vendredi 7 mars 2025

(FR) Pourquoi l'UE s'est réunie en Angleterre du 2 mars 2025 ?

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Le sommet de Londres, du 2 mars 2025, n'était pas un sommet de l'Union européenne, mais un sommet des pays alliés de Kiev afin de discuter des « garanties de sécurité globales » et d'un « plan de paix juste et durable » pour l’Ukraine. Emmanuel Macron a proposé une trêve d’un mois en Ukraine « dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques », de façon à tester la volonté de Poutine de faire la paix.

On notera que des pays importants, mais non membres de l'UE figurent autour de la table : Norvège, Canada, Turquie, et bien sûr le Royaume-Uni. En revanche, un pays membre de l'UE, comme la Hongrie, a été écarté en raison de la politique pro-russe de Viktor Orban.


SOUTIEN A L'UKRAINE AUSSI LONGTEMPS QU'IL LE FAUDRA

Ce sommet réuni à l'initiative de Keir Starmer en partenariat avec Emmanuel Macron, a rassemblé 18 chefs d'Etat et de gouvernement déterminés à mobiliser leur pays, face aux menaces impérialistes de Vladimir Poutine et à manifester leur soutien « aussi longtemps qu’il le faudra », au président Volodymyr Zelensky, qui vient d'être humilié et lâché par Donald Trump, à la Maison Blanche. Par ailleurs, Keir Starmer lui, aussi était un peu amer. En conférence de presse, à l'issue de sa visite à Washington, le jeudi 26 février 2025, Donald Trump a coupé la parole au premier ministre britannique, par un vexant " Ca suffit !", alors que celui-ci répondait à une question sur le souhait du président américain d’annexer le Canada et de soustraire, ainsi, l'un de ses royaumes à la monarchie anglaise.


POURQUOI A LANCASTER HOUSE ?

Pourquoi ce sommet s'est-il déroulé à Lancaster House ? Parce que c'est dans ce palais qu'a été signé, par Nicolas Sarkozy et David Cameron, en 2010, le traité historique de « coopération en matière de défense et de sécurité », concernant « le déploiement et l’emploi des forces armées », les « transferts de technologie » entre les deux industries de l'armement, les programmes d'achats d'armements, les échanges d'informations : « Nous [France et Royaume-Uni] sommes déterminés à jouer un rôle leader en matière de sécurité et de défense. La sécurité et la prospérité sont indissociables. » Il souligne « un niveau de confiance mutuelle sans précédent dans notre histoire », la nécessité de « faire face ensemble à de nouveaux défis tels que la prolifération des armes de destruction massive et des missiles balistiques, le terrorisme, les cyberattaques... » d'avoir « des capacités de défense robustes, qui puissent être déployées rapidement et puissent agir ensemble et avec un grand nombre d'alliés » (Communiqué final du traité de Lancaster House, 2 novembre 2010).


COMMENTAIRES

Le Royaume-Uni est une puissance militaire majeure de l’Europe. Il est normal qu’en temps de conflit, il montre de quel côté il se situe. 

Je crois savoir qu'il ne s'agissait pas d'une réunion de l'Union Européenne mais de définir un plan de défense pour l'Europe géographique. Or le Royaume-Uni dispose d'une importante force militaire qu'il ne faut pas négliger.

L’union fait la force !


Voici ce qu’il faut retenir de la prise de parole de Donald Trump du 07 mars 2025

Une journée de déclarations contradictoires pour Donald Trump.

À quelques heures d’intervalle, Donald Trump a donc tenu ce vendredi 07 mars 2025 deux propos inverses sur la Russie, lui qui s’est fortement rapproché du pays dernièrement.

- À 15 h : « Compte tenu du fait que la Russie pilonne actuellement l’Ukraine sur le champ de bataille, j’envisage fortement des sanctions bancaires, des sanctions et des droits de douane à grande échelle contre la Russie »

- À 18 h : « Ça se passe très bien avec la Russie. J’ai toujours eu de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Je trouve qu’il est plus difficile de traiter avec l’Ukraine »





jeudi 6 mars 2025

(FR) La Poste : la fin de la distribution quotidienne ?

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© shutterstock


Face à la baisse du nombre de courriers distribués, la Poste examine plusieurs options. La fin de la distribution quotidienne pourrait être actée.

Depuis plusieurs années, les Français reçoivent de moins en moins de courrier papier. En effet, nombreux sont ceux qui ont fait le choix de préférer un mode de communication par voie électronique. De ce fait, le nombre de plis distribués par la Poste a radicalement baissé.

Un plan pour ajuster la stratégie de l'entreprise a été mis en place par le PDG de la Poste Philippe Wahl. Parmi les options étudiées, la fin de la distribution quotidienne du courrier. Découvrez pourquoi un tel changement pourrait intervenir dans les pratiques postales françaises.


La Poste : de moins en moins de courrier distribué

Avec l'avènement du numérique ces dernières années, de nombreuses communications se font désormais par voie électronique. Pour économiser le papier, beaucoup d'entreprises préfèrent envoyer des mails plutôt que des plis postaux. C'est la même chose pour les particuliers, qui envoient, par exemple, beaucoup moins de cartes postales qu'avant. Les textos ou les MMS ont la cote : moins cher, plus rapides, ils sont rentrés dans les usages.

Parallèlement à cela, la Poste a fait face à des retards de livraison depuis le début de l'année. De plus, des bureaux de poste ont été fermés, provoquant la colère des Français habitués à se rendre dans les locaux de ces services de proximité. En réalité, en fermant des bureaux ou en réduisant son personnel, l'entreprise postale tente de s'adapter aux nouveaux usages. D'ailleurs, d'autres pistes sont explorées par la direction de La Poste pour se réinventer.


De gros changements à prévoir à la Poste

Malgré les décisions prises par Philippe Wahl, PDG de la Poste, l'entreprise peine à retrouver l'équilibre. Fin 2024, la Cour des comptes a alerté Michel Barnier, le premier ministre de l'époque, sur les difficultés du service public. "La trajectoire financière de la Poste apparaît encore insuffisante pour constituer une base solide à l'horizon 2030", ont indiqué les spécialistes.

Selon Le Figaro, des "pistes chocs" sont actuellement à l'étude par la Cour des comptes. Et ces options pourraient bien modifier radicalement les habitudes des citoyens français. En effet, la distribution du courrier pourrait cesser d'être quotidienne. Dans notre pays, les facteurs travaillent six jours sur scène. Néanmoins, les magistrats estiment qu'il est désormais nécessaire de "s'interroger sur la fréquence de distribution du courrier". D'autant plus que la France est le seul pays européen dans lequel le courrier est distribué aussi régulièrement. De nombreux états ont fait le choix de limiter aux seuls jours ouvrés le travail des postiers.


À quoi pourrait ressembler la distribution par la Poste à l'avenir ?

Selon les options étudiées en ce moment, la distribution des plis postaux pourrait n'avoir lieu que du lundi au vendredi. Mais la possibilité d'une distribution alternée est également examinée. En clair, les jours de distribution du courrier changeraient selon les zones et les semaines. Un tel changement est-il possible en France ? Le doute est permis, tant la question de l'utilité des bureaux de poste est remise en question ces derniers temps.

 Le nombre de plis traités par an par La Poste est passé de 18 milliards en 2008 à 6 milliards en 2023, un ajustement des pratiques est nécessaire, selon le gouvernement.


Rapport de la Cour des comptes : une analyse nécessaire

Dans un rapport de la Cour des comptes récemment publié, plusieurs recommandations ont été faites concernant la révision de la nécessité d’une distribution six jours sur sept, un cas unique en Europe. Les conclusions soulignent la nécessité de rationaliser les ressources face aux difficultés financières croissantes de La Poste. D’ailleurs, pourquoi continuer à offrir un service coûteux alors que le besoin décroît inexorablement ?

