envisage de construire une série de ports GNL, des défis restent à relever . L'Allemagne n'a signé aucun contrat d'approvisionnement à long terme avec des vendeurs de GNL pour les ports susmentionnés.

"La capacité d'importation est là. Mais ce qui m'inquiète, c'est la livraison", a déclaré à l' AFP Johan Lilliestam, chercheur à l'université de Potsdam.

Le contrat d'achat de GNL du Qatar pour l'amener à Wilhelmshaven ne commencera à être appliqué qu'en 2026.

D'autre part, les fournisseurs ont tendance à vouloir signer des contrats à long terme, tandis que le gouvernement allemand ne veut pas être lié à des contrats gaziers pluriannuels car il souhaite que l'Allemagne se dirige vers un objectif de zéro émission nette en 2045.

En revanche, le prix du GNL est très cher par rapport au gaz du gazoduc russe.

En août 2022, le vice-chancelier allemand et ministre de l'Économie, Robert Habeck, a déclaré que l'Allemagne ne serait plus en mesure de maintenir un modèle économique dépendant de l'énergie russe bon marché après l'escalade des tensions entre Moscou et l'Occident par le passé parce que Moscou avait ouvert une opération militaire dans les pays voisins. Ukraine à partir du 24 février 2022.

En octobre 2022, Robert Habeck a suggéré que les États-Unis et certains fournisseurs favorables à Berlin vendaient du gaz à des prix "incroyablement élevés", ce qui impliquait apparemment qu'ils bénéficiaient du conflit en Ukraine.

Il a appelé à plus d'unité de la part des États-Unis pour soutenir leurs alliés en Europe en situation de stress énergétique.

"Les États-Unis nous ont contactés lorsque les prix du pétrole ont augmenté et après cela, les réserves de pétrole de nombreux pays européens ont été libérées. Je pense que la même solidarité contribuera également à freiner les prix du gaz", a déclaré M. Habeck.


Le marché pourrait se tendre à l'hiver 2023

Selon capital.fr - Le marché pourrait se tendre dès 2023, en raison de la reprise de la demande en Chine, qui abandonne peu à la peu la politique "zéro Covid". "Si l'Europe a pu recevoir autant de GNL ces derniers mois, c'est parce que la demande chinoise était faible", explique à l'AFP Andreas Schroeder, expert pour l'institut londonien ICIS.

La Chine a d'ailleurs signé en novembre 2022 un contrat de livraison pour 27 ans avec le Qatar. La plus "longue durée de l'histoire" pour un tel accord, selon Doha. Et l'hiver actuel en Allemagne, particulièrement froid, pourrait vider les cuves plus rapidement que prévu. "La consommation de gaz augmente. C'est un risque, particulièrement quand la vague de froid se prolonge dans le temps", a alerté récemment le chef de l'Agence nationale des réseaux Klaus Müller. Dès lors, "on ne peut pas exclure des coupures pour l'hiver prochain", estime M. Schroeder. Les autorités allemandes appellent donc la population à poursuivre ses efforts pour économiser la ressource. L'objectif de Berlin est d'économiser 20% de gaz cet hiver, contre "13%" actuellement, selon M. Müller.








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