jeudi 30 janvier 2025

(FR) Canal de Panama

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Cliquer sur https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Panama_Canal_Map_FR.png pour agrandir la carte et vue schématique en coupe du canal.


Le canal de Panama est un canal maritime de 80 k m de long, qui traverse l'isthme de Panama en Amérique centrale, reliant l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. Sa construction a été l'un des projets d’ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Son influence sur le commerce maritime a été considérable, puisque les navires n’ont plus eu besoin de faire route par le cap Horn et le passage de Drake, à la pointe australe de l’Amérique du Sud. Un navire allant de New York à San Francisco par le canal parcourt 9 500 kilomètres, soit moins de la moitié des 22 500 kilomètres du voyage par le cap Horn.

L'histoire du canal de Panama est très mouvementée. Le concept d’un canal à Panama remonte au début du XVIe siècle. Une des premières représentations iconographiques du canal est indiquée sur la carte des Conseils du missionnaire breton Michel Le Nobletz vers 1630. La première tentative de construction ne commença qu'en 1880, sous l’impulsion française de Ferdinand de Lesseps, grâce à une collecte de fonds géante à la Bourse de Paris. Après l'échec de cette tentative, le travail fut terminé par les États-Unis sous la direction de George Washington Goethals, et le canal ouvrit le 15 août 1914. La construction des 80 kilomètres du canal a été parsemée de problèmes, des maladies comme le paludisme et la fièvre jaune, aux glissements de terrain. Le nombre de travailleurs qui périrent de maladie durant la construction a été évalué à plusieurs milliers (plus de 5 600 pour la seule période française 1881-1889).



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https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f7/Panama_Canal_Gatun_Locks.jpg 
pour agrandir Un remorqueur du canal, se dirigeant vers le côté Caraïbes, attend d’être rejoint par un navire dans la chambre supérieure de l’écluse de Gatún.

Depuis son ouverture, le canal a remporté un énorme succès et continue d’être un point de passage stratégique pour la navigation. Chaque année, il est emprunté par plus de 14 000 navires transportant plus de 203 millions de tonnes de cargaison. Jusqu'à 2002, un total de 800 000 navires étaient passés par le canal. Des travaux d'élargissement du canal ont été lancés en septembre 2007 pour livrer passage à des navires de plus gros tonnage, transportant jusqu'à 12 000 conteneurs, soit plus du double de la charge auparavant autorisée à emprunter la voie navigable. C'est un groupement d'entreprises mené par l'entreprise espagnole Sacyr, l'italienne Salini Impregilo, la belge Jan de Nul et la panaméenne Constructora Urbana, qui a réalisé les travaux. Le premier navire « new Panamax » (ou neopanamax) passe les nouvelles écluses le 26 juin 2016.

Le canal peut accueillir des bateaux de différentes tailles, allant des yachts privés jusqu'à de gros navires de commerce. Les bateaux ayant la plus grande taille admissible dans le canal sont désignés sous l’appellation « Panamax ». Un nombre croissant de navires dépassent cette taille et sont appelés « post-Panamax ».

Le canal de Panama est probablement l'une des aiguilles les plus importantes pour l'ensemble de l'économie mondiale. Il relie, par plus de 140 routes maritimes, quelque 1.700 ports dans 160 pays. Il est essentiel pour l'approvisionnement de l'Amérique du Nord et du Sud ainsi que pour la liaison avec l'Europe et les mégapoles d'Asie de l'Est. 

En raison du changement climatique, la région d'Amérique centrale devient de plus en plus sèche et les autorités ont de plus en plus de mal à extraire suffisamment d'eau pour faire fonctionner le canal. Une année record de sécheresse a eu lieu en 2023, l'exploitation a dû être interrompue à plusieurs reprises et il est devenu évident à quel point le canal de Panama est effectivement vulnérable. 


