mardi 11 juillet 2023

(FR) L'Allemagne va apporter de nouvelles aides militaires très substantielles à l'Ukraine.

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L'Allemagne va annoncer une nouvelle livraison d'armes à Kiev afin de soutenir l'armée ukrainienne. (Crédits : MICHELE TANTUSSI)

L'Allemagne va annoncer de nouvelles aides militaires à l'Ukraine à l'occasion du sommet de l'Otan à Vilnius. L'adhésion de l'Ukraine mais aussi de la Suède à l'alliance sont également un enjeu de ce sommet, le président Erdogan ayant rouvert la porte à des négociations.

A l'occasion du sommet de l'Otan à Vilnius mardi 11 et mercredi 12 juillet 2023, l'Allemagne va annoncer une nouvelle livraison d'armes à Kiev afin de soutenir l'armée ukrainienne, en pleine contre-offensive face à la Russie, selon l'AFP citant des sources gouvernementales.

Il y aura des annonces « substantielles, très substantielles » en matière de livraisons d'armes, ont déclaré ces sources, sans donner plus de détails sur la nature et la quantité de celles-ci. L'Allemagne est le deuxième contributeur en matière d'aide militaire pour l'Ukraine, après les Etats-Unis, livrant notamment des munitions, des chars Leopard et de la défense antiaérienne.


Poursuite des aides militaires

Le sommet sera dominé par la réponse de l'Alliance à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Les dirigeants présents y examineront la poursuite de leur aide militaire à l'Ukraine. Les promesses d'aide militaire à Kiev de l'UE et des pays de l'Otan ont récemment dépassé les 102 milliards d'euros, les Etats-Unis caracolant en tête avec 42,8 milliards d'euros, selon les données arrêtées à fin mai du Kiel Institute, qui recense les armes promises et livrées à l'Ukraine depuis l'invasion. En juin, Les Etats-Unis avaient également annoncé une aide supplémentaire de 1,3 milliard de dollars pour soutenir le redressement de l'économie ukrainienne, mise à rude épreuve depuis le début de la guerre.

Le président Joe Biden a d'ailleurs évoqué dans une interview à CNN l'éventualité d'un accord de sécurité bilatéral s'approchant du modèle israélien dans lequel Washington soutient financièrement et militairement le pays.

« Nous pourrions imaginer les Américains soutenant l'Ukraine contre une nouvelle menace russe. C'est une articulation de ce qui est possible en termes d'accords bilatéraux », ont commenté les sources allemandes.

De la même manière, « chaque pays va regarder un peu quel est son propre profil de soutien, quelles sont ses propres possibilités », ont-elles poursuivi.


Adhésions et négociations

Le gros sujet de cette rencontre sera également la demande de Kiev, mais aussi des pays de l'est de l'Europe, d'aboutir à une feuille de route claire pour l'adhésion de l'Ukraine dans l'Otan, afin de dissuader Moscou de lancer de nouvelles offensives à l'avenir. Plusieurs pays, États-Unis et Allemagne en tête, sont réticents à s'engager sur un calendrier tant que la guerre n'est pas terminée.

La demande de la Suède d'entrer dans l'Alliance, pour l'instant bloquée par le président turc Erdogan, sera également à l'ordre du jour. Au sein du gouvernement allemand domine toutefois la « confiance » que la situation se débloquera durant le sommet.

Le président turc a affirmé lundi matin qu'Ankara soutiendrait l'adhésion de Stockholm si l'Union européenne rouvrait les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE. Cette condition est toutefois contestée par Olaf Scholz qui estime qu'il n'y a pas de lien entre les deux sujets. Alors que la Turquie est toujours candidate, Erdogan doit rencontrer plusieurs chefs d'Etat dans les prochains jours, avant le sommet de l'OTAN. L'occasion de réitérer son souhait de faire entrer son pays dans l'UE.

Le sommet de l'Otan consacrera enfin un nouveau format de coopération basée sur des réunions « quatre fois par an » entre Kiev et les membres de l'Alliance sur un « pied d'égalité », selon les sources allemandes. Ces mesures permettront « amélioration et une intensification substantielle » des relations entre Kiev et les pays de l'Alliance, pour que l'Ukraine se « défende elle-même face à de futures agressions »






(FR) Les raisons qui ont poussé les États-Unis à fournir des armes à sous-munitions à l'Ukraine

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Écorché de démonstration d’une ogive de missile Honest John. Les sous-munitions M139 au sarin sont bien visibles. https://fr.wikipedia.org/wiki/Arme_%C3%A0_sous-munitions

Joe Biden outrepasse une loi sur l’aide à l’étranger qui interdit normalement l’exportation de munitions avec un taux d’échec supérieur à 1 %.

« Cela a été une décision très difficile pour moi. » Joe Biden ne s’en est pas caché après avoir annoncé, vendredi 7 juillet 2023 au soir, que les États-Unis enverront des armes à sous-munitions à Kiev dans le cadre d’un nouveau programme d’aide militaire. Au 500e jour de la guerre en Ukraine, cette décision représente une victoire diplomatique pour Kiev, mais qui n’est pas sans risque pour sa population.

Depuis février 2022, les États-Unis envoient un armement de plus en plus important à l’Ukraine, notamment des systèmes de missiles Patriot et des chars lourds ; mais avec l’envoi de ces bombes à sous-munitions, une nouvelle ligne a été franchie, et pour plusieurs raisons.

