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capital.fr - Washington durcit ses règles de contrôle à l'exportation, restreignant encore plus les capacités d'achat et de fabrication de la Chine de semi-conducteurs.
Washington a annoncé vendredi 7 octobre 2022 des mises à jour dans ses règles de contrôle à l'exportation, qui doivent compliquer encore la fabrication et l'achat par la Chine de semi-conducteurs, a annoncé le ministère américain du Commerce dans un communiqué. "Ces mises à jour limiteront la capacité de la République populaire de Chine à la fois à acheter et à fabriquer certaines puces haut de gamme utilisées dans des applications militaires", a indiqué le bureau de l'industrie et de la sécurité (BIS : Bureau of Industry and Security) du ministère du Commerce.
"Nos actions protégeront la sécurité nationale et les intérêts de la politique étrangère des Etats-Unis tout en envoyant un message clair selon lequel le leadership technologique américain est une question de valeurs ainsi que d'innovation", a déclaré la secrétaire adjointe au Commerce pour les exportations, Thea Rozman Kendler, citée dans le communiqué.
La féroce bataille entre les deux puissances économiques
La fabrication et l'exportation de semi-conducteurs fait l'objet d'une féroce bataille entre les deux puissances économiques pour la domination technologique. Washington accuse régulièrement Pékin d'espionnage industriel et de menaces à la sécurité nationale. Et ce conflit a pris une nouvelle ampleur depuis la pénurie de semi-conducteurs liée à la crise du Covid-19. Le président américain Joe Biden a ainsi réussi à faire adopter au Congrès, fin juillet 2022, une loi débloquant 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, et des dizaines de milliards supplémentaires pour la recherche et le développement.
Les contrôles à l'exportation mis à jour vendredi 7 octobre 2022 "limitent la capacité de la Chine à obtenir des puces informatiques avancées, à développer et à entretenir des supercalculateurs, et à fabriquer des semi-conducteurs avancés", est-il précisé dans le communiqué. Ces composants "sont utilisés par la République populaire de Chine pour produire des systèmes militaires avancés, notamment des armes de destruction massive; améliorer la rapidité et la précision de sa prise de décision, de sa planification et de sa logistique militaires, ainsi que de ses systèmes militaires autonomes; et commettre des violations des droits humains", a encore souligné le BIS.
Eric Sayers, expert en politique de défense à l'American Enterprise Institute AEI, a déclaré que la décision de l'administration du président Joe Biden était de contenir l'élan de développement de la Chine, plutôt que de simplement effacer l'avantage concurrentiel de l'adversaire.
Une série de nouvelles réglementations restreint également considérablement l'exportation d'équipements américains vers les fabricants chinois de puces mémoire, et légalise des documents restreignant l'exportation de puces utilisées dans les supercalculateurs vers la Chine, ont envoyé des responsables américains à Nvidia et AMD (Advanced Micro Devices) le mois dernier.
"La Chine devra construire sa propre technologie de production, ainsi que développer une technologie de microprocesseur domestique pour remplacer les produits que l'Occident utilise. Pékin pourrait prendre 5 à 10 ans pour rattraper la technologie", a déclaré Karl Freund, consultant en charge. de calcul intensif à la société Cambrian AI, a déclaré.
31 autres entreprises chinoises sous surveillance
Le 7 octobre 2022 également, les États-Unis ont ajouté 31 entités chinoises à la liste de surveillance. Ce sont des entreprises et des entités que le gouvernement américain n'a pas été en mesure de décider d'autoriser l'accès à la technologie américaine sensible.
Les fournisseurs américains sont donc contraints d'être prudents lorsqu'ils vendent des produits (même les moins modernes) à ces entreprises chinoises, dont le premier fabricant chinois de puces mémoire YMTC. Selon Reuters, l'ajout de YMTC à la liste entraînera une escalade des tensions américano-chinoises.
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