Présence chinoise

Avant la prise de possession du canal en 1999, le gouvernement du Panama avait négocié un contrat de 25 ans pour la gestion des terminaux à conteneurs du canal (principalement deux terminaux aux entrées Pacifique et Atlantique) avec une société chinoise, Hutchison Whampoa, basée à Hong Kong, dont le propriétaire Li Ka-shing est l’homme le plus riche de Chine. La société a fusionné en juin 2015 avec Cheung Kong Holdings pour former un nouveau conglomérat nommé CK Hutchison Holdings. Certains Américains ont émis des critiques à ce sujet, alléguant que cela ouvrirait la voie à une occupation par l’armée chinoise et la maîtrise du canal, ou même la possibilité d’une attaque chinoise vers les États-Unis depuis les ports en question. Le gouvernement de Panama répliqua que la Chine n’opérait que dans les ports et non sur le canal, et que le gouvernement américain avait toujours le droit d’intervenir militairement si nécessaire.


Sources :

1. Canal de Panama (Wikipédia)

2. La merveille d'ingénierie qu'est le canal de Panama ! sur YouTube

3. Pourquoi Donald Trump veut à tout prix annexer le canal de Panama? par Juliette Vignaud





mercredi 22 janvier 2025

(FR) Que signifie l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour le monde ?

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Israël est sorti du conflit en tant que superpuissance du Moyen-Orient, mais l'ordre international fondé sur des règles s'effondre.

On ne sait toujours pas si le cessez-le-feu à Gaza prendra effet. Mais si la guerre prend réellement fin, qu’est-ce que cela signifiera pour le monde ?

Pour Israël, l’impact semble être une arme à double tranchant. Le dirigeant du pays, Benjamin Netanyahu, pourrait affirmer qu'il a transformé une tragédie nationale en une victoire stratégique. Le Hamas a été détruit, voire complètement détruit. Le Hezbollah, le groupe militant libanais le plus lourdement armé et le plus dangereux de « l’axe de la résistance » iranien, a également été affaibli. L’Iran et Israël se sont livrés à un échange de tirs direct. Mais la plupart des missiles iraniens ne parviennent pas à vaincre les défenses d’Israël et de ses alliés – et la République islamique semble plus faible qu’elle ne l’a été depuis des décennies.

Au niveau stratégique, Israël émerge du conflit en tant que superpuissance du Moyen-Orient – ​​avec sa dissuasion militaire entièrement rétablie, alors que ses ennemis sont dans le chaos. Mais d’un autre côté, la réputation d’Israël a été considérablement ternie. Quelque 46 000 personnes seraient mortes dans l'attaque israélienne et Gaza est désormais en ruines. Netanyahu a été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre – ce qui le place dans la même catégorie juridique que Vladimir Poutine. Comme le dirigeant russe, Netanyahu aura beaucoup plus de difficultés à voyager à l’étranger.

Le soutien à Israël a chuté dans les sondages d’opinion internationaux. Les jeunes – même aux États-Unis – sont désormais beaucoup plus hostiles à l’égard du pays. Une enquête du Pew Center réalisée en avril 2024 concluait que : « Les jeunes Américains sont plus susceptibles de sympathiser avec les Palestiniens qu’avec les Israéliens. » Un tiers des adultes de moins de 30 ans ont déclaré qu’ils sympathisaient entièrement ou majoritairement avec le peuple palestinien, contre 14 % qui se rangeaient du côté d’Israël.

Les Israéliens peuvent espérer que les attitudes s’atténueront avec le temps – surtout si la paix est rétablie. Netanyahu et ses alliés estiment également que les amis à la Maison Blanche sont bien plus importants que les ennemis dans les universités américaines.

Mais l’amitié de Trump n’est peut-être pas inconditionnelle. L’extrême droite israélienne a clairement vécu un choc lorsque la nouvelle administration américaine a soutenu l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages négocié par la Maison Blanche Biden. Les espoirs d’Israël – que Trump leur donne carte blanche pour traiter les Palestiniens comme bon lui semble – ont été déçus.

La décision de Trump de faire pression en faveur de la paix peut refléter deux facteurs principaux. Le premier est le désir de s’attribuer le mérite d’avoir négocié l’accord et la libération des otages. Deuxièmement, bien qu’Israël soit fervent soutenu par la droite républicaine, ce n’est pas le seul pays important de la région. Au cours de son premier mandat présidentiel, le premier voyage de Trump à l’étranger a eu lieu en Arabie Saoudite.

La prochaine administration Trump favorisera probablement la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite – ce qui est également l’objectif principal de l’administration Biden. Très probablement, cela apportera une lueur d’espoir aux Palestiniens, car on estime que le prix que l’Arabie saoudite devra payer pour la normalisation sera un pas en avant tangible vers un État palestinien. Mais c’est peut-être aussi un prix que les Israéliens ne veulent pas payer, ce qui signifie que l’accord saoudo-israélien reste une illusion.

La guerre à Gaza a des implications mondiales et régionales. L’une des raisons pour lesquelles les États-Unis et leurs alliés occidentaux ne veulent pas exercer trop de pression sur Israël est qu’ils croient que l’Iran est un ennemi commun. Au cours de l’année écoulée, les responsables occidentaux ont exprimé de plus en plus leur conviction d’être désormais engagés dans une lutte mondiale contre un « axe d’adversaires » lâche qui comprend la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

En affaiblissant l’Iran, Israël affaiblit également son axe de rivalité. L’effondrement du régime d’Assad en Syrie est en grande partie le résultat de l’attaque dévastatrice d’Israël contre le Hezbollah, qui était un allié clé de Bachar al-Assad.

La chute du régime d’Assad, à son tour, été un coup dur pour l’Iran et la Russie, qui étaient intervenus militairement au nom du président syrien. La Russie a utilisé la Syrie comme base pour projeter sa puissance et recule désormais. Paradoxalement, Israël lui-même a réagi avec plus de prudence à la chute d’Assad que de nombreux pays occidentaux, craignant que les forces djihadistes ne s’infiltrent dans le vide du pouvoir en Syrie.

La victime ultime de la guerre à Gaza est « l’ordre international fondé sur des règles » promu par l’administration Biden. L'élan de sympathie et de soutien envers Israël après l'attaque du 7 octobre a conduit les États-Unis à tolérer les fréquentes violations du droit international humanitaire par Israël lors de son attaque contre Gaza. Rétablir un ordre fondé sur des règles pourrait s’avérer une tâche aussi ardue que la reconstruction des installations à Gaza.


Source: Gideon Rachman, "What the Israel-Hamas ceasefire means for the world", Financial Times, 16/01/2025










dimanche 19 janvier 2025

(FR) : Le salaire du président des États-Unis Donald Trump

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D. Trump a été réélu le 5/11/2024 président des Etats-Unis en battant Kamala Harris (E. Vucci)


Donald Trump sera le 47e président des Etats-Unis à partir de ce lundi 20 janvier 2025, jour de son investiture. Le salaire de Donald Trump avoisinera les 400.000 dollars annuels bruts. Mais le président américain bénéficie d’autres avantages financiers et en nature. Le locataire de la Maison-Blanche est le quatrième chef d’Etat le mieux payé au monde.

Dans la nuit du 5 au 6 novembre 2024, Donald Trump a largement été élu président des États-Unis face à la démocrate Kamala Harris, au terme d’un scrutin loin d’être aussi serré qu’annoncé. Le milliardaire américain entamera son deuxième mandat ce lundi 20 janvier 2025, jour de son investiture officielle, et deviendra le 47ᵉ président (après avoir été le 45ᵉ entre 2017 et 2021).

Si l’homme est déjà riche, malgré ses dettes, son portefeuille va se garnir d’1,6 million de dollars bruts durant les quatre ans à venir. Le président américain en exercice perçoit en effet, depuis 2001, 400.000 dollars bruts par an. Un salaire, voté par le Congrès, qui était auparavant de 200.000 dollars.


Déplacements, divertissements…

En plus de son salaire, le président américain a droit à de nombreux avantages. Il bénéficie en effet de plusieurs allocations annuelles :

  • Une enveloppe de déplacement de 100.000 dollars.

  • Un budget divertissement de 19.000 dollars.

  • Une allocation personnelle non imposable de 50.000 dollars.

Ces dépenses doivent être exclusivement liées à l’exercice de ses fonctions officielles. La présidence inclut également l’accès à des moyens de transport et services exclusifs :

  • L’avion présidentiel « Air Force One »

  • L’hélicoptère « Marine One »

  • La résidence de la Maison-Blanche et son personnel

  • Une résidence secondaire de 50 ha à Camp David, dans le Maryland

  • Une limousine officielle avec chauffeur.


Au pied du podium

Bien qu’il dirige le pays le plus puissant du monde, le président des États-Unis n’est pas le mieux payé des chefs d’État en exercice à travers le globe. S’il est loin devant le président français Emmanuel Macron, qui perçoit un salaire mensuel de 16.039,71 euros brut, soit environ 192.400 euros par an, le président américain est derrière trois autres présidents en matière de salaire.

Selon les chiffres actualisés du site Political Salaries, il talonne le président de la confédération suisse, qui touche environ 543.000 dollars par an, et le chancelier allemand, qui émarge à 593.000 dollars. Mais il se trouve loin du Premier ministre singapourien. Lawrence Wong, actuel chef de la République de Singapour, est de loin le dirigeant le mieux payé au monde puisqu’il perçoit plus de 1.600.000 dollars par an. Soit ce que va engranger Donald Trump sur la totalité de son mandat.

À noter qu’à l’issue de son exercice de quatre ans, le président américain continue de toucher 200.000 euros par an au titre de pension d’ancien président. Ses voyages sont également pris en charge, il bénéficie d’une couverture médicale et de la protection du Secret Service jusqu’à sa mort.






samedi 18 janvier 2025

(FR) Qui est le joueur de tennis américano-vietnamien " Learner TIEN " ?

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Le joueur de tennis d'origine vietnamienne Learner Tien est gaucher et mesure 1m80. (ATP Tour)

Learner TIEN, né le 2 décembre 2005 à Irvine en Californie, est un joueur de tennis américain, professionnel depuis 2023. Il est considéré comme l'un des joueurs de tennis potentiels aux États-Unis.

Learner n'a que 19 ans et est rapidement devenu l'une des plus grandes stars du tennis. Né de parents vietnamiens, il porte sur ses épaules les espoirs d'une nation. Sa mère, Huyen TIEN, une professeure de mathématiques dévouée, l'a judicieusement appelé « Learner », tandis que son père, Khuong Dan TIEN, avocat spécialisé dans l'immobilier, a appelé sa sœur « Justice », reflétant l'essence de sa propre profession.



Le prodige du tennis américano-vietnamien Learner Tien a provoqué une onde de choc dans le monde du sport en battant Daniil Medvedev, tête de série numéro 5, à l'Open d'Australie 2025. — AFP/VNA

Initié au tennis dès son plus jeune âge, Learner TIEN a perfectionné ses compétences sur les courts communautaires d'Irvine sous l'œil attentif de son père. Sa passion précoce pour le sport s'est épanouie, le conduisant à exceller dans les tournois juniors et à obtenir une place dans le prestigieux programme de développement des jeunes de l'United States Tennis Association (USTA).

En 2022, Learner TIEN a fait la une des journaux en remportant le championnat national des moins de 18 ans de l'USTA, ce qui lui a valu une place convoitée à l'US Open. À seulement 16 ans, il est devenu le plus jeune joueur de simple masculin à participer à l'événement depuis Donald Young en 2005. Il a suivi ce succès avec une autre apparition à l'US Open 2023.

Son dévouement sans faille a porté ses fruits en 2024 lorsqu'il a remporté son premier titre Challenger, devenant ainsi le plus jeune champion Challenger américain depuis Frances Tiafoe en 2016. Learner TIEN a continué d'impressionner, remportant la victoire lors de l'événement M25 et atteignant les quarts de finale du Chicago Men's Challenger 2024, tout en prolongeant sa séquence de victoires à un nombre étonnant de 28 matchs consécutifs.



L'apprenant Tien a fait sensation à l'Open d'Australie 2025 en battant Daniil Medvedev

Aujourd'hui, sa victoire remarquable sur Daniil Medvedev (5e mondial) à l'Open d'Australie a consolidé son statut d'étoile montante. Learner TIEN est devenu le plus jeune joueur à atteindre le deuxième tour du tournoi depuis le légendaire Pete Sampras en 1990. Le monde du tennis observe de près ce jeune talent qui continue de briser les barrières et d'inspirer les générations futures.

Le monde du tennis observe de près ce jeune talent qui continue de briser les barrières et d'inspirer les générations futures.

  • Le 18 janvier 2025, Learner TIEN a battu Corentin Moutet (classé 69e ATP) au 3e tour sur le score de 7-6, 6-3, 6-3 pour le 4e tour de l'Open d'Australie 2025.


Lorenzo Sonego

  • Lors du prochain match 20 janvier 2025, TIEN affrontera Lorenzo Sonego (classé 54e ATP), qui vient de battre Fabian Marozsan avec un score de 3-1. Cela reste un grand défi, mais avec la confiance et la forme actuelle, TIEN peut absolument espérer aller plus loin.

  • Après 2 heures et 24 minutes, Lorenzo Sonego a battu le joueur vietnamien TIEN 3-1, avec des sets de 6-3, 6-2, 3-6, 6-1, remportant le droit d'accéder aux quarts de finale de l'Open d'Australie 2025. Auparavant, le joueur de tennis italien avait également battu Joao Fonseca.





mardi 7 janvier 2025

(FR) Charlie Hebdo, 7 janvier 2015: le jour de la tuerie

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© ANP / EPA

Il y a dix ans jour pour jour, le 7 janvier 2015, la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo était la cible d'un attentat perpétré par deux terroristes. 

Le 7 janvier 2015 à 11h30. Dans un immeuble du 11e arrondissement de Paris, la conférence de rédaction du journal satirique Charlie Hebdo s’achève. Les journalistes discutent et rient encore. Dans la rue, deux hommes en noir, cagoulés, kalachnikovs en main, pénètrent dans le hall du bâtiment et abattent froidement Frédéric Boisseau, un agent de maintenance.


Douze morts, dont 8 membres de la rédaction

Le commando poursuit sa route jusque dans les locaux du journal, prenant en joue la dessinatrice Coco. Sous la menace, elle tape le code de la porte blindée qui protège la rédaction. Sur place, les terroristes tuent dix personnes, dont huit membres de la rédaction. Ils s’appelaient Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Wolinski, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Elsa Cayat, Michel Renaud et Franck Brinsolaro.


Cette photographie montre un dessin représentant onze des victimes de Charlie Hebdo lors des attentats islamistes de janvier 2015, près de l'ancien bureau de l'hebdomadaire à Paris, le 12 janvier 2023. © Bertrand Guay, AFP

Les assaillants prennent la fuite. Leur voiture fend les rues et brise des barrages de police. Boulevard Richard-Lenoir, les deux hommes abattent à bout portant Ahmed Merabet, un policier à vélo qui tentait de les arrêter. Contraints d’abandonner précipitamment leur voiture - encastrée dans un plot - les terroristes braquent un automobiliste, s’emparent de son véhicule et disparaissent. La police perd la trace des deux hommes aux portes de Paris. Le soir du 7 janvier, la fouille de leur Citroën permet d’identifier deux personnes. Deux frères : Chérif et Saïd Kouachi, Français d’origine algérienne qui avaient prêté allégeance à Al-Qaïda. Après deux jours de traque, ces derniers ont été abattus par une équipe d’intervention du GIGN, le groupe d’élite de la gendarmerie française, dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où ils s’étaient retranchés.



Les terroristes islamistes Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly et Saïd Kouachi ont été tués le 9/1/2015. [AFP]


Caricatures de Mahomet

Journal joyeusement anarchiste et anticlérical créé en 1970 sur les cendres du magazine Hara-Kiri, Charlie Hebdo était la cible de menaces jihadistes depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006. Parmi les morts figurent son emblématique directeur, le dessinateur Charb, ainsi que deux légendes de la caricature en France, Cabu et Wolinski.


Attaques “coordonnées”

Du 7 au 9 janvier 2015, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont ciblé la liberté d’expression, les forces de l’ordre et la communauté juive, lors d’attaques “coordonnées” bien que revendiquées par deux entités distinctes, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et l’organisation État islamique (EI). Deux policiers à Paris et Montrouge, ainsi que quatre personnes de confession juive dans un magasin casher porte de Vincennes, ont également été tués durant ces trois jours de terreur. À ces victimes s’est ajouté l’ancien webmaster de Charlie Hebdo, Simon Fieschi, grièvement blessé dans l’attentat et mort en octobre dernier, à 40 ans.


Principaux événements de la rédaction de Charlie Hebdo

1970 : Création de Charlie Hebdo par François Cavanna et Choron, après l'interdiction de Karra-Kiri.

1981 : Le journal dépose le bilan et cesse de paraître

1992 : Le journal réapparaît, dirigé par Philippe Val et Gébé

2006 : Charlie Hebdo publie des caricatures du prophète Mahomet

2008 : Création des éditions Les Echappés.

2009 : Riss et Charb deviennent co-directeurs et dirigeants de la rédaction

2011 : la rédaction  de Charlie Hebdo  est incendiée

7 janvier 2015 : Les deux frères Kouachi attaquent les locaux du journal siégeant dans le 11e arrondissement, à Paris, tuant 12 personnes et en blessant 11 autres.

01 août 2015 : Amedy Coulibaly a assassiné Clarissa Jean-Philippe, policière à Montrouge (Hauts-de-Seine).

9 janvier 2015 : Les frères Kouachi sont arrêtés par les forces françaises.

Amedy Coulibaly a tué quatre personnes lors d'une prise d'otages au supermarché Hyper Cacher, porte de Vincennes, dans le 20e arrondissement de Paris, et a été immédiatement tué par la police.

10 et 11 janvier 2015 : Mars avec la participation de millions de personnes à Paris et dans de nombreuses autres villes de France.

14 janvier 2015 : Charlie Hebdo publie un numéro spécial sur les rescapés

Septembre 2020 : La justice française entend l’affaire de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo

7 janvier 2025 : Charlie Hebdo sort un numéro spécial, publiant les caricatures du concours de dessin "Rire de Dieu", à envoyer à "ceux qui en ont assez de vivre dans une société gouvernée par Dieu et la religion". La rédaction présentera également les résultats d'une enquête sur la question : la France sera-t-elle encore "Charlie" après 10 ans ? La liberté d'expression est-elle protégée ?


Les limites de la liberté d’expression

L’attentat terroriste contre Charlie Hebdo a suscité une vague d’indignation, non seulement en France, mais aussi en Europe et dans le monde. Charlie Hebdo est à l'origine un magazine satirique, publiant des caricatures satiriques liées à des sujets sociaux, religieux, politiques et à des personnalités publiques, et a suscité à plusieurs reprises des controverses et des critiques sur les palmiers. À ce jour, le débat sur les limites de la liberté d’expression se poursuit, notamment sur des questions sensibles telles que la religion.










vendredi 3 janvier 2025

(FR) Projet IMEC : Corridor entre l'Inde, le Moyen-Orient et l’Europe

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Le sommet du G20 de 2023 à New Delhi (Inde)


Le Corridor économique Inde - Moyen Orient - Europe (en anglais : India-Middle East-Europe Economic Corridor, sigle IMEC) est un projet de couloir logistique officialisé par un accord conclu lors du sommet du G20 de 2023 à New Delhi, destiné à relier l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe par des chemins de fer, des lignes maritimes, des pipelines (tuyaux) servant au transport à grande distance et en grande quantité de fluides pétrole, gaz naturel… et des câbles à haut débit.

Poussée par les États-Unis, cette vaste initiative annoncée au G20 en 2023 vise à stimuler les relations commerciales entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe. Son objectif est de contrer l’influence chinoise (Nouvelle route de la soie) mais aussi rapprocher les pays du Moyen-Orient, notamment Israël et l’Arabie saoudite.

Le 10 septembre 2023, le Mémorandum d'entente (en anglais Memorandum of Understanding MoU) a été signé par l'Inde, deux pays du Golfe (l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis), trois pays européens (l'Allemagne, l'Italie, et la France) ainsi que l'Union européenne. Si Israël n’est officiellement pas signataire du mémorandum de septembre 2023, sa contribution, via le port de Haïfa, est au programme de l’administration Biden.




Le projet de corridor devrait suivre une trajectoire de plus de 4 800 km en partant des côtes indiennes par la mer pour arriver aux Émirats arabes unis (EAU), traversant ensuite l’Arabie saoudite, la Jordanie et Israël en transport ferroviaire, avant d’atteindre l’Europe en bateau. Son objectif est de faciliter le commerce de marchandises, mais aussi d'électricité produit à partir d’énergies renouvelables via des câbles. Le projet prévoit aussi un « couloir d’hydrogène » reliant les villes portuaires de Dubaï, Djeddah (Arabie saoudite), Haïfa (Israël) des ports européens. 




En janvier 2024, les attaques des houthis en Mer Rouge renforcent la détermination d'Israël à faire avancer ce projet de corridor terrestre reliant l’Inde à l'État hébreu via Abou Dhabi. Le ralentissement du trafic maritime traversant le détroit de Bab-el-Mandeb accélère le trafic terrestre sur des itinéraires alternatifs traversant également l’Arabie saoudite et la Jordanie, ce que certains analystes considèrent comme un test pour le corridor IMEC.



Le schéma de corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe.

IMEC se présente comme une série d'investissements qui doivent déboucher sur la création de nouvelles infrastructures maritimes et terrestres entre l'Inde, la péninsule arabique, le Proche-Orient et l'Europe méditerranéenne. Deux corridors sont à l’étude : 

1. le premier, en mer, relierait le port de Mumbai à celui de Dubaï ; 

2. le second, à terre, prendrait le relais depuis Dubaï pour rejoindre le sol européen à travers un réseau ferroviaire (via l’Arabie Saoudite, la Jordanie, et Israël).

Hormis l'administration Biden, l'Inde de Narendra Modi est probablement l'acteur le plus enthousiaste à l’égard d'IMEC.

La volonté de Washington de faire d’IMEC un outil d'endiguement de l’expansion économique chinoise séduit Delhi. Non seulement l’Inde s’est toujours montrée méfiante à l'égard de la Nouvelle route de la soie chinoise, mais les tensions bilatérales avec Pékin se sont accrues.

Sur le plan politique, la logique selon laquelle la normalisation entre Israël et les pays arabes agirait comme le moteur d’IMEC a volé en éclat avec la guerre de Gaza. Les pays du Golfe resteront sur leurs gardes tant qu’aucun progrès sur le dossier palestinien ne sera constaté. La prolongation du conflit, ou encore l’absence d’un nouveau processus de paix viable, pourraient conduire les contributeurs d’IMEC à se focaliser uniquement sur le volet indo-arabe - c'est le sens que l’on peut donner aux déclarations émiriennes et indiennes.

Au-delà des préoccupations des pays de la région - le retour de Trump II à la Maison Blanche le 20 janvier 2025 - c’est à Washington que le futur d’IMEC se jouera.