Le rapport invite également à réfléchir à des solutions innovantes et adaptées aux réalités économiques actuelles pour préserver l’équilibre financier de l’entreprise sans compromettre outre mesure la qualité des services offerts aux utilisateurs. Ainsi naît l’idée d’une expérimentation de nouvelles mesures pour évaluer leur impact avant de les généraliser.


Exploration de nouvelles options pour la distribution des courriers

Plusieurs scénarios de distribution sont actuellement à l’étude au sein de La Poste. Parmi eux, la possibilité très crédible de limiter les livraisons aux seuls jours ouvrés ou encore de réaliser une distribution alternée selon les zones géographiques et les semaines. Ces pistes visent à optimiser les ressources humaines et logistiques tout en préservant un service transférable à toutes les régions françaises.

Diversifier l’offre pourrait donc signifier une approche plus personnalisée, permettant à certaines régions où le trafic de courrier reste soutenu de conserver une fréquence élevée de distribution. En revanche, d’autres moins densément peuplées verraient leurs rythmes adaptés à la demande réelle. Une telle flexibilité contribuerait à amortir l’impact économique sans créer trop de perturbations pour les usagers fidèles.


Quelles conséquences pour les utilisateurs ?

Ces ajustements pourraient être vécus différemment en fonction des implications sur le quotidien des citoyens. Néanmoins, force est de constater que rares sont ceux qui conservent aujourd’hui ce lien tangible avec les facteurs. La majorité des ménages trouvent en effet des alternatives pratiques via les outils numériques pour gérer correspondances et transactions. La fin de la distribution quotidienne pourrait même inciter certains à se tourner encore davantage vers la digitalisation complète de leurs activités postales.

Malgré une certaine résilience pour les envois administratifs ou commerciaux, où lettres recommandées et facturations électroniques cohabitent souvent, la progression accélérée de la transformation digitale contraint l’entreprise à se renouveler pour coller à l’évolution des attentes clientes tout en préservant l’emploi futur de ses agents.


Répercussions sur l’organisation interne de La Poste

La diminution du nombre de jours de distribution aura des répercussions significatives sur l’organisation globale de La Poste. Avec moins de tournées à organiser par semaine, l’optimisation du personnel devient une priorité. Cela implique notamment des redéploiements éventuels ou la reconversion professionnelle de certains employés. La capacité d’adaptation collective sera cruciale pour absorber cette évolution structurelle.

Toutefois, au-delà de la dimension humaine, d’autres enjeux stratégiques apparaissent clairement. Sur fond de baisse continue du courrier, l’échéance obligera sans doute aussi La Poste à miser plus intensément sur le développement de ses autres secteurs d’activité, tels que la logistique de colis, le support bancaire grâce aux agences partenaires, mais aussi sur les diversifier face aux mutations sociétales imminentes.


Fermeture progressive des bureaux et maisons France services

Ajoutons que le réseau physique évolue également : récentes décisions annoncé vers une fermeture graduelle de certains bureaux traditionnels remplacés par « maisons France Services », entités larges regroupant plusieurs administrations sous un même toit. Cette stratégie vise à favoriser un accès simplifié et centralisé à différents services publics essentiels tout en réduisant les coûts immobiliers.

Ancré dans cet environnement changeant, le projet semble concilier modernité et accessibilité accrue aux outils numériques initiés lors des transformations publiques globales cadencées sur tout le territoire. Une tentative encourageante pour redessiner durablement le visage institutionnel visible auprès des habitants locaux et satisfaire aux enjeux écologiques modernes.


L’avenir de La Poste dans un contexte européen

Comparée aux standards européens, la France présente un modèle unique où le courrier était distribué presque quotidiennement. En observant les expériences réussies chez nos voisins, telles qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, qui ont su initier avec efficience ces transitions essentielles, La Poste peut tirer parti d’études comparatives enrichies promouvant in fine meilleures pratiques probables transposables ici favorablement.









(FR) Jusqu’où la Russie est-elle prête à provoquer des bouleversements mondiaux ?

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Participation à une cérémonie militaire à Rostov-sur-le-Don, Russie, février 2025.
(Stringer / Reuters)

Malgré le soutien de Donald Trump, les pulsions destructrices de Moscou ont des limites.

L’adhésion du président américain Donald Trump à la Russie semble accentuer une menace qui inquiète les capitales occidentales depuis un an : l’alignement d’un groupe redoutable de rivaux, dont la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et la Russie, dans un « axe du changement » dirigé par la Russie. Ces quatre pays sont des révisionnistes déterminés à renverser un ordre mondial qu’ils considèrent comme dirigé contre eux. L’Occident craint qu’en plus de s’apporter mutuellement un soutien économique, militaire et politique, ces pays puissent déclencher un conflit qui laisserait l’Occident dans l’incapacité de contenir ses effets déstabilisateurs.

En prenant ses distances avec ses alliés occidentaux et en entamant des négociations sur la guerre en Ukraine, Washington a laissé entendre que l’un de ses objectifs était de creuser un fossé entre la Russie et ses partenaires. Mais ce résultat n’est pas réaliste. La Russie espère gagner en Ukraine, tôt ou tard, avec ou sans accord avec les États-Unis. Ils n’ont donc aucune raison de rompre les liens avec des partenaires précieux juste pour faire plaisir à Trump – et ne voudraient surtout pas perturber les relations de confiance avec Pékin en recherchant des liens avec Washington qui pourraient ne durer que jusqu’aux prochaines élections américaines. Si l’administration Trump lève la pression américaine sur Moscou, la Russie bénéficiera à la fois de liens plus étroits avec d’autres États révisionnistes et d’un niveau de tolérance sans précédent de la part de Washington à l’égard de sa politique étrangère destructrice.

Mais même dans un environnement relativement favorable, les ambitions de la Russie de bouleverser le monde ont des limites. Les nouveaux conflits qui surgiront ne seront pas forcément en leur faveur. Compte tenu de ses ressources limitées et de sa préoccupation pour l’Ukraine, la capacité de Moscou à influencer les résultats en sa faveur ailleurs dans le monde est sévèrement limitée. Par exemple, lorsque la violence s’est récemment propagée au Moyen-Orient, les Russes étaient initialement optimistes quant au fait que les hostilités porteraient préjudice à leurs adversaires, mais ce conflit a finalement affaibli la position de Moscou en exposant la faiblesse d’un partenaire russe, l’Iran, et en aboutissant à l’effondrement d’un autre, le régime syrien. La dépendance de la Russie à l’égard de partenaires autres que la Chine, l’Iran et la Corée du Nord a également limité sa capacité à provoquer des troubles. La nécessité de maintenir des relations stables avec l’Inde et surtout l’Arabie saoudite a tempéré ses élans agressifs, et le désir de Moscou d’éviter de contrarier les pays du Sud global l’a contraint à s’engager dans les forums diplomatiques multilatéraux, tels que les BRICS et les Nations Unies, avec une certaine prudence.

Ces restrictions seront plus fortes tant que la Russie continuera de faire la guerre en Ukraine, mais elles resteront également en vigueur sous une forme ou une autre après la conclusion d’un accord mettant fin aux combats. S’ils parviennent à contrôler les conséquences de leur intervention, Moscou pourrait estimer que les bénéfices l’emportent sur les risques. Mais comme leur intervention pourrait dégénérer en un conflit à grande échelle nécessitant une intervention militaire russe, Moscou ferait probablement preuve de plus de retenue. En pratique, cela signifie que la Russie va presque certainement intensifier ses campagnes de désinformation et ses actes de sabotage (tels que les cyberattaques et le sabotage des infrastructures) en Europe, reconnaissant que le désir de l’Amérique de se retirer du continent est une opportunité d’éroder davantage la cohésion de l’OTAN. Cependant, la réticence de la Russie à s’impliquer militairement l’empêchera de provoquer des bouleversements dans la péninsule coréenne, au Moyen-Orient et même dans les pays africains où elle maintient une présence sécuritaire. Après avoir été confronté à une opposition à son programme révisionniste dans les forums multilatéraux, Moscou pourrait également réévaluer sa stratégie diplomatique, en partie en fonction de l’ampleur des dommages que les États-Unis eux-mêmes infligeraient à ces institutions.

