vendredi 6 juin 2025

(FR) États-Unis : Elon Musk menace de ramener le spatial américain 15 ans en arrière avec cette annonce.

 Cliquez ici pour consulter la documentation la plus récente. 


SpaceX - Mettre la capsule Dragon au rebut, une menace sérieuse agitée par Elon Musk.

La fin de l’idylle Trump-Musk risque de faire de l’espace un dégât collatéral, en particulier pour la capsule Dragon qui fait le taxi pour l’ISS.

Quand les assiettes volent entre les deux hommes, les navettes spatiales restent au sol. Depuis son départ du DOGE, Elon Musk a changé d’attitude du tout au tout vis-à-vis de Donald Trump, accusant le président américain de saboter son travail avec une loi qui va augmenter le déficit américain. Le divorce peu amiable a viré en quelques jours à peine à la bataille rangée, Elon Musk accusant notamment Donald Trump d’avoir fréquenté le criminel sexuel Jeffrey Epstein - aujourd’hui décédé. Le président menace de son côté de dénoncer les contrats de l’État avec les entreprises du PDG de Tesla.

Ce qu’a très mal pris Elon Musk, qui a rétorqué avec une annonce qui, si elle est suivie d’effets, est un puissant symbole de son pouvoir de destruction. « À la lumière de la déclaration du président concernant l’annulation de mes contrats avec le gouvernement, SpaceX commencera immédiatement à mettre hors service son vaisseau spatial Dragon », a-t-il annoncé sur son réseau social X.

Un message tempéré quelques heures plus tard par une réponse à un tweet lui enjoignant de se calmer : « un bon conseil. Ok, nous ne déclasserons pas Dragon ». Mais le ping-pong entre les deux puissants hommes, ajouté à l’impulsivité du locataire de la Maison Blanche, est tel que la menace persiste. Et c’est une bombe pour le spatial américain.


La fin des navettes américaines, âge sombre

Dragon, c’est la capsule utilisée depuis 2020 pour envoyer dans l’espace les astronautes américains, mais aussi européens, japonais et même quelques Russes vers la Station spatiale internationale (ISS). En cinq ans, le vaisseau cargo n’a pas chômé : propulsé par la fusée Falcon 9, il a fait onze allers-retours vers le laboratoire spatial, emportant plus d’une cinquantaine d’humains en orbite. Mais surtout, il a fourni une solution à un grave problème américain.

Le 8 juillet 2011, la navette spatiale Atlantis accomplissait son dernier vol, pour aller justement ravitailler l’ISS. Les États-Unis en ont fini avec ces gros « avions spatiaux » juchés sur des boosters : coûteux, rigide, ils sont surtout jugés trop peu sûrs pour transporter des humains. Le 1er février 2003, la navette Columbia s’était ainsi désintégrée dans l’atmosphère, tuant ses sept astronautes à bord. Le problème, c’est que la NASA n’avait alors pas de solution de rechange.

Si SpaceX a remporté en 2006 le contrat pour faire de sa capsule, alors appelée « Magic Dragon », le ferry a destination de l’ISS, le vaisseau n’est pas encore prêt. Commence alors, pour les équipages américains, une période de vache maigre, où le seul véhicule disponible s’appelle Apollo-Soyouz.


Starliner, l’alternative n’est pas prête

Entre 2011 et 2020, pas moins de 19 missions vont embarquer 37 astronautes américains en orbite dans le transporteur russe. Un « partenariat » qui n’avait rien d’inédit, Apollo-Soyouz emmenant régulièrement des astronautes d’autres nationalités. Mais durant quasiment une décennie, Washington n’a eu d’autre possibilité que de se reposer sur la technologie russe pour envoyer des humains dans l’espace.

Si Elon Musk décide finalement d’aller au bout de sa menace, c’est une nouvelle phase de dépendance totale qui s’ouvrirait pour les États-Unis. La seule capsule alternative « made in USA » à Dragon s’appelle le Boeing Starliner, une telle réussite qu’elle n’est toujours pas opérationnelle... huit ans après la date attendue. L’engin est toujours sur les rangs pour épauler SpaceX dans les rotations avec l’ISS, mais après un échec partiel en juin 2024, le prochain vol n’est désormais pas attendu avant fin 2025.

En attendant, et en espérant que le prochain vol de la capsule Boeing soit une réussite, il faudra rester au sol ou compter exclusivement sur la capsule russe, dans une configuration où Moscou n’est pas franchement un allié, malgré le rapprochement russo-américain depuis la réélection de Donald Trump. On peut imaginer des astronautes américains aller tout de même sur l’ISS (un Américain, Jonny Kim, a fait le voyage à bord d’une Soyouz en 2025), mais la situation ramènerait le spatial américain à une période plus sombre, quinze ans en arrière.


COMMENTAIRES

La rupture entre Trump et Musk menace directement Tesla, SpaceX et xAI. En quelques jours, Musk a perdu 34 milliards de dollars en Bourse.

Depuis que la rupture est consommée entre Elon Musk et Donald Trump, le président américain a menacé de couper les contrats du gouvernement avec les sociétés de Musk (au minimum 38 milliards de dollars). Si la menace était mise à exécution, le coup serait très dur pour Tesla et SpaceX, des entreprises ultradépendantes des deniers publics.

La rupture entre Donald Trump et Elon Musk fragilise Tesla, dont les ventes chutent et qui pourrait perdre le crédit d’impôt fédéral pour les véhicules électriques ainsi que ses revenus issus des crédits carbone.

SpaceX est exposé à des représailles politiques avec plus de 22 milliards de contrats fédéraux en jeu et des blocages possibles sur ses projets spatiaux et satellites. 

La start-up xAI risque d’être écartée des partenariats internationaux dans l’intelligence artificielle alors que l’administration Trump privilégie ses concurrents dans sa stratégie diplomatique contre la Chine.


ANNEXES

Etats-Unis : Tesla, SpaceX… Que risque le business de Musk dans la guerre avec Trump ?

"L’un des plus grands bénéficiaires des deniers publics": Musk a touché au minimum 38 milliards de dollars de l'Etat américain et Trump veut s'attaquer à son porte-monnaie










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire