lundi 5 septembre 2022

(FR) La Norvège, futur cimetière du CO2 européen ?

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Le projet est situé sur la côte d'une île au large de la Norvège. Photo : AFP.

Sur les rives d'une île au large de la côte norvégienne de la mer du Nord, des ingénieurs construisent un cimetière pour les gaz à effet de serre indésirables.

Le futur terminal doit pomper des tonnes de dioxyde de carbone liquéfié capturées au sommet des cheminées d'usines à travers l'Europe dans des cavités profondes sous les fonds marins.

Le projet dans la municipalité occidentale d'Oygarden vise à empêcher le gaz de pénétrer dans l'atmosphère et de contribuer au réchauffement climatique.

Il s'agit "de la première infrastructure de transport et de stockage en libre accès au monde, permettant à tout émetteur qui a capté ses émissions de CO2 de livrer ce CO2 pour une manipulation, un transport puis un stockage permanent en toute sécurité", a déclaré à l'AFP le chef de projet Sverre Overa.

Alors que la planète lutte pour atteindre ses objectifs climatiques, certains experts du climat voient la technique, appelée captage et stockage du carbone, ou CSC, comme un moyen de réduire partiellement les émissions des industries basées sur les combustibles fossiles.



Schéma explicatif du processus de capture et de stockage du carbone (CCS), tel qu'il est mis en oeuvre dans le projet Northern Lights en Norvège - afp.com - Valentin RAKOVSKY

La Norvège est le plus grand producteur d'hydrocarbures d'Europe occidentale, mais elle possède également les meilleures perspectives de stockage de CO2 du continent, en particulier dans ses champs pétroliers épuisés de la mer du Nord.

Le gouvernement a financé 80% de l'infrastructure, mettant 1,7 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars) sur la table dans le cadre d'un plan d'État plus large pour développer la technologie.

Une cimenterie et une usine de valorisation énergétique des déchets de la région d'Oslo vont envoyer leur CO2 sur le site.

Mais la plus grande originalité du projet est d'ordre commercial : inviter des firmes étrangères à envoyer leur pollution au CO2



Le site doit stocker le CO2 capté d'aussi loin que les Pays-Bas et l'Allemagne.

Plans de pipeline

L'utilisation du CSC pour réduire la pollution par le carbone n'est pas une idée nouvelle, mais malgré de généreuses subventions, la technologie n'a jamais décollé, principalement parce qu'elle est très coûteuse.

L'une des plus grandes installations de capture de carbone au monde, à la centrale au charbon de Petra Nova au Texas, a été mise sous cocon en 2020 parce qu'elle n'était pas économique.

Il n'y a que quelques dizaines de projets CCS opérationnels dans le monde, selon le Global CCS Institute, géré par l'industrie.

Mais l'incapacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs de l'Accord de Paris et un afflux massif de subventions gouvernementales ont insufflé une nouvelle vie à la technologie.

Les géants de l'énergie Equinor, TotalEnergies et Shell ont mis en place un partenariat - baptisé Northern Lights - qui sera le premier service de transport et de stockage transfrontalier de CO2 au monde lors de son lancement prévu en 2024.

Un pipeline injectera le CO2 liquéfié dans des poches géologiques à 2.600 mètres sous le plancher océanique, et l'idée est qu'il y restera pour de bon.

Lundi 5 septembre 2022, les partenaires de Northern Lights ont annoncé un premier accord commercial transfrontalier.

A partir de 2025, il s'agit de s'assurer que 800.000 tonnes de CO2 soient capturées chaque année dans une usine aux Pays-Bas appartenant au fabricant norvégien d'engrais Yara, puis expédiées à Oygarden et stockées là-bas.

Les deux sociétés énergétiques, le géant norvégien du pétrole et du gaz Equinor et l'allemand Wintershall Dea, ont annoncé un projet visant à acheminer le dioxyde de carbone capturé en Allemagne vers le site de stockage offshore norvégien.



Les critiques avertissent que la capture et le stockage du carbone pourraient prolonger l'extraction des combustibles fossiles.


S'il est confirmé, le partenariat entre Equinor et Wintershall Dea pourrait impliquer la construction d'un pipeline de 900 kilomètres (560 miles) reliant une installation de collecte de CO2 dans le nord de l'Allemagne à des sites de stockage en Norvège d'ici 2032.

Un projet similaire avec la Belgique est déjà en préparation.


Pas une "solution appropriée"

Dans sa première phase, le dispositif Northern Lights pourra traiter 1,5 million de tonnes de CO2 par an, puis plus tard entre 5 et 6 millions de tonnes.

Mais ce n'est qu'une infime partie des émissions annuelles de carbone à travers l'Europe.

L'Union européenne a émis 3,7 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020, selon l'Agence européenne pour l'environnement.

De nombreux experts du climat préviennent que la capture du carbone n'est pas une solution miracle à la crise climatique.

Les critiques avertissent que le CSC pourrait prolonger l'extraction des combustibles fossiles alors que le monde essaie de se tourner vers les énergies propres et renouvelables.

Halvard Raavand, de Greenpeace Norvège, a déclaré que le groupe de campagne s'était toujours opposé à cette pratique.

"Au début, il était très facile de s'opposer à toutes sortes de CSC ( captage et stockage du carbone) et maintenant, en raison du manque d'action climatique, c'est bien sûr un débat plus difficile à aborder", a-t-il déclaré.

"Cet argent devrait plutôt être dépensé pour développer une solution appropriée que nous savons fonctionner et qui pourrait réduire les factures d'électricité des gens ordinaires, comme l'isolation des maisons ou des panneaux solaires".


SourceNorway's future CO2 cemetery takes shape










(FR) Ramzan Kadyrov, le chef de la République de Tchétchénie, a soudainement annoncé son intention de démissionner.

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Ramzan Kadyrov - chef de la République russe de Tchétchénie. (Photo: TASS)

Dans une vidéo diffusée sur Telegram, Ramzan Kadyrov, le chef de la République de Tchétchénie, a déclaré qu'il envisageait de quitter la direction de cette région.

Selon RT, le 3 septembre 2022, dans une vidéo diffusée sur Telegram, Ramzan Kadyrov a déclaré qu'il était le plus ancien dirigeant d'une région de la Fédération de Russie et qu'il envisageait de démissionner.

RT a cité le dirigeant tchétchène disant qu'il méritait lui-même "des vacances longues et indéfinies" après avoir occupé ce poste pendant les 15 dernières années.

Ramzan Kadyrov a parlé joyeusement de son intention de démissionner et a partagé : "Je pense que mon temps est compté, avant qu'ils ne me virent. J'y ai déjà pensé."

"Je me rends compte moi-même que je suis à la tête d'une région de la Fédération de Russie depuis trop longtemps. Je pense que je mérite pleinement des vacances longues et indéfinies", a déclaré Ramzan Kadyrov.

La déclaration soulève des questions quant à savoir si le dirigeant tchétchène envisage vraiment de partir. On ne sait toujours pas quel est le prochain plan de Ramzan Kadyrov s'il part.

Ramzan Kadyrov a également fait des déclarations similaires en novembre 2017 et février 2016, faisant allusion à un changement à la tête de la République russe de Tchétchénie.

Le leader Ramzan Kadyrov est à la tête de la Tchétchénie depuis 2007 jusqu'à aujourd'hui. Actuellement en Russie, il n'y a pas de limite au mandat d'un chef de la république.

Ramzan Kadyrov est actuellement le commandant suprême des forces spéciales tchétchènes combatives et un allié fidèle du président russe Vladimir Poutine. Il a reçu une fois la médaille héroïque du président Poutine - la plus haute distinction de la Russie.

Deux jours seulement après que la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine (24 février 2022), Ramzan Kadyrov a annoncé l'envoi de forces tchétchènes sur le champ de bataille









dimanche 4 septembre 2022

(FR) France : Bernard Cazeneuve lance un manifeste pour « une autre gauche »

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Bernard Cazeneuve, à Paris le février 2022 (illustration). — JEANNE ACCORSINI.

Une semaine après la rentrée des socialistes à Blois, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve est sorti de son silence politique. Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche ce 4 septembre 2022, il réclame une profonde refondation de la gauche. Celui qui a quitté le PS en mai 2022 dernier pour protester contre l’accord entre son parti et La France insoumise au sein de l’union de la gauche, signe, avec 400 personnalités de gauche, un manifeste pour refonder la social-démocratie. 

Une gauche « sous la domination de Jean-Luc Mélenchon », une direction du Parti socialiste « toutouisée », Bernard Cazeneuve pilonne la stratégie du patron du PS, Olivier Faure, artisan et défenseur de l’accord Nupes avec insoumis, écologistes et communistes.

L’ex-Premier ministre sous François Hollande reproche à l’union de la gauche sa position anti-nucléaire, mais il fustige surtout le chef des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, accusé d’organiser la « confrontation de tous contre tous » et d’attaquer les institutions de la République.

« Une autre gauche est possible », sociale-démocrate, républicaine et universaliste, fait valoir Bernard Cazeneuve alors que la campagne pour la tête du PS démarre. 


Une dynamique portée par une nouvelle génération

Quatre cents personnalités signent ce manifeste avec lui. Parmi elles, d’anciens ministres et responsables socialistes, des élus locaux, tous ou presque opposés à la Nupes.

Une absente tout de même : l’ancienne candidate à la présidentielle et actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, pourtant critique de la Nupes.

Bernard Cazeneuve ou le retour des éléphants du PS et du « c’était mieux avant » ? L’ancien ministre de l’Intérieur balaie et promet que la dynamique qu’il appelle de ses vœux sera portée par une nouvelle génération. 






samedi 3 septembre 2022

(FR) Guerre en Ukraine : les soldats fantômes de Vladimir Poutine

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Pour les experts militaires, l'ordre de Vladimir Poutine d'ajouter 137 000 soldats à l'armée russe semble plus que difficile à respecter pour l'état-major. © Studio graphique France Médias Monde.

Le 25 août 2022, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret annonçant que l'armée du pays ajoutera 137.000 nouvelles recrues cette année, pour atteindre un total de 1,15 million de combattants au début de l'année 2023. Pour la plupart des experts des affaires militaires russes interrogés par la chaîne de télévision française France 24, il s'agit d'un objectif apparemment inaccessible. 

Selon le quotidien britannique The Guardian du 25 août 2022, il s'agira de la plus forte augmentation de troupes depuis de nombreuses années. Les efforts récents pour augmenter les troupes ont commencé en 2017, lorsque l'armée russe a ajouté 13.698 hommes. 

Lorsqu'il a décidé d'augmenter le nombre de troupes, Vladimir Poutine a clairement voulu envoyer plus de troupes en Ukraine, augmentant son avantage numérique sur le champ de bataille, dans l'espoir de faire des percées significatives dans le sud et l'est de l'Ukraine. 


Vladimir sera dupe comme Catherine II 

Cependant, les experts militaires russes ne pouvaient s'empêcher de douter de l'existence d'une armée renforcée avec des centaines de milliers de nouvelles recrues. Dans son analyse du 29 août 2022 des « Soldats fantômes de Vladimir Poutine », la radio France24 a mis en avant un commentaire sur Twitter le 25 août 2022 de Mark Galeotti, directeur de Mayak Intelligence, cabinet de conseil sur les questions de sécurité russe, l'annonce par le président d'une augmentation des effectifs "pourrait ouvrir la porte à la soi-disant 'potemkinisation' de l'armée russe". 

Selon France24, le terme « Potemkinisation » rappelle les « villages Potemkine », nom donné aux scènes qui simulent les beaux villages érigés pour tromper l'œil du spectateur, qui, selon la légende, appartenaient autrefois au prince Grigori Potemkine, un favori de La reine Catherine II, construite en Crimée au 18ème siècle pour dissimuler la vraie pauvreté de la région visitée par la reine.

Si cette légende historique a été largement démentie, le terme est encore utilisé en Russie pour désigner les tentatives de donner une fausse bonne image d'une situation. Dans le cas spécifique lié au décret du président Poutine, l'armée russe peut chercher à augmenter artificiellement le nombre de soldats pour atteindre les objectifs fixés par Poutine, car comment augmenter le nombre de soldats à 1,15 million de soldats combattus en quelques mois. 

Tout d'abord, selon des experts cités par France24, le postulat arithmétique sur lequel se base M. Poutine, a un gros défaut dès le départ. Le président russe s'est appuyé sur des données officielles sur une grande armée de plus d'un million d'hommes. Or, selon Huseyn Aliyev, chercheur sur le conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow (Ecosse), spécialisé sur la question de la mobilisation militaire en Russie : "Tout le monde sait que depuis le tout début de la guerre en Ukraine, la Russie les chiffres sont beaucoup moins". 

Selon les estimations, la Russie n'en compte qu'entre 250 000 et 300 000 prêts à combattre. Les autres sont des employés civils de l'armée enregistrés comme soldats, voire des membres de la famille de responsables gouvernementaux dont les noms ont été ajoutés afin que les salaires militaires soient versés à ces responsables. 

Dès lors, l'armée russe sera loin d'atteindre le chiffre de 1,15 million de personnes avec le renfort de 137.000 soldats « seulement ». 


Les prisonniers, les mercenaires et les personnes de plus de 40 ans ne suffisent pas

Cependant, même ce nombre projeté de recrues semble irréaliste. "La Russie a très peu d'options pour trouver rapidement de nombreux soldats", a déclaré Jeff Hawn, expert des affaires militaires russes et conseiller en affaires étrangères au New Lines Institute, un groupe de réflexion américain sur la géopolitique souligné : "La Russie a peu d'options pour trouver rapidement autant de soldats. La campagne d'appel à l'armée au printemps a des résultats décevants, de nombreux jeunes évitant le service militaire".

Le tout nouveau 3e corps d'armée, que Moscou a décidé le 27 août 2022 de déployer sur le front ukrainien, illustre les difficultés de la Russie à recruter des recrues. L'expert Huseyn Aliyev explique : "C'est une armée de réserve, formée il y a seulement quelques mois avec un nombre d'environ 18.000 personnes en principe. Mais le Kremlin n'a pu en mobiliser qu'environ 15.000, malgré une série d'incitations". 

Le salaire des nouvelles recrues est trois fois plus élevé que le salaire traditionnel des soldats russes. L'âge maximum d'enrôlement - qui était auparavant de 40 ans - a été aboli fin mai 2022 pour encourager les personnes âgées à rejoindre l'effort militaire en Ukraine. 

Ces derniers mois, l'armée russe a tenté de manière créative d'augmenter ses effectifs et de remplacer ceux perdus en Ukraine. Selon Moscow Times le début juillet 2022, des recruteurs se sont rendus dans les prisons de plusieurs villes, proposant de réduire les peines des prisonniers ayant une expérience militaire s'ils acceptaient de partir en guerre. 

De plus, selon Jeff Hawn : "L'armée russe reçoit également des mercenaires et des combattants de Syrie et recrute des troupes parmi les minorités ethniques d'Asie centrale" (principalement au Tadjikistan et au Kirghizstan). Ces initiatives visaient à compenser en partie les pertes en première ligne, "encore largement insuffisantes pour atteindre l'objectif de 137.000 nouvelles recrues". 

Le chercheur fait valoir que ces recrues issues d'horizons divers et variés n'ont aucune connaissance de la culture militaire russe et "cette intégration est très pauvre dans le système de commandement de l'armée". En d'autres termes, le problème de l'armée russe n'est pas seulement quantitatif mais aussi qualitatif. 

Aliyev a ajouté : "Les nouveaux bataillons 'volontaires' s'entraînent actuellement pendant deux semaines avant d'être envoyés au front, une durée totalement insuffisante". Selon lui, c'est aussi un autre problème lié à la course au nombre de soldats : "Même si Moscou parvient à trouver 137.000 soldats, l'armée russe est encore loin d'avoir suffisamment d'officiers de formation pour assurer que les recrues puissent rapidement être prêtes au combat.".


Gonfler les données pour suivre la cible 

Les difficultés de recrutement des troupes entraînaient un risque de « potemkinisation », les commandants militaires exagérant les effectifs pour correspondre à leurs cibles. 

Selon l'expert Jeff Hawn, "la probabilité la plus élevée est que chaque caserne reçoive un objectif sur le nombre de recrues à recruter. Ils trouveront un moyen d'atteindre la cible, quitte à créer des recrues fantômes. Leur budget en dépendra". 

Lors de la signature du décret pour augmenter le nombre de troupes, Vladimir Poutine a exhorté ses subordonnés à tricher avec les chiffres. Mais pour le propriétaire du Kremlin, il était plus important qu'il prouve qu'il pouvait augmenter ses effectifs sans problème. 

Le premier est à des fins de propagande interne. "Cela contribue à perpétuer l'illusion au sein de la population russe que les gens sont toujours excités à l'idée d'aller se battre en Ukraine", a noté l'expert Huseyn Aliyev

De plus, "c'est aussi une façon de dire à l'Occident que Moscou est prêt pour un conflit prolongé". Le Kremlin n'aurait pas décidé d'une telle augmentation de troupes s'il voulait mettre fin à la guerre au plus vite.

Cependant, il existe une dernière théorie. Selon Jeff Hawn : "Vladimir Poutine vit dans une telle bulle d'information qu'il est très probable qu'il croit vraiment que l'armée peut facilement ajouter 137.000 nouveaux soldats". Pour cet expert, l'ordre d'augmentation des effectifs du 25 août 2022 sera probablement la preuve que le propriétaire du Kremlin est complètement coupé de la réalité.


SourceChiến tranh Ukraina: Quân Đội Nga đối mặt với nguy cơ “Potemkin hóa”











(FR) Tout savoir sur le méthanier

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Le gaz naturel liquide est transporté à bord de bateaux spécialement prévus à cet effet, appelés des méthaniers. AP

Parcourant les mers et les océans, le méthanier est un navire qui sert à transporter du gaz naturel liquéfié LNG (Liquefied natural gas tanker). Le méthanier a un rôle bien précis, c’est pour cela qu’il présente des caractéristiques particulières qui lui permettent de transporter le gaz par les voies maritimes. Sa structure, ainsi que sa conception sont spécialement adaptées à ce type de marchandise, qui doit souvent être acheminée sur des milliers de kilomètres.


Le rôle d’un méthanier

Le méthanier est spécialement conçu pour transporter du gaz naturel liquéfié, GNL. Ce gaz liquéfié est composé d’une grande partie de méthane, environ 60 à 95 %, ce qui explique le nom donné aux méthaniers.

Facile à transporter à l’état liquide, le gaz naturel liquéfié est non corrosif, ce qui permet aux méthaniers de l’acheminer dans des cuves adaptées. De plus, grâce à cet état liquide, le GNL est jusqu’à 600 fois moins volumineux, par rapport à son état gazeux. Cela permet aux méthaniers d’en transporter de très grandes quantités.

Les raisons d’un tel navire

Le méthanier est un moyen de transport du gaz par les voies maritimes. L’autre possibilité étant l’acheminement par des gazoducs. Ses cuves sont confectionnées pour recevoir de grandes quantités de GNL et les acheminer vers différents pays.

Ce type de navire est adapté aux caractéristiques du GNL, que ce soit en termes de dangerosité du gaz ou de son stockage. En effet, pour être conservé à l’état liquide, le gaz naturel doit avoir une température constante de -162°C. Les méthaniers sont alors pourvus de cuves qui maintiennent cette température.  

Le parcours du méthanier

Le méthanier effectue un parcours qui lui permet d’aller d’un champ de production où est extrait le gaz naturel vers un port méthanier. Les zones de chargement sont proches de celles du pétrole, car le gaz naturel est lui aussi puisé dans les gisements souterrains. Une fois liquéfié, il est stocké dans les cuves du méthanier, dont les capacités varient d’un navire à l’autre.

Une fois en mer, le méthanier prend la destination du port méthanier dans lequel il doit effectuer sa livraison. Sa vitesse moyenne est de 19 nœuds. Il met donc plusieurs jours pour parcourir de longues distances, comme celles séparant le Moyen-Orient et les côtes atlantiques européennes, par exemple.

En France, on compte plusieurs ports méthaniers, comme ceux de :

- Fos Tonkin, dans les Bouches-du-Rhône

- Fos Cavaou, dans les Bouches-du-Rhône

- Dunkerque, dans le Nord

- Montoirde-Bretagne, en Loire-Atlantique

 Ces derniers accueillent des méthaniers venus de nombreux pays, comme le Qatar, la Russie, le Yémen ou encore l’Égypte.

Un mode de transport en voie de développement

Le transport du gaz naturel grâce aux gazoducs est aujourd’hui l’un des moyens les plus employés. Cependant, l’utilisation des méthaniers se développe de plus en plus, en raison des longues distances sur lesquelles doit être acheminé le gaz. En effet, les zones d’exploitation s’éloignent de plus en plus des zones de livraison et de consommation. Les réseaux de gazoducs n’offrent pas autant de souplesse qu’un méthanier lorsqu’il s’agit d’aller encore plus loin. Ainsi, ces navires évitent d’avoir à construire des réseaux supplémentaires.

De plus, les conflits armés touchant les zones géographiques où passent des gazoducs rendent l’utilisation de ces derniers très complexe. Le méthanier s’avère alors plus sécuritaire

Les avantages du méthanier

Le méthanier peut contenir du gaz liquéfié. Ce dernier occupe un volume très largement inférieur au gaz à l’état gazeux. Ceci combiné à la grande capacité des cuves, le méthanier permet donc de transporter de très grandes quantités de gaz qui vont permettre de limiter les pénuries d’approvisionnement, ou du moins les anticiper.

Contrairement au réseau de gazoduc qui est fixe, et qui relie un pays à un autre, le méthanier peut aller récupérer du GNL dans n’importe quel pays. C’est cette souplesse d’approvisionnement qui plaît aux groupes énergétiques qui revendent le gaz naturel. Ainsi, si des conflits géopolitiques viennent perturber l’échange entre un pays producteur et un pays consommateur, alors le consommateur peut décider d’aller se servir ailleurs.


Des caractéristiques particulières

Des cuves spécialement adaptées

Pour transporter le gaz naturel liquéfié, le méthanier est doté de cuves particulières. Il en possède généralement 4 ou 5, un chiffre qui peut être supérieur pour les plus gros tankers existants.

Les cuves du méthanier ont la particularité d’être munies d’une barrière isolante qui est remplie d’azote gazeux. Cet azote a pour rôle d’éviter une éventuelle réaction avec l’oxygène contenu dans l’atmosphère. Des dispositifs de détection sont également installés afin de déceler toute fuite de gaz, et ainsi limiter les risques d’explosion et d’incendie.

Une double coque sécuritaire

Pour éviter que les cuves soient fissurées en cas de collision ou d’échouage en mer, le méthanier est équipé d’une double coque. Celle-ci apporte une protection supplémentaire aux cuves qui sont elles-mêmes déjà très sécurisées. Ainsi, le risque de fuite de gaz est réduit.

La parade contre l’évaporation des gaz

Bien que les cuves du méthanier soient isolées de manière optimale, le GNL réussit à s’évaporer, ce qui est un procédé totalement naturel pour le gaz. Pour éviter les pertes et les optimiser au mieux, certains méthaniers récupèrent les gaz d’évaporation afin d’alimenter les chaudières à gaz servant à faire fonctionner les moteurs du navire

Un navire peu polluant

Le méthanier est l’un des géants des mers les moins polluants. En effet, grâce à la récupération des vapeurs de gaz, sa consommation en pétrole est réduite. De plus, de nouvelles générations de méthaniers, plus écologiques, sont mises au point. Ces navires modernes utilisent des moteurs diesel-électrique, plus performants et moins polluants que les moteurs diesel classiques. 

Un navire roi des mers

La dangerosité de la marchandise transportée par le méthanier fait de ce navire un bateau prioritaire sur de nombreuses voies maritimes. En effet, afin d’éviter tout risque de collision, qui pourrait générer une explosion, le méthanier est prioritaire pour emprunter les chenaux de navigation. Cela est vrai dans de nombreux pays.

Ainsi, sur les voies fluviales étroites, qui permettent de traverser une zone géographique ou d’accéder à un port méthanier, le méthanier est le premier à passer. Les autres navires ne doivent pas le croiser, ils s’écartent et patientent jusqu’à ce que le méthanier ait franchi le canal. Cependant, ils peuvent le suivre, à distance raisonnable, afin de ne pas perdre de temps.


Les différents types de méthaniers

Trois types de méthaniers parcourent actuellement les mers et les océans : 

1. les méthaniers à membrane 

2. les méthaniers à sphères 

3. les méthaniers prismatiques

Leur différence repose sur les cuves, qui ne sont pas élaborées de la même manière d’un modèle à l’autre.

Pour le transport du gaz naturel liquéfié, les groupes énergétiques spécialisés dans l’acheminement de cette énergie fossile se tournent vers le type de méthanier qui convient le mieux. Les critères de choix reposent généralement sur les capacités de stockage, les distances à parcourir, les technologies utilisées, mais aussi sur les performances et le rendement que peuvent offrir ces géants des océans.

Les méthaniers à membrane

Ce type de méthanier est celui qui est le plus utilisé à travers le monde. Généralement pourvu de quatre cuves, il en existe deux principales sortes :

- Avec une membrane en inox

- Avec une membrane en Invar

Le méthanier à membrane en inox est doté de cuves isolées grâce à de la mousse polyuréthane renforcée. Présentée sous forme de blocs, cette mousse est recouverte d’une membrane en inox qui absorbe les déformations que peuvent engendrer les températures du gaz liquide sur l’inox.

Le méthanier à membrane en Invar profite de caissons isolants en contreplaqué qui sont remplis de perlite ou de laine de verre, selon le modèle. Une membrane en Invar, un alliage de fer et de nickel qui résiste à la dilation thermique, recouvre ensuite ces caissons en deux couches. 

Les méthaniers à sphères

Facilement reconnaissable grâce à ses cuves en forme de sphères, le méthanier à sphères est doté de cuves en aluminium qui sont enveloppées d’un isolant. Il compte en général entre quatre et cinq cuves, qui dépassent du pont et qui sont parfaitement visibles.

Pendant le transport maritime, ce type de méthanier est moins soumis au ballotage que les autres modèles. Ceci est vrai lorsque les cuves ne sont pas remplies en totalité. Ainsi, le gaz liquide ne déstabilise pas le bateau pendant la navigation, en particulier lorsqu’il doit essuyer des vents tempétueux en pleine mer. 

Les méthaniers prismatiques

Troisième type de méthanier, le modèle prismatique est muni de cuves qui sont posées directement sur la coque du bateau. Les cuves de ce méthanier sont conçues en aluminium et sont dotées d’une seule couche d’isolant. Les Coréens et les Japonais utilisent beaucoup ce type de méthanier qu’ils ont développé.

Une seconde couche d’isolation est généralement placée entre la cuve et la quille du méthanier. Cela a pour but d’éviter une éventuelle fuite de gaz liquide qui, à cause de ses -163°C, pourrait entièrement geler la coque du navire et l’affaiblir.

Les méthaniers dans le monde

En 2017, on dénombrait 511 méthaniers en service à travers le monde. Ces derniers peuvent transporter en moyenne 160.000 mètres cubes de gaz naturel liquéfié. Certains de ces tankers ont une capacité supérieure à la moyenne, comme le Rasheeda, qui peut transporter à lui seul jusqu’à 266.000 mètres cubes de gaz naturel liquéfié, ce qui lui permet de pratiquement doubler les capacités d’un méthanier classique. Les plus gros méthaniers s’approvisionnent essentiellement au Qatar, un pays où les réserves de gaz naturel sont encore importantes.



Le méthanier Gaselys, d'une capacité de 154 000 m3.

C’est la Corée du Sud qui réalise le plus grand nombre de méthaniers. Le Japon est le second producteur mondial, ainsi que le premier importateur de GNL au monde. La France conçoit elle aussi des méthaniers qui sont dotés de technologies mises au point sur le territoire. Ces bateaux sont produits dans les Chantiers navals de l’Atlantique, à Saint-Nazaire.

 

Un gaz moins cher grâce à TotalEnergies

Le gaz naturel liquéfié transporté par les méthaniers est celui utilisé dans les foyers, pour alimenter les systèmes de chauffage, de cuisson et de production d’eau chaude sanitaire. Avant d’arriver jusqu’à son point de livraison, il est retraité, pour retrouver son état gazeux et être injecté dans le réseau de gaz.

Ce sont les besoins en gaz naturel d’un pays qui influent sur le nombre de méthaniers possédés par les groupes énergétiques. La consommation grandissante et les conflits géopolitiques menant à privilégier les transports maritimes annoncent un fort développement des méthaniers dans les années à venir. De plus, ce type de transport permet de stocker encore plus de gaz, ce qui influe fortement sur le type d’acheminement choisi.


Siège social de TotalEnergies, à la Défense.

Pour profiter d’un gaz au meilleur prix, chez TotalEnergies vous avez le choix entre trois offres qui vous permettront de payer votre énergie entre 2 et 10 % moins chère que les tarifs réglementés.

Pour souscrire, rien de plus simple, il suffit de contacter un conseiller qui vous guidera dans vos démarches. Aucune coupure de fourniture n’est à prévoir, TotalEnergies s’occupe de tout. Une fois votre fournisseur de gaz naturel changé, vous pourrez profiter rapidement de factures de gaz moins chères.

Rôle, caractéristiques des cuves, parcours, modèles existants, vous savez désormais tout ce qu’il faut savoir sur le méthanier. Grâce à toutes ces informations, vous savez maintenant comment est acheminé le gaz qui vous permet de vous chauffer et de profiter de l’eau chaude. La consommation mondiale de gaz étant en augmentation, on peut penser que les méthaniers seront de plus en plus nombreux à parcourir les mers dans les années proches.


SourceTout savoir sur le méthanier







(FR) La crise énergétique de l'Europe a inauguré une concurrence mondiale pour les transporteurs de gaz naturel liquéfié (GNL)

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Le transport de GNL est tiré par plusieurs facteurs favorables.

La croissance rapide du marché du gaz naturel liquéfié (GNL), amplifié par les besoins d'une Europe qui veut remplacer ses importations de gaz russe, pousse au développement de la flotte de méthaniers, dont la construction mondiale est dominée par trois entreprises coréennes. Analyse d'un marché largement dominé par la Corée du Sud.

La crise énergétique de l'Europe a inauguré une concurrence mondiale pour les transporteurs de gaz naturel, qui à son tour a encore fait grimper les prix du carburant.

La guerre des méthaniers a entraîné une pénurie de navires et continue de faire grimper les prix du carburant. Le gaz naturel liquéfié (GNL) est transporté par des navires spécialisés, en quantité limitée, selon le Wall Street Journal.

Les pays européens ont augmenté leurs achats de GNL aux États-Unis, au Qatar et à d'autres sources cette année, alors que la Russie a réduit ses livraisons à l'UE. Ils sont en concurrence avec des pairs en Corée du Sud et au Japon, où la demande de gaz a grimpé en flèche pendant la canicule.


Pourquoi la demande de méthaniers augmente-t-elle ?

La concurrence a accru la demande de méthaniers, ainsi que leurs prix. Les loyers des camions-citernes existants ont également grimpé en flèche, poussant les prix du gaz en Europe et en Asie à des niveaux records.

Les prix du gaz en Europe ont bondi de 15% le 22 août 2022, après que la Russie a annoncé qu'elle cesserait temporairement de fournir du gaz via un pipeline clé pour une maintenance imprévue plus tard ce mois-ci. Parallèlement à cela, le marché américain du gaz naturel a augmenté de 3,7 % pour atteindre son plus haut niveau depuis 2008.

Les commerçants s'attendent à ce que les prix du gaz et des pétroliers augmentent encore si la Chine, où la demande d'énergie a chuté en raison de la fermeture du coronavirus, revient sur le marché d'avant l'hiver.

La course aux pétroliers est un autre signe du remodelage de la carte énergétique mondiale, après que la Russie a lancé une « opération militaire » en Ukraine. Le conflit a accru la concurrence pour les approvisionnements énergétiques et perturbé certaines parties du marché mondial du pétrole et du gaz.

Même avant le conflit en Ukraine, la demande de GNL et de pétroliers était élevée même avant le conflit en Ukraine, lorsque des conditions météorologiques extrêmes ont affecté la production d'hydroélectricité et que de nombreuses économies ont cherché à éliminer les rejets de charbon. Le conflit en Ukraine a alimenté cette tendance.



Un méthanier est en cours de construction à l'usine de Geoje, en Corée du Sud. Photo : Bloomberg .

Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré que 40% de l'approvisionnement en gaz de l'Union européenne provenait de Russie, selon TASS . Le gaz est également principalement fourni par des gazoducs.

Comme il faudra du temps pour moderniser le réseau de gazoducs afin que l'Europe puisse importer du gaz d'ailleurs, l'alternative à court terme est le GNL. Malgré le prix plus élevé, le GNL peut être acheté et expédié par les producteurs sur de plus longues distances.

Pendant la production de GNL, le gaz est refroidi à -160 degrés Celsius et liquéfié, après quoi il peut être stocké et transporté vers les ports. Ici, il est remis à l'état gazeux et utilisé pour alimenter les usines, ainsi que pour chauffer les maisons.


L'Europe est de plus en plus exigeante

La concurrence pour les méthaniers présente un autre défi pour l'Europe, où les gouvernements se battent pour remplir les installations de stockage avant l'hiver. De nombreuses entreprises de la région sont également confrontées à des prix élevés du gaz.

Depuis le 27 juillet 222, l'approvisionnement en gaz via le gazoduc Nord Stream a été réduit à 20% de sa capacité maximale en raison de l'arrêt de certaines turbines à gaz, selon TASS .

Moscou a blâmé les sanctions occidentales pour cela. Pendant ce temps, les responsables allemands et européens ont qualifié cette décision d'attaque économique.



Un projet devrait construire un terminal méthanier flottant dans le port allemand de Wilhelmshaven, qui cherche d'autres sources de carburant pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Photo : Reuter.

En pleine ruée vers le gaz, le tarif de location des tankers devant être utilisés entre septembre et novembre est passé à 105.250 USD /jour, contre 64.000 USD /jour actuellement.

Pour éviter de tomber dans une situation difficile, les marchands achètent également plus de navires. Selon Stephen Gordon, PDG de la compagnie maritime Clarkson, les clients ont payé 24,1 milliards de dollars pour de nouvelles commandes de transporteurs de GNL jusqu'à présent cette année. Ils ont dépassé le chiffre de 15,6 milliards de dollars pour l'année 2021.

Actuellement, 257 navires sont en commande dans le monde, selon le cabinet de conseil Rystad Energy. Rystad estime que les constructeurs navals de Corée du Sud, le plus grand producteur mondial de méthaniers, n'auront plus de capacité pour de nouvelles commandes jusqu'en 2027.



Système de récupération du gaz pour l'utiliser en propulsion.

Le Qatar est l'un des plus gros clients. C'est aussi l'un des plus grands exportateurs de GNL au monde. Le pays est devenu l'espoir de l'Europe dans l'élimination progressive du gaz russe. De nombreux pays européens ont négocié des contrats GNL à long terme avec ce pays.

Kaushal Ramesh, analyste de la société de conseil, a déclaré que la hausse des prix des pétroliers et la hausse des taux d'affrètement affectent la chaîne de valeur du GNL. Cela fait également grimper les prix mondiaux du GNL, qui sont déjà élevés, a-t-il déclaré.

La demande de stockage flottant et de regazéification (FSRU) augmente également. La mise en place de ces installations est plus rapide que la construction d'un terminal méthanier dédié, qui prend souvent des années.

Dans toute l'Europe, 14 FSRU sont actuellement prévus pour la construction. Selon Rystad, le loyer du FSRU est passé à 200.000 dollars par jour, soit le double de ce qu'il était au début de 2021.

L'Allemagne, qui a longtemps dépendu du gaz russe, n'a pas de ports pour recevoir le GNL. Berlin prévoit d'avoir deux FSRU opérationnels d'ici la fin de l'année, ainsi que plusieurs autres FSRU dans les années à venir.










(FR) La Chine fournit à l'Europe une "bouée de sauvetage" énergétique avec la vente de GNL

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La Chine fournit à l'Europe une "bouée de sauvetage" énergétique avec la vente de GNL

La peur de l'Europe des pénuries de gaz en hiver peut être apaisée, grâce à un « chevalier » inattendu : la Chine. Les Européens ont constitué des réserves de gaz plus vite que prévu grâce à du gaz naturel liquéfié cédé par les Chinois.


La Chine fournit une "force vitale" à l'UE

La Chine fournit à l'Europe une "bouée de sauvetage" énergétique avec la vente de GNL

La Chine, premier acheteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), revend une partie de ses expéditions excédentaires de GNL en raison de la baisse de la demande intérieure d'énergie. Cela a fourni à l'Europe des approvisionnements abondants, malgré les prix plus élevés.

En conséquence, les importations européennes de GNL ont augmenté de 60% en glissement annuel au cours des six premiers mois de l'année, selon le cabinet d'études Kpler. L'UE a acheté 53 millions de tonnes et a augmenté le taux d'occupation du stockage de gaz européen à 77 %.

Si cette tendance se poursuit, l'Europe devrait atteindre son objectif déclaré de remplir 80 % de ses installations de stockage de gaz d'ici novembre 2022.

Pour l'instant, l'Europe a pu éviter une crise énergétique. 

Le groupe chinois JOVO, un important négociant en GNL, a récemment révélé qu'il avait revendu une cargaison de GNL à un acheteur européen.


Est-ce que ça va durer ?

Alors qu'est-ce qui a poussé la Chine, pays énergivore, à changer de cap et à devenir vendeur ?

Premièrement, l'économie chinoise ralentit. La croissance du PIB réel au premier semestre de l'année n'a été que de 2,5 %. Xuelian Li, analyste principal au Marubeni Research Institute, a déclaré que le confinement dans les zones urbaines a entraîné une baisse de la demande de carburants industriels et de produits chimiques, qui à son tour a entraîné une baisse de la demande de gaz dans la région depuis six mois.

"Cette tendance ne devrait pas s'accentuer davantage au second semestre", a déclaré Xuelian Li.

La seconde est que la Chine augmente sa production d'énergie, y compris le charbon. La Chine se concentre actuellement sur la sécurité énergétique, a déclaré Mika Takehara, chercheur principal à la Japan National Petroleum and Metals Corporation.

Par exemple, la province du Shanxi a augmenté sa production de charbon de 100 millions de tonnes à 1,3 milliard de tonnes cette année et augmentera de 50 millions de tonnes d'ici 2023, selon les médias locaux.

La propre production de gaz de la Chine est également en expansion. Selon la société de conseil en gaz Sia Energy, la production nationale de gaz devrait augmenter de 7 % en glissement annuel en 2022. Dans le même temps, les importations chinoises de GNL devraient chuter de 20 % cette année.

Mais les chercheurs soulignent une remarque importante. Ce soulagement pour l'Europe est dû au ralentissement économique de la Chine ces derniers temps. Dès que l'activité économique reprendra en Chine, la situation s'inversera rapidement.

La chute des importations chinoises a eu un impact sur les prix internationaux. Les prix du GNL en Asie sont actuellement d'environ 45 USD/BTU, soit 10 USD de moins que le gaz naturel européen (plus de 60 USD/million de BTU).

Actuellement, la demande européenne est énorme. Selon l'Energy Information Administration des États-Unis, l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe est à son plus bas niveau depuis 40 ans. La quantité de gaz circulant dans les gazoducs ne représente que 20 % de ce qu'elle était il y a un an.

L'Europe a réagi en achetant du GNL sur le marché au comptant - quel que soit le prix plus élevé - et s'est engagée à réduire sa consommation de gaz naturel de 15 % d'ici mars de l'année 2023.

Cependant, il est toujours possible que les importations de gaz en provenance de Russie tombent à zéro, a déclaré Toshiyuki Makabe, analyste chez Goldman Sachs. Dans ce scénario, l'Europe devrait acheter la quasi-totalité du GNL restant sur le marché au comptant - une tâche irréaliste.

En conséquence, la Chine joue un rôle de plus en plus important sur le marché de l'énergie.

Un négociant en contrats à terme basé à Shanghai a déclaré à Nikkei que les bénéfices d'un tel commerce pourraient atteindre des dizaines de millions à 100 millions de dollars.

Le plus grand raffineur chinois Sinopec Group a également admis lors d'une conférence de presse sur les résultats en avril qu'il avait déplacé l'excédent de GNL vers les marchés internationaux.

Les médias locaux ont rapporté que Sinopec à elle seule a vendu 45 cargaisons de GNL, soit environ 3,15 millions de tonnes. Le GNL total revendu par la Chine pourrait dépasser 4 millions de tonnes, soit 7 % des importations de gaz de l'Europe, au cours du semestre janvier-juin.