La Russie a accepté de jouer sur le long terme et comprend qu’elle doit peser chaque confrontation, en particulier lorsque le soutien inattendu de l’administration américaine peut être temporaire ou volatil. Pour que les pays déterminés à contrer les perturbations russes puissent agir efficacement dans cette nouvelle ère d’incertitude, ils devront également évaluer soigneusement où et quand rejoindre le combat – en commençant par le front européen, de plus en plus dangereux.


TROP DE CHAOS

Les conflits qui se produisent simultanément dans de nombreuses régions du monde sont souvent perçus comme profitant aux puissances révisionnistes aux dépens de l’Occident. La raison en est que de nombreux pays occidentaux dépendent encore des États-Unis pour leur protection : Washington est le seul à assumer la charge d’étendre la dissuasion nucléaire et d’autres formes de garanties de sécurité à ses principaux alliés et partenaires en Asie et en Europe. Compte tenu des engagements à plusieurs niveaux de l’Amérique, les ressources collectives de l’Occident pourraient être mises à rude épreuve si les États-Unis se retrouvent entraînés dans plusieurs crises à la fois. Maintenant que la volonté de l’Amérique d’aider est mise en doute, les partenaires de l’Amérique sont peut-être plus désireux que jamais de renforcer leurs défenses sur plusieurs fronts. Ce qui a reçu moins d’attention est le fait que la Russie et ses partenaires sont également confrontés à leurs propres contraintes, qui réduisent leur appétit pour le conflit.

Prenons comme exemple la récente vague d’hostilités au Moyen-Orient. Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la Russie a d’abord accueilli favorablement cette diversion par rapport à la guerre en Ukraine. Alors qu’Israël a commencé à se battre à Gaza, puis à attaquer la milice du Hezbollah soutenue par l’Iran au Liban et à contrer les attaques de l’Iran et des Houthis au Yémen, les États-Unis ont déplacé des batteries de missiles Patriot et d’autres armes dans la région. Washington a également consacré beaucoup d’efforts diplomatiques à promouvoir les pourparlers de cessez-le-feu à Gaza puis au Liban. Moscou, de son côté, n’a pas fait grand-chose pour tenter d’apaiser les tensions croissantes. Il semble que la pression accrue que les conflits exercent sur les systèmes de défense aérienne limités de l’Occident, ainsi que le ressentiment croissant du reste du monde face aux deux poids deux mesures qu’il perçoit dans la réponse de l’Occident aux guerres de Gaza et d’Ukraine, ne profiteront qu’à la Russie.

Cependant, les troubles au Moyen-Orient se sont révélés trop intenses et trop imprévisibles pour que Moscou puisse facilement trouver une solution en sa faveur. Voyant son partenaire iranien affaibli par des confrontations directes et par procuration avec Israël, la Russie n’a pas réussi à lui offrir un soutien significatif. Les attaques de l’Iran contre Israël en avril et octobre 2024 n’ont causé que des dégâts matériels et des pertes minimes, ce qui suggère que ses capacités en matière de missiles ne sont pas aussi redoutables qu’on le pensait auparavant. Les frappes de représailles israéliennes, notamment celle d’octobre, ont affaibli la production de missiles et les capacités de défense aérienne de l’Iran. La campagne d’Israël contre le Hezbollah a également affaibli le pouvoir du groupe et, début décembre, elle a aidé les forces rebelles en Syrie à renverser le régime de Bachar al-Assad, un allié de Moscou et de Téhéran.

Le renversement d’Assad a notamment mis en évidence les limites des ambitions de la Russie et sa capacité à influencer les événements dans des lieux éloignés. Dans les mois qui ont précédé l’effondrement du régime syrien, Moscou – qui maintient une présence militaire en Syrie depuis 2015 – a augmenté ses patrouilles près du plateau du Golan occupé par Israël, dans le sud-ouest, ainsi que ses bombardements dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest, pour empêcher les rebelles anti-Assad de prendre des mesures contre le régime et pour empêcher Israël et la Turquie d’exploiter le chaos pour faire avancer leurs propres objectifs en Syrie. Mais lorsque les rebelles ont lancé leur offensive éclair fin novembre, les forces russes sont restées largement à l’écart. Préoccupé par l’Ukraine, le Kremlin n’a aucune ressource militaire et n’a aucune envie de sauver son allié syrien.

Enfin, la récente vague de conflits au Moyen-Orient a érodé la position stratégique de la Russie. Moscou n’a pas pu ou n’a pas voulu intervenir de manière décisive en faveur de ses partenaires dans la région, et en conséquence, la Russie a perdu son influence dans cette région. Plutôt que de se soutenir mutuellement dans des opérations destructrices, la Russie et l’Iran se concentrent sur leurs propres guerres et sont donc limités, du moins à court terme, dans leur capacité à fournir un soutien ailleurs.


L'ami de mon ennemi

Moscou est également contraint d’équilibrer la poussée destructrice de sa politique étrangère avec les intérêts de partenaires qui n’acceptent pas les objectifs révisionnistes qu’il partage avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Ces « réformateurs » incluent de puissants États non occidentaux qui souhaitent mettre à jour les règles de la gouvernance mondiale tout en souhaitant que le système international existant fonctionne. Ce groupe recherche de bonnes relations avec l’Occident et préfère la stabilité à la volatilité.

Pour la Russie, il est particulièrement important de maintenir de bonnes relations avec l’Inde et l’Arabie saoudite. L’Inde est le plus grand acheteur de pétrole de la Russie et le deuxième plus grand fournisseur de biens à double usage – des articles qui ont une valeur à la fois militaire et commerciale – et les deux pays entretiennent également des liens étroits dans le domaine de la défense et de l’industrie. Dans le même temps, l’Arabie saoudite est le principal interlocuteur de la Russie au sein de l’OPEP, une organisation qui a une influence considérable sur le marché mondial du pétrole. (La Russie fait partie de l’OPEP+, qui comprend les membres de l’OPEP et plusieurs autres pays producteurs de pétrole). Les revenus du pétrole et du gaz représentent environ un tiers du budget de l’État russe et sont donc essentiels à sa capacité à faire la guerre en Ukraine. Moscou pourra difficilement résister si les prix du pétrole chutent fortement. L’Arabie saoudite elle-même ne souhaite peut-être pas une baisse des prix du pétrole, mais elle pourrait également subir la pression des États-Unis : Trump a suggéré dans un discours au Forum économique mondial en janvier qu’il pourrait « demander à l’Arabie saoudite et à l’OPEP de baisser les prix du pétrole » pour forcer la fin de la guerre. Si le Kremlin et les dirigeants saoudiens parviennent à maintenir de bonnes relations, tous deux renforceront leur position de négociation vis-à-vis de Washington.


Le Premier ministre indien Narendra Modi, le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping à Kazan, en Russie, en octobre 2024. © Alexander Zemlianichenko / Reuters

Au lieu de coopérer pleinement avec « l’axe du changement », la Russie a ajusté ses politiques pour prendre en compte les préoccupations de ses partenaires réformateurs concernant les autres membres de l’axe. Par exemple, lorsque la Russie a envisagé de livrer des armes aux Houthis soutenus par l’Iran l’été dernier, l’Arabie saoudite, qui considère l’Iran comme un rival, a fait pression sur Moscou pour qu’elle annule son projet. En décembre 2024, les médias ont rapporté que la Russie discutait d'un accord pour vendre à l'Inde son système radar avancé Voronej, qui pourrait aider l'armée indienne à surveiller l'espace aérien au-dessus de la Chine, qui partage une frontière contestée avec l'Inde.

Répondre aux demandes des réformistes est également essentiel pour que la Russie puisse réaliser ses ambitions de devenir une puissance mondiale. La Russie prétend être à la tête de ce qu’elle appelle une « majorité mondiale » dans le but de surmonter l’influence démesurée de l’Occident dans les affaires mondiales. Durant la présidence russe des BRICS l’année dernière, les responsables russes ont tenu des centaines de réunions et de groupes de travail sur des questions allant de l’énergie nucléaire aux soins de santé pour faire avancer ce programme. Cependant, le Brésil et l’Inde se sont opposés aux efforts russes (et chinois) visant à utiliser les BRICS pour saper l’Occident et les institutions affiliées à l’Occident. Par exemple, lors du sommet des BRICS en Russie en octobre dernier, le Premier ministre indien Narendra Modi a averti que le bloc ne devait pas se considérer comme « une alternative aux institutions mondiales ». La Russie a ensuite adouci son ton lors du sommet, le président Vladimir Poutine ayant assuré que les BRICS ne deviendraient pas une « alliance anti-occidentale ».

La capacité de la Russie à utiliser les institutions multilatérales pour fomenter l’instabilité est confrontée à des limitations similaires. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie peut opposer son veto aux initiatives présentées par les membres occidentaux, et elle est de plus en plus disposée à le faire depuis 2022. Mais Moscou a parfois modéré son comportement perturbateur pour éviter toute réaction négative. En juin dernier, la Russie s’est abstenue lors d’un vote au Conseil de sécurité des Nations Unies sur un plan de cessez-le-feu pour Gaza parrainé par les États-Unis, réalisant que les États arabes soutenaient ce plan et seraient en colère si la Russie y opposait son veto. Mais Moscou n’a pas fait preuve de autant de diplomatie lors du Sommet du Futur des Nations Unies en septembre, lorsqu’il a dû faire face aux critiques du Mexique et de plusieurs autres pays africains. C’est parce que les diplomates russes ont tenté de faire dérailler l’accord final de la conférence, appelé « Pacte pour l’avenir », tout en affirmant que leur objectif était de protéger « les aspirations du Sud global » de « l’Occident collectif ». Le comportement perturbateur de la Russie a eu des effets spectaculaires contre elle ; Seuls six autres pays ont soutenu la décision de reporter la ratification de l’accord, tandis que 143 ont voté contre et 15 se sont abstenus. Un Moscou plus sobre pourrait choisir d’être plus prudent dans les futures négociations multilatérales.


Fluctuations contrôlée

Aidée par ses alliés révisionnistes, la Russie continuera à déstabiliser le monde. Mais toute volatilité n’est pas souhaitable, c’est pourquoi Moscou se concentrera sur les opportunités qui, selon elle, apporteront des avantages stratégiques. En Europe, où la Russie attaque les infrastructures civiles et militaires et intervient dans la politique intérieure depuis des années, la stratégie du Kremlin a peut-être pris en compte une éventuelle réaction négative à son encontre. Pire encore, Moscou pourrait considérer les réprimandes fréquentes de l’administration Trump envers ses alliés européens et son soutien aux forces antilibérales à travers le continent comme une invitation à une ingérence accrue. Les activités de la Russie, destinées à éroder progressivement l’unité européenne, vont non seulement se poursuivre, mais s’intensifier. Dans les pays vulnérables situés entre l’OTAN et le flanc oriental de la Russie, comme la Moldavie, Moscou pourrait également voir un avantage à semer le chaos, encouragé par l’indifférence apparente de Washington à l’égard de cette région. En janvier, la Russie a testé la situation en coupant l'approvisionnement en gaz de la région séparatiste de Transnistrie, dans l'espoir de créer une crise pour le gouvernement central pro-européen de la Moldavie.

Mais ailleurs dans le monde, la Russie pourrait avoir moins d’intérêt à provoquer des troubles, car elle doit prendre en compte à la fois ses propres contraintes en matière de ressources et l’imprévisibilité de l’administration Trump. Par exemple, si l’Iran franchit le seuil nucléaire, Israël (et plus probablement les États-Unis) répondraient probablement par une action militaire, ce qui conduirait à une guerre qui exposerait l’impuissance de la Russie – Moscou ne peut et ne veut pas intervenir dans la défense de l’Iran, risquant une confrontation directe avec Washington – et déstabiliserait la région élargie du Caucase au sud. Il est donc peu probable que Moscou aide Téhéran à se doter d’un arsenal nucléaire opérationnel. La Russie a renforcé ses partenariats de défense avec l’Iran et la Corée du Nord, mais elle ne veut pas être entraînée dans leurs guerres – pas tant qu’ils se battent encore en Ukraine, et probablement pas après. Au Sahel, la Russie a également réévalué son rôle militaire. L’Afrika Korps russe – la force mercenaire contrôlée par l’État qui a remplacé le groupe paramilitaire Wagner dans la plupart des pays où il opérait autrefois – souhaite se concentrer sur la formation des armées locales plutôt que de s’engager dans le type de missions à haut risque que les forces Wagner effectuaient autrefois. Moscou souhaite établir des partenariats de sécurité supplémentaires en Afrique, renforçant ainsi la position de la Russie sur le flanc sud de l'OTAN. Mais l’escalade du conflit pourrait compromettre cet objectif, car elle pourrait exiger davantage de main-d’œuvre et de ressources russes que ce que Moscou est prêt à déployer.

La Russie va probablement continuer à ajuster sa position dans la diplomatie multilatérale. Ils soutiendront les BRICS et d’autres forums non occidentaux, mais tempéreront probablement leur agenda anti-occidental pour maintenir de bonnes relations avec le Brésil, président des BRICS cette année, et l’Inde, que Poutine prévoit de visiter cette année. La Russie pourrait accepter que des progrès sur des questions pratiques, comme la création d’un système de paiement mondial contournant les institutions financières américaines ou l’établissement de mesures visant à faciliter le commerce international en monnaies locales, nécessiteront une approche prudente pour obtenir le soutien du Brésil, de l’Inde et d’autres acteurs clés. Mais Moscou pourrait aussi se retrouver de plus en plus en mesure de saper la gouvernance mondiale dans les années à venir, car le mépris affiché de Trump pour le multilatéralisme rend les actions unilatérales de la Russie moins inhabituelles. Et la propension de l’administration Trump à s’aligner sur la Russieplus tôt cette semaine, les États-Unis se sont rangés du côté de la Russie lors de deux votes aux Nations Unies pour marquer le troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – pourrait fournir aux diplomates russes une opportunité d’exploiter les fissures au sein de l’Occident, tout en restant prudents pour ne pas contrarier Washington ou les partenaires réformistes de la Russie.


Choisissez vos propres batailles

La Russie ne négociera pas l’abandon de ses liens avec d’autres puissances révisionnistes. L’Europe et ses partenaires doivent donc réfléchir à la manière dont ces relations compliquent leurs décisions sur les menaces à traiter en priorité et sur la manière d’allouer les ressources. Il existe de nombreux points de conflit potentiels. Mais il est inexact et inutile de suggérer que la Russie provoque le chaos partout et en même temps. Une contre-stratégie efficace et durable doit reconnaître les limites auxquelles Moscou est confrontée et concentrer les efforts occidentaux en conséquence.

