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Michel Barnier est « un homme d’État. Un homme de consensus et de négociation », assure un député LR. © Crédit photo : JOEL SAGET / AFP
Près de deux mois après les élections législatives et la démission de Gabriel Attal, le président de la République Emmanuel Macron a enfin tranché en nommant à Matignon l’ex-négociateur en chef de l’Union européenne sur le Brexit.
Après la piste Bernard Cazeneuve, celle de Xavier Bertrand, c’ est finalement Michel Barnier qui vient d’être nommé Premier ministre. Un profil qui correspond à la fiche de poste. Un homme de droite qui ne détricotera pas le bilan d’Emmanuel Macron, doté de 50 ans d’expérience politique, ancien sénateur, plusieurs fois ministre, et ex négociateur du Brexit. Un homme qui surtout pourrait ne pas être soumis à une motion de censure immédiatement.
Fin du suspense. 51 jours après la démission du gouvernement Attal, Emmanuel Macron a annoncé la nomination du nouveau Premier ministre ce jeudi 5 septembre 2024. C'est finalement Michel Barnier, 73 ans, qui devient le nouveau locataire de Matignon, a fait savoir l'Élysée par voie d'un communiqué.
Le chef de l’Etat demande à Michel Barnier de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays ». « Cette nomination intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le Président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », est-il également précisé.
Député, sénateur, ministre, commissaire européen…
Conseiller général dès 22 ans en Savoie, cet aguerri du compromis a occupé la plupart des hautes fonctions que compte la France : il a été élu député à plusieurs reprises dans son fief savoyard, la 2e circonscription. En 1993, il est entré pour la première fois au gouvernement, devenant ministre de l'Environnement pour les deux ultimes années de la présidence de François Mitterrand. Sous Jacques Chirac et Alain Juppé, c'est avec le portefeuille délégué aux Affaires européennes qu'il a officié, jusqu'à la dissolution de 1997. L'occasion, pour Michel Barnier, de découvrir l'autre face du Parlement, devenant sénateur.
En 1999 a débuté la première aventure bruxelloise pour Michel Barnier, nommé commissaire européen à la Politique régionale pendant près de 15 ans, avant un nouveau retour au gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères sous la tutelle de Jean-Pierre Raffarin, puis de l'Agriculture et de la Pêche durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Élu député européen après ses dernières fonctions ministérielles, il a renoué avec un nouveau mandat de 4 ans, de 2010 et à 2014, en tant que commissaire européen, ce coup-ci chargé du Marché intérieur et aux Services. Ce fin connaisseur des arcanes bruxellois a ensuite été chargé des délicates négociations avec le Royaume-Uni, à la suite de leur décision de quitter l'Union européenne, le fameux Brexit. Un poste qu'il a occupé jusqu'à la fin mars 2021.
Seule ombre au tableau de cet impressionnant CV, son échec, en décembre 2021, à se qualifier pour le second tour du congrès des Républicains, en vue de représenter la droite à la présidentielle 2022, laissant Éric Ciotti et Valérie Pécresse s'affronter en finale.
Des interminables consultations
Avec cette nomination, Emmanuel Macron met un terme à deux semaines de longues consultations, ayant reçu la quasi-intégralité des forces politiques à l'Élysée, du Nouveau Front populaire au Rassemblement national. Une séquence où le chef de l'État a même fait appel à ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi à des proches comme François Bayrou, ou encore une personnalité syndicale comme l'ancien dirigeant de la CFDT, Laurent Berger.
S'il a bien reçu d'emblée Lucie Castets, cette haute fonctionnaire désignée par le NFP, avant de l'écarter dans la foulée, d'autres noms ont été régulièrement sortis du chapeau. Après la piste de Thierry Beaudet, inconnu du grand public, rapidement évoquée lundi 2 septembre 2024, la balance a ensuite oscillé entre deux personnalités de droite et de gauche : Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, et l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. Le nom de David Lisnard, maire de Cannes (Les Républicains) et président de l'Association des maires de France, avait également circulé en fin d'après-midi ce mercredi 2 septembre 2024.
La passation de pouvoir
Le jeudi 5 septembre 2024 vers 18h, le nouveau Premier ministre Michel Barnier est arrivé à Matignon et s'entretient avec Gabriel Attal.
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