D’abord, ces armes sont dangereuses pour les civils puisqu’elles dispersent sur une zone grande comme plusieurs terrains de football une multitude de petits explosifs, dont une partie importante n’explose pas et s’enterre dans le sol, à l’instar des mines. Ensuite, la production et le stockage de ces bombes sont interdits par le traité d’Oslo adopté en 2008, signé par 123 pays, dont la France, mais pas par les États-Unis. En revanche, Washington transgresse une autre loi, américaine cette fois, sur l’exportation de munitions ayant un taux d’échecs trop important.


« Dans l’intérêt de la sécurité nationale »

En vertu de cette loi dite « Foreign Assistance Act » (loi sur l’aide à l’étranger), il est interdit de produire, d’utiliser, ou d’exporter des armes dont le taux d’échec est supérieur à 1 %. Or, comme le rapporte le média Voice of America, les munitions que les États-Unis vont fournir à Kiev ont un taux de ratés de 2,35 %. Ce taux plus élevé signifie qu’un plus grand nombre de petites bombes dispersées par les armes à sous-munitions n’explosent pas à l’impact, représentant donc un risque plus important sur le long terme pour les civils.

Pour passer outre cette législation, Joe Biden a une solution : invoquer l’article 614 de ce texte qui permet exceptionnellement au président américain d’envoyer n’importe quelle aide si cela est dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis.

Après l’annonce de cette décision controversée, le général américain Pat Ryder, a affirmé que les anciens modèles, avec un taux supérieur à 2,35 % d’échec, ne seront pas envoyés, rapporte l’agence AP. Puis, il a assuré que les États-Unis « choisiraient soigneusement des munitions ayant un taux de ratés les plus faibles, pour lesquelles nous disposons de données d’essai récentes ».


Biden poussé dans ses retranchements par le Pentagone

Colin Kahl, sous-secrétaire à la Défense, a lui aussi tenté de rassurer lors d’une conférence de presse vendredi, en expliquant que l’Ukraine avait donné « l’assurance par écrit » qu’elle n’utiliserait pas les armes à sous-munitions dans les zones urbaines « peuplées de civils, et qu’il y aurait une comptabilité minutieuse des endroits où ces armes sont utilisées ».

Il n’empêche que le danger que représentent ces armes a fait douter pendant plusieurs semaines le chef de l’État, compte tenu du nombre de pays qui ont interdit ces munitions dans le monde. Selon des responsables américains interrogés par CNN, c’est le Pentagone qui aurait insisté auprès de Joe Biden. Le département de la Défense aurait fait valoir auprès du chef de l’État que les munitions de l’armée de Kiev étaient au plus bas, et lui aurait conseillé de fournir, au moins temporairement, des armes à sous-munition à l’Ukraine.

La situation actuelle sur le front a sans doute été un argument supplémentaire qui a fait pencher la balance. Les gains de la contre-offensive ukrainienne débutée en juin 2023 sont en effet pour le moment très limités, et Volodymyr Zelensky a concédé jeudi, dans un entretien à CNN, que la contre-offensive de ses troupes était « ralentie » par l’armée russe. L’ambassadeur de Russie en Biélorussie, Boris Gryzlov, a estimé samedi que la décision des États-Unis était « un geste de désespoir » pour donner un dernier élan à une contre-offensive qui semble ne pas se passer aussi bien que prévu.







(FR) La France allait fournir des missiles longue portée SCALP à l'Ukraine

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Emmanuel Macron a annoncé que la France allait livrer des missiles longue portée "Scalp" à l'Ukraine - JACK GUEZ

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi 11 juillet 2023, au premier jour du sommet de l'Otan, que la France allait fournir des missiles longue portée "Scalp" à l'Ukraine. Les premiers missiles ont déjà été livrés.

Le SCALP-EG (acronyme de « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée » et d'« Emploi général ») est un missile de croisière développé fin 1994 par Matra et British Aerospace puis fabriqué par MBDA (une filiale commune d’Airbus, de BAE Systems et de Leonardo). La version britannique est baptisée Storm Shadow. Cette arme est conçue pour frapper l'ennemi dans son territoire profond jusqu'à près de 400 km, quelle que soit la défense aérienne, grâce à sa furtivité qui le rend presque indétectable, y compris par les avions radars AWACS (Système de détection et de commandement aéroporté).

Le président français Emmanuel Macron l'a annoncé ce matin 11 juillet 2023 en ouverture du sommet de l'OTAN. 

Au premier jour du sommet de l'Otan qui se déroule à Vilnius (Lituanie) dès ce mardi, Emmanuel Macron a été le premier à envoyer un signal fort. Le président de la République a annoncé l'envoi de missiles de type SCALP à l'Ukraine : "Je pense qu'aujourd'hui ce qui est important pour nous c'est d'envoyer un message de soutien à l'Ukraine, d'unité de l'Otan", a argumenté le chef de l'Etat. 

Mais que sont exactement ces missiles SCALP ? 

Il s'agit de missiles développés conjointement par Matra et British Aerospace. De leur côté, les Britanniques ont baptisé ces missiles Storm Shadow. Des armes qui font particulièrement trembler les défenses russes et ce pour trois raisons. 

La première, c'est leur portée. Le missile SCALP a en effet une portée de 400 km qui lui permettant de "frapper dans la profondeur", comme l'a précisé Emmanuel Macron. De plus, ils sont quasiment indétectables.

Enfin, leurs charges permettent de s'attaquer à de grosses structures : "Il est destiné à la destruction de cibles à haute valeur stratégique telles que les centres de commandement et de communication, les bases aériennes, les ports et les centrales électriques, les centres de stockage de munitions, etc".