En Europe, il existe une forte probabilité de voir l’intervention russe s’intensifier. Les vagues d’incendies criminels, d’assassinats et de désinformation à venir exigent une attention immédiate. Les pays européens ne doivent pas seulement faire payer à la Russie ses opérations combinées en durcissant le système de sanctions. Ils doivent également disposer des outils nécessaires pour répondre à des cyberattaques similaires. Ils doivent également se préparer au pire : la Russie pourrait éventuellement utiliser une force militaire soigneusement calculée contre un membre européen de l’OTAN, si elle trouve l’alliance trop faible militairement et trop divisée politiquement pour réagir efficacement. Bien que les activités de la Russie en Afrique ne constituent pas une menace directe pour l’Europe, les pays européens devraient s’efforcer d’empêcher la Russie de renforcer sa présence militaire sur le flanc sud de l’OTAN. Ils devraient notamment tenter de contrecarrer les projets de la Russie de déplacer les structures logistiques qu’elle avait précédemment établies en Syrie vers la Libye, qui servirait de nouvelle plaque tournante aux opérations de l’Afrika Korps. Les efforts actuels pour tenter de créer un fossé entre Moscou et le commandant de l’Armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, qui contrôle des zones de la Libye avec des moyens militaires russes, ne sont tout simplement pas suffisants. L’Europe et ses partenaires doivent également se remettre à la tâche difficile et peu glorieuse de promotion d’une gouvernance inclusive en Libye. Pour limiter les incursions russes ailleurs, ils devraient offrir une coopération en matière de sécurité à leurs partenaires africains ou, compte tenu de leurs propres contraintes en matière de ressources, encourager les pays ayant une présence croissante sur le continent – ​​comme la Turquie et les États du Golfe – à jouer un rôle plus important.

En dehors de l’Europe et de l’Afrique, la menace directe que représente la Russie pour l’Occident est limitée, du moins pour l’instant. La coopération de la Russie en matière de défense avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord constitue certainement un enjeu car elle renforcerait les capacités militaires des quatre pays. Mais la Russie n’est pas la principale source d’instabilité dans la plupart des régions du monde. Toutefois, l’Europe et les États-Unis doivent continuer à travailler en étroite collaboration pour appliquer les sanctions et les contrôles à l’exportation afin d’empêcher la Russie et ses partenaires de développer des technologies hautement sensibles. Ils doivent également continuer à travailler avec des pays qui peuvent contribuer à prévenir des formes dangereuses de coopération – par exemple, l’Arabie saoudite pourrait empêcher la Russie de transférer des armes de frappe à longue portée à l’Iran ou aux Houthis. Il est moins urgent d’envisager la possibilité d’une implication de la Russie dans une guerre sur la péninsule coréenne ou au Moyen-Orient. En outre, la possibilité d’un alignement sino-russe conduisant à des formes extrêmes de collusion en temps de guerre, telles que l’utilisation conjointe d’armes nucléaires tactiques dans des conflits simultanés, semble une perspective encore plus éloignée et improbable, mais si de tels scénarios devaient se produire, les conséquences seraient suffisamment désastreuses pour que les planificateurs de la défense occidentale réfléchissent à la manière de gérer une telle agression opportuniste.

Au sein des institutions multilatérales, pour affaiblir la puissance russe, les pays occidentaux doivent s’efforcer de répondre aux demandes légitimes des pays qui réclament une gouvernance mondiale plus inclusive. Le Fonds monétaire international FMI, la Banque mondiale et le Conseil de sécurité des Nations Unies présentent tous un déséquilibre de représentation qui doit être corrigé, quelle que soit la difficulté de cette réforme. L’aliénation entre les membres des BRICS et du G7 ne fait qu’ajouter à l’attrait de l’appel de la Russie en faveur d’un bloc anti-occidental, et il sera donc essentiel d’empêcher cette aliénation. Le G20 peut servir de pont entre les deux groupes de pays, ce qui rend la décision de l’administration Trump de ne pas participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 en Afrique du Sud la semaine dernière d’autant plus dangereuse. L’administration américaine s’est déjà retirée de plusieurs agences de l’ONU, et si son indifférence au multilatéralisme persiste, les pays européens et les pays partageant les mêmes idées, comme l’Australie, le Canada et le Japon, devront combler le vide en fournissant un leadership politique, en compensant le manque de ressources et en soutenant l’organisation. Si elles n’agissent pas, la Russie pourrait saisir l’occasion d’éroder encore davantage l’attrait de ces institutions mondiales.

La deuxième administration Trump est elle-même une source de bouleversements dans la gouvernance mondiale, pour l’Europe et pour de nombreux autres alliés des États-Unis. Pour la Russie, la réorientation américaine apporte une certaine incertitude, mais aussi davantage d’opportunités. La capacité de la Russie à exploiter l’instabilité dans des régions éloignées est structurellement limitée, et cette tendance risque de perdurer. Et si Trump, en tant que président, impose occasionnellement la loi et l’ordre à sa guise, les résultats pourraient ne pas toujours être du goût de la Russie. Mais le repli apparent de Trump sur la pensée des « sphères d’influence » du XIXe siècle pourrait également donner à la Russie plus de latitude pour intensifier son ingérence en Europe. L’Europe et ses partenaires doivent être armés d’évaluations précises des cibles potentielles et des limites potentielles des efforts subversifs de Moscou s’ils veulent naviguer dans la volatilité à venir.


SourceHow Big Is Russia’s Appetite for Upheaval?

Hanna Notte est directrice du programme de non-prolifération eurasienne au James Martin Center for Nonproliferation Studies et associée principale non-résidente au sein du programme Europe, Russie et Eurasie au Center for Strategic and International Studies.













mercredi 5 mars 2025

(FR) De quels minerais dispose l'Ukraine ?

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L'Ukraine possède d'importantes réserves de matières premières et de terres rares indispensables au développement de technologies de pointe.

Malgré la détérioration continue des relations entre les États-Unis et l'Ukraine, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont tous deux déclaré cette semaine qu'un accord sur l'accès des États-Unis aux minerais et terres rares convoités par l'Ukraine était toujours d'actualité.

La signature de l'accord - dont le cadre a déjà été convenu - a été compromise par la confrontation enflammée entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky vendredi 28 février 2025. Suit à cet échange, les États-Unis ont temporairement suspendu leur aide militaire à l'Ukraine.

Kiev espère cependant que la perspective d'un accès privilégié des États-Unis aux ressources naturelles de l'Ukraine pourrait aider à persuader Donald Trump de s'engager à fournir des garanties de sécurité à long terme.

Donald Trump a déjà déclaré que l'accord permettrait aux États-Unis de récupérer l'aide financière qu'ils ont accordée à l'Ukraine depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle en 2022. Il estime ce chiffre à 350 milliards de dollars, alors que seulement 83,4 milliards de dollars ont été déboursés depuis 2022, selon les dossiers du gouvernement américain.


Quelles sont les matières premières et les minéraux dont dispose l'Ukraine ?

Le Forum économique mondial (WEF) estime qu'il existe 20.000 gisements de minéraux couvrant 116 types en Ukraine, dont 3.055 (15 %) étaient actifs avant l'invasion de la Russie en 2022.

Selon le ministère ukrainien de l'économie, ces gisements comprennent 22 des 34 matières premières considérées comme "critiques" dans le cadre d'une législation de l'UE sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act : CRMA) de l'UE, un projet de loi de 2024 visant à minimiser la dépendance de l'Union à l'égard de rivaux géostratégiques tels que la Chine pour les matériaux nécessaires à la production de véhicules électriques, de panneaux solaires, de puces électroniques et d'autres technologies stratégiques.

L'Ukraine dispose d'environ 500.000 tonnes de lithium inexploité, essentiel à la production de batteries rechargeables utilisées dans les véhicules électriques (VE). Cela représente environ un tiers des réserves européennes et 3 % des réserves mondiales.

