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lesechos.fr - Le chancelier allemand accueillait mardi à Berlin, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, un sommet international visant à jeter les bases d'un « plan Marshall » pour la reconstruction de l'Ukraine. Point de départ de l'adhésion future de l'Ukraine à l'UE selon eux, ils revendiquent un leadership sur ce chantier pharaonique.
La guerre a beau battre son plein , il n'y a pas de temps à perdre pour préparer la reconstruction de l'Ukraine. « Chaque euro, chaque dollar, chaque livre, chaque yen investi en Ukraine est aussi un investissement dans les valeurs démocratiques du monde entier », a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mardi 25 octobre 2022 à Berlin lors d'un sommet international consacré à ce chantier colossal qu'elle coorganisait avec le chancelier Olaf Scholz.
Les besoins pour la reconstruction sont chiffrés entre 350 milliards d'euros selon la Banque mondiale et 758 milliards d'euros selon le chef du gouvernement ukrainien, Denys Chmyhal. Mais ce dernier souligne aussi que l'Ukraine a besoin à court terme de 17 milliards d'euros pour survivre et éviter « un tsunami migratoire » après les destructions infligées par Moscou sur ses infrastructures. La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, anticipe une baisse du PIB de 37 % cette année et un bond de 30 % de l'inflation.
Bruxelles promet 18 milliards d'aide budgétaire en 2023
Pour casser ce cercle vicieux, il faudra en outre financer le fonctionnement quotidien du pays, du paiement des fonctionnaires à celui des retraites. « Nous avons réduit notre déficit budgétaire mensuel de 5 milliards à 4 ou 3 milliards d'euros en 2023 en coupant dans les dépenses », détaille Denys Chmyhal. Ursula von der Leyen s'est engagée à ce que l'UE mobilise 1,5 milliard d'euros par mois l'an prochain. Denys Chmyhal espère par ailleurs que les Etats-Unis fourniront à l'Ukraine un montant équivalent.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui accueillait en parallèle mardi pour la première fois à Kiev le président allemand Frank-Walter Steinmeier, a appelé la communauté internationale à utiliser les avoirs russes gelés d'un montant de 300 à 500 milliards de dollars. « Nous y travaillons mais les conditions légales doivent encore être établies », a souligné Ursula von der Leyen.
« Un plan Marshall pour le XXIe siècle »
Cela prendra du temps, selon Olaf Scholz, mais « même dans quinze ans, l'Ukraine devra pouvoir compter sur des mécanismes de financement solides », a-t-il prévenu. « Il s'agit de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle, c'est une tâche générationnelle qui va durer des décennies », a souligné le chancelier. Autrement dit, l'aide internationale qui afflue doit être pérennisée et structurée.
Le Premier ministre ukrainien plaide pour une plateforme de financement sur le modèle du format Ramstein pour la fourniture de matériel militaire, qu'il espère opérationnelle dès la fin de l'année 2022. Toute la question est cependant de savoir s'il s'agira de dons ou de prêts. A qui reviendra par ailleurs la gestion de cette manne ? « Lorsque nous reconstruisons l'Ukraine, nous le faisons en gardant à l'esprit l'objectif de voir le pays devenir membre de l'Union européenne », a souligné le chancelier.
« Il est dans l'intérêt de l'Ukraine de lier ces investissements aux réformes » nécessaires à l'entrée dans l'UE, a renchéri Ursula von der Leyen. Consciente que les Etats-Unis sont le plus gros donateur de l'Ukraine, elle souligne l'importance d'« un large leadership politique » incluant Washington. Mais « l'UE a une expérience formidable en matière de processus d'élargissement et nous voulons partager cette expertise », a-t-elle assuré.
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