Deux sites majeurs, le gisement de Shevchenko (Donetsk) et Kruta Balka (Zaporizhzhia), sont actuellement situés dans des zones occupées ou en conflit.

Selon la Kyiv School of Economics, l'Ukraine représente également 6 % de la production mondiale de titane, utilisé dans l'aérospatiale, l'armée et les applications médicales, et est le cinquième producteur mondial de gallium, essentiel pour les semi-conducteurs.

Source : Institut pour l'étude de la guerre (ISW) et Institut des menaces critiques (Euronews 2025)


Elle figure parmi les cinq premiers pays au monde en termes de réserves de graphite, également essentiel à la production de batteries pour véhicules électriques, et parmi les dix premiers pays au monde pour les réserves de carbone, de manganèse, de fer, de titane et d'uranium.

Outre ces matières premières, le territoire ukrainien contiendrait d'importantes réserves de terres rares, un groupe de 17 éléments métalliques utilisés dans des appareils de haute technologie tels que les smartphones, les éoliennes et les IRM.

Bien que l'étendue de ses gisements de terres rares soit confidentielle, on estime qu'ils représentent 5 % des réserves mondiales, selon  l'Organisation des Nations Unies ONU (Nations unies).


Combien de minerais sont situés les territoires occupés ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la Russie contrôle actuellement environ 20 % de la superficie du territoire ukrainien disposant de ressources minérales.

Des groupes de réflexion ukrainiens cités par Reuters affirment qu'environ 40 % des métaux ukrainiens se trouvent dans des territoires contrôlés par la Russie.

L'invasion a déjà perturbé les chaînes d'approvisionnement d'un grand nombre de ces minéraux.


Pourquoi ces ressources sont-elles convoitées ?

La Chine domine le marché de la transformation des matières premières, ce qui rend les autres puissances mondiales dépendantes d'elle.

Ces dernières années, Pékin a interrompu ou restreint les exportations de matières premières essentielles vers l'Union européenne et les États-Unis, obligeant l'Occident à redoubler d'efforts pour diversifier ses chaînes d'approvisionnement alors que la demande de ces matières monte en flèche.

En 2021, l'Union européenne et l'Ukraine ont conclu un partenariat stratégique sur les matières premières, décrit comme devant "contribuer à diversifier, renforcer et sécuriser l'approvisionnement des deux parties".

Le commissaire européen chargé de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, a récemment appelé l'UE à mettre pleinement en œuvre ce partenariat, le qualifiant de "gagnant-gagnant pour les Ukrainiens".


L'accord entre les États-Unis et l'Ukraine est-il toujours d'actualité ?

Le premier ministre ukrainien Denys Shmygal a déclaré mardi que Kiev était prêt à signer "à tout moment" l'accord d'extraction minière avec les États-Unis.

Interrogé lundi afin de savoir si l'accord était "mort", le président Trump a répondu : "Non, je ne pense pas. Je pense que c'est un excellent accord pour nous".

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui, avec son homologue français Emmanuel Macron, devrait prendre la tête de la rédaction d'un plan de cessez-le-feu à présenter aux États-Unis, a déclaré que l'accord sur les minerais proposé par Donald Trump ne constituerait pas une garantie de sécurité suffisante pour assurer une paix durable en Ukraine.


COMMENTAIRES

Trump organise la fin des combats à sa manière. La Russie conserverait les territoires conquis (Donbass et Crimée notamment) et l'Ukraine s'engageraient à céder aux USA une bonne partie de ses ressources, notamment les terres rares et le lithium qui servent à la fabrication de matériel électronique et de batteries et qui sont donc très demandés. Les terres rares sont d'ailleurs une des raisons de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Poutine se fout du territoire en lui-même. Ce qu'il veut, c'est ce qu'il renferme, y compris son potentiel agricole.

Il faut aussi comprendre que l'aide que UE et USA apportent à l'Ukraine est en échange de leurs ressources. Du coup, Trump en négociant avec Poutine s'assure juste un retour sur son investissement à lui. Au détriment des ukrainiens mais aussi des européens, les uns perdant une partie de leur territoire et de leurs ressources, les autres perdant toute chance de se faire rembourser leur aide militaire et se retrouvant en première ligne face à l'ennemi russe.






lundi 3 mars 2025

(FR) Forces aériennes européennes et mission nucléaire de l’OTAN

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Le partage nucléaire (Nuclear sharing) est un concept dans la politique de dissuasion nucléaire de l'OTAN , qui implique les pays membres sans armes nucléaires.

Le renouvellement des forces aériennes en Europe est régulièrement abordé sous des angles techniques ou industriels. En effet, le choix des pays de se tourner vers le F-35 de Lockheed Martin ou des porteurs européens renvoie des signes sur l’intégration des armées de l’air européennes avec leurs alliés américains, ou au contraire des volontés de privilégier les coopérations à l’échelle du continent. Par ailleurs, les capacités militaires des avions retenus et les volumes commandés sont également scrutés pour mieux comprendre les ambitions militaires des Etats dans le domaine aéronautique. Leur participation à la mission nucléaire de l’OTAN est rarement évoquée comme un élément central dans cette prise de décision. Pourtant, quatre Etats européens ont la capacité d’emporter des armes nucléaires avec leurs chasseurs nationaux. Ils semblent aujourd’hui attachés à poursuivre cette mission, ce qui conditionne en réalité fortement les capacités aériennes qu’ils cherchent à acquérir.


Le partage du nucléaire au sein de l’OTAN

Depuis les années 1950, plusieurs Etats européens sont directement impliqués dans la politique de dissuasion de l’Alliance atlantique. En effet, les Etats-Unis ont déployé pendant la guerre froide des armes nucléaires sur plusieurs bases aériennes pour crédibiliser leur posture vis-à-vis de l’Union soviétique mais également pour rassurer des Alliés contre un éventuel « découplage » de leurs intérêts et de ceux de Washington. A l’heure actuelle, on estime à environ 140 armes entreposées en Allemagne (BA Büchel), aux Pays-Bas (BA Volkel), en Belgique (BA Kleine Brogel), en Italie (BA Aviano et Ghedi Torre) et en Turquie (BA Incirlik).

Cela représente un fragment au regard du pic de la guerre froide où le Royaume-Uni ou la Grèce étaient également pays hôtes et où le nombre d’armes estimé sur le continent dépassait 7.000. Les armes stationnées à ce jour sont des bombes nucléaires B61.

Le dispositif actuel est relativement connu bien qu’il ne fasse l’objet d’aucune confirmation officielle de la part de l’OTAN ou des Etats hôtes. Sur la plupart des bases, les armes sont entreposées sous la responsabilité d’unités de soutien américaines. Des chasseurs bombardiers du pays hôte sont affectés et des pilotes formés pour pouvoir emporter ces armes à gravité en cas de décision d’y avoir recours. Ainsi, l’Allemagne entretient pour cette mission la 33ème escadre de chasseurs bombardiers équipée de Tornado PA-200. Les Pays-Bas et la Belgique y dédient des équipages de F-16 (10e Wing Tactique pour la Belgique ; 312ème et 313ème Escadron de la RNAF). En Italie, les Tornado PA-200 du 6ème Storm ont également la capacité de transporter les bombes nucléaires B61


Une mission réaffirmée

La composante des bombes nucléaires B61 n’est qu’un aspect de la dissuasion nucléaire de l’Alliance, qui est également assurée par les arsenaux stratégiques des Etats-Unis, et auxquels concourent les forces nucléaires autonomes du Royaume-Uni et de la France. Elle a été fortement remise en cause dans les années récentes. En effet, beaucoup ont jugé que l’utilité militaire de ces arsenaux était négligeable. Il serait en effet difficile d’imaginer un scénario où l’Alliance ferait le choix unanime de mener une mission de riposte nucléaire avec des bombes à gravité, armes qui restent aujourd'hui vulnérables au regard des défenses les plus modernes et dont la portée est limitée. Par ailleurs, au niveau politique, les armes restent impopulaires dans la plupart des pays hôtes. En 2010, le parti libéral allemand, représenté au gouvernement par Guido Westerwelle, a tenté de faire pression pour obtenir le retrait des bombes nucléaires B61 du territoire allemand. D’autres pays, comme les Pays-Bas et la Belgique, semblaient à l’époque intéressés par le retrait.


Forces aériennes européennes et mission nucléaire de l’OTAN

Pour autant, il y a désormais un relatif consensus sur l’intérêt de préserver le dispositif actuel. Au niveau militaire, le remplacement des armes actuelles par les B61-12 modernisées devrait améliorer les performances du dispositif et pallier à certaines vulnérabilités des bombes à gravité, en offrant en particulier une capacité modeste de tir à distance. Couplées à de nouveaux bombardiers, ces nouvelles armes seront plus crédibles dans une mission de dissuasion. Il n’est pas certain cependant qu’elles soient considérées comme parfaitement performantes, puisque Washington a appelé à l’acquisition de nouveaux missiles de faible portée dans la Nuclear Posture Review de 2018.

C’est en réalité pour leur rôle politique et symbolique que les B61 font désormais de nouveau consensus. Dans le contexte de durcissement des relations russo-européennes, et suite, à l’invasion de la Crimée, de nombreux alliés européens ont souhaité préserver les signes de solidarité transatlantique et rester impliqués dans la mission de dissuasion nucléaire de l’OTAN, à nouveau perçue comme pertinente.

A ce titre, des documents récents comme le Communiqué du Sommet de l’OTAN 2016 de Varsovie, évoquent formellement ce rôle en rappelant que « la posture de dissuasion nucléaire de l'OTAN repose également, en partie, sur les armes nucléaires des États‑Unis déployées à l'avant en Europe, ainsi que sur les capacités et l'infrastructure mise à disposition par les Alliés concernés…L'Alliance assurera une participation aussi large que possible des Alliés concernés aux arrangements agréés pour le partage du fardeau dans le domaine nucléaire ».

Depuis cette date, les gouvernements concernés n’ont plus contesté ouvertement le stationnement avancé et plusieurs ont même indiqué de manière discrète ou en réponse à des interrogations directes de leurs parlementaires qu’ils comptaient poursuivre leur participation dans cette mission.


La question des capacités aériennes

Ce choix politique et stratégique n’est pas sans conséquence pour le dimensionnement et l’acquisition des forces aériennes des pays hôtes, et en particulier pour ceux qui participent directement au transport des armes. En effet, cette mission nécessite des appareils certifiés et adaptés par l’armée américaine et des pilotes formés. Seuls les Tornado PA-200 et les F-16 Fighting Falcon sont actuellement certifiés dans ce cadre. Or, ces deux appareils arrivent en fin de vie dans les différents pays hôtes, avec des retraits anticipés pour 2025 environ. Les 5 pays ont donc entamé des procédures de renouvellement qui sont à des stades d’avancement divers. Dans la plupart de ces pays, la question de la mission nucléaire semble jouer un rôle important dans le choix de l’appareil, même si la question n’est que rarement évoquée publiquement.

Le choix du F-35, un appareil conçu clairement pour être certifié pour une mission nucléaire, est souvent perçu comme offrant la possibilité de mener cette mission. En effet, l’US Air Force a très tôt consacré une ligne budgétaire à l’adaptation du chasseur à l’emport des B61, un surcoût qui a d’ailleurs été contesté au Congrès. Compte-rendu des difficultés rencontrées par le programme F-35, le calendrier initial a été retardé et l'adaptation à la mission nucléaire, via l'installation de composants dénommés "bloc 4", a été retardée. 

Les Pays-Bas font partie des partenaires historiques du programme F-35. La position officielle néerlandaise est régulièrement rappelée par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense au Parlement. Elle indique qu’il est trop tôt pour savoir si les F-35, qui viendront succéder au F-16 d’ici à 2024, auront une mission nucléaire. En effet, lorsque les commandes ont été passées, la politique officielle des Pays-Bas visait à faire en sorte que d’ici là, les circonstances internationales et les accords de l’OTAN permettent de rendre cette dernière caduque. Cette posture est rappelée régulièrement par le gouvernement, mais on peut cependant lire en creux que le F-35 devra reprendre l’ensemble des missions du F-16, ce qui dans le contexte stratégique prévisible inclut de prendre en charge la mission nucléaire.

Pour rappel, les Pays-Bas ont pour l’instant commandé 37 avions F-35A, dont deux ont été livrés en 2013. Le premier avion opérationnel a été présenté le 30 janvier 2019. Dans le cadre du plan d’investissement de l’OTAN, les Pays-Bas pourraient envisager d’accroître leur commande initiale, une information qui n’est pas encore officielle mais semble avoir le soutien du gouvernement.

La contribution italienne au programme JSF/F-35 a débuté en 1998 avec le projet de retombées importantes pour l’industrie aéronautique italienne. Au lancement du programme, l'Italie avait évoqué l'achat de 131 appareils. Ce volume a été réduit à 90 par le gouvernement Monti à la suite de la crise financière. Le changement politique avec l’arrivée au gouvernement en 2018 du parti M5S, très hostile au programme pour des raisons budgétaires, mais également connu pour ses positions antinucléaires, a posé de nombreuses questions sur son évolution. Initialement chahutée par ses sympathisants sur l’avenir du programme, la ministre de la Défense Elisabetta Trenta a laissé entendre que le volume des 90 avions n’était pour l’instant pas remis en cause mais que le rythme d’acquisition allait ralentir. Concernant l’adaptation à la mission nucléaire, on ne dispose pas d’informations officielles sur ce point à l’heure actuelle. Interrogé par les députés sur cette question, l’ancien secrétaire adjoint à la Défense avait répondu de manière vague. Le nouveau gouvernement ne s’est pas exprimé à ce sujet.

En Belgique, le renouvellement des F-16 a connu certains rebondissements depuis le lancement de la procédure en 2014. Plusieurs modèles ont initialement été présentés comme de possibles candidats : le F-35A de Lockheed Martin mais aussi le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, le Gripen de SAAB, le Rafale de Dassault et l’Eurofighter. En février 2018, deux constructeurs ont finalement remis leurs offres à Bruxelles, Lockheed Martin et le consortium Eurofighter. La France a proposé le Rafale dans une procédure parallèle d’accord de coopération gouvernementale. À noter que lors de la publication de l’appel d’offres, le critère « adaptable à la mission nucléaire » était apparu comme anecdotique dans le processus d’attribution, comptant selon la presse pour moins d’1% dans l’évaluation des offres. Néanmoins, un document ultérieur émanant du ministre de la Défense a semblé indiquer qu’il s’agissait d’un critère de choix fondamental. Le flou entourant cette question a notamment suscité des contestations au Parlement où l’honnêteté de la procédure d’appel d’offres a été mise en cause. La décision, plusieurs fois repoussée, a été rendue le 25 octobre 2018 avec l’annonce du gouvernement de l’acquisition de 34 avions F-35A pour un montant de 4 milliards d’euros. Les premières livraisons devraient intervenir à compter de 2023.

Le cas de la Turquie est particulier puisque la livraison des avions F-35A commandés par Ankara devrait être provisoirement suspendue par Washington. En effet, le Sénat a ajouté un amendement à la National Defense Authorization Act de 2018 pour bloquer les transferts à destination de la Turquie en opposition à l’emprisonnement du pasteur américain Andrew Brunson, accusé d’espionnage, par le gouvernement d’Erdoğan. Il a également estimé plus substantiellement que les systèmes F-35 seraient mis en danger en cas de transferts vers la Turquie du fait de l’acquisition par l’armée turque du système antimissile russe S-400. Si l’exclusion de la Turquie du programme F-35 devait intervenir, on pourrait penser qu’Ankara abandonnerait définitivement la capacité d’emporter les B61 stationnées sur son territoire.

L’Allemagne est un autre pays pour lequel subsistent des interrogations sur ce sujet. Le gouvernement n’a pas encore pris de décision officielle sur le remplacement des Tornado actuellement consacrés à la mission nucléaire. En janvier 2019, le ministère de la Défense a présélectionné l’Eurofighter et le F/A-18 Hornet, alors que le F-35 a été éliminé de l’appel d’offre. Priorisant la montée en puissance d’un avion de 5ème génération franco-allemand, Berlin envisagerait d’acquérir un nombre limité d’appareils comme une solution « transitoire ». La capacité à prendre en charge toutes les missions du Tornado, y compris celles liées à l’OTAN a été affirmée à plusieurs reprises. La capacité de l’un ou l’autre de ces appareils à être adaptée à la mission nucléaire serait actuellement à l’étude. Le gouvernement a indiqué que les critères de sélection de ces deux appareils avaient été la possible harmonisation avec le NWGS/FCAS franco-allemand, le calendrier d’acquisition d’un avion successeur et la capacité à maintenir sans interruption un rôle dans la mission de partage du nucléaire. Ainsi, les autorités nationales ont précisé que seuls des modèles américains et allemands avaient été examinés justement pour éviter des problèmes complexes de certification. Pour rappel, le F/A-18 Hornet a été certifié pour l’emport d’armes nucléaires jusqu’en 1994, mais devrait être reconfiguré pour pouvoir porter les B61-12. Concernant l’Eurofighter, la certification semble a priori possible, mais des interrogations persistent sur le coût d’une telle opération, ses conséquences en termes de protection des secrets industriels et le temps que l’opération pourrait prendre. Le gouvernement a été interrogé par les députés allemands en avril 2019 et a évoqué la certification comme « possible » sans donner de précisions sur les éventuelles complications.

Pour autant, la poursuite de la mission nucléaire demeure sources de controverses. Ainsi, le parti SPD a initié une commission d’examen de ses positions en matière de relations internationales, de Défense et de stratégie visant spécifiquement à réétudier la participation allemande à la mission nucléaire de l’OTAN. Ralf Stegner, vice-président du SPD, a d’ores et déjà annoncé que la mission de partage nucléaire ne lui semblait plus adaptée aux défis actuels et qu’il était peu probable que le groupe soutienne la commande du F/A-18.

Dans le contexte actuel, le facteur nucléaire reste donc essentiel pour au moins 4 pays de l’OTAN, et leur volonté de conserver la capacité d’emporter les armes nucléaires stationnées sur leur territoire joue un rôle important dans les choix retenus pour leurs forces aériennes. La participation à cette mission particulière et confidentielle n’oblige pas un Etat à sélectionner un seul type d’appareil, comme le F-35, mais restreint ses options. Ainsi, certains constructeurs, comme SAAB, ont indiqué par le passé ne pas vouloir développer d’appareils pouvant emporter des armes nucléaires. Il est donc important de prendre en compte ce facteur dans les réflexions qui entourent le renouvellement des capacités aériennes des différents alliés de l’OTAN, d’autant plus qu’il peut être sujet à des débats politiques internes. Cela s’applique également pour les programmes coopératifs futurs. Dès lors, le projet franco-allemand FCAS ne devrait pas faire l’économie d’une réflexion sur sa capacité à emporter des armes nucléaires, qu’elles soient d’origine françaises ou américaines. Le gouvernement allemand a déjà été interrogé sur cette question, qui reste particulièrement ouverte.


Avions de chasse de sixième génération

Le chasseur de nouvelle génération est un avion de chasse de sixième génération en cours de conceptualisation chez Dassault Aviation et Airbus Defense and Space qui devrait remplacer la génération actuelle des Rafale de Dassault, les Eurofighter Typhoon de l'Allemagne et les F-18 Hornet de l'Espagne à l'horizon 2040.

Les effecteurs déportés sont des engins mi-drones, mi-missiles conçus pour saturer les défenses ennemies, mener des missions de brouillage, désigner des cibles ou même larguer des missiles

Les satellites, les avions de ravitaillement, les avions radar, les navires de la Marine enverront les données de leurs capteurs au pilote, lui permettant de s’adapter à des défenses aériennes de plus longue portée.


SourcePartage nucléaire






dimanche 2 mars 2025

(FR) GUERRE EN UKRAINE : Incroyable échange entre Zelensky, Trump et Vance dans le Bureau ovale.

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Incroyable échange entre Zelensky, Trump et Vance dans le Bureau ovale • FRANCE 24

Cet échange qui a eu lieu à la Maison-Blanche a suscité de vives réactions à travers le monde: le président des États-Unis, Donald Trump, et son vice-président J.D. Vance ont accueilli le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky.

La discussion devait tourner autour d’un accord économique historique entre les États-Unis et l’Ukraine censé financer la reconstruction de ce pays de l’Europe de l’Est endommagé par sa lutte contre l’invasion russe.

La conversation d’environs trois quarts d’heure a tourné au vinaigre. Tout a commencé quand un journaliste a demandé si le président Trump était trop aligné avec Vladimir Poutine, le président de la Russie. Voici la transcription complète.

TRUMP: Si je ne m'alignais pas sur les deux [Poutine et Zelensky, NDLR], il n’y aurait jamais d’entente. Vous voulez que je dise des choses vraiment horribles sur Poutine, puis que je dise: « Bonjour Vladimir, comment ça regarde pour une entente ? » Ça ne marche pas comme ça. Je ne suis pas aligné avec Poutine, je ne suis aligné avec personne, je suis aligné avec les États-Unis et pour le bien du monde. Je suis aligné avec le monde et je veux en finir avec cette affaire. Vous voyez la haine [que Zelensky] a pour Poutine, c'est très difficile pour moi de conclure un accord avec une telle haine. Il a une haine énorme, et je le comprends, mais je peux vous dire que l'autre camp n'est pas vraiment amoureux de lui non plus. Donc, ce n'est pas une question d'alignement, je suis aligné avec le monde. Je veux que les choses [s’arrangent]; je suis aligné avec l'Europe, je veux voir si nous pouvons faire avancer les choses. Vous voulez que je sois dur? Je peux être plus dur que n'importe quel être humain que vous n’ayez jamais vu, je serais si dur, mais vous n'obtiendrez jamais d’entente de cette façon, c'est comme ça. D'accord, autre question?

VANCE: Je veux répondre à ça. Écoutez, pendant quatre ans, les États-Unis ont eu un président qui s'est levé lors de conférences de presse et a parlé durement de Vladimir Poutine, puis Poutine a envahi l'Ukraine et détruit une partie importante du pays. La voie de la paix et de la prospérité passe peut-être par la diplomatie. Nous avons essayé la voie de Joe Biden, celle de se frapper la poitrine et de prétendre que les paroles du président des États-Unis importaient plus que ses actions. Ce qui fait de l'Amérique [les États-Unis, NDLR] un bon pays, c'est que l'Amérique s'engage dans la diplomatie. C'est ce que fait le président Trump.

ZELENSKY: Puis-je vous poser une question?

VANCE: Bien sûr.

ZELENSKY: Oui?

VANCE: Oui.

ZELENSKY: D'accord. [Poutine] a occupé nos régions, de grandes parties de l'Ukraine, une partie de l'Est et la Crimée; il les a occupées en 2014. Donc, pendant de nombreuses années… Je ne parle pas seulement de Biden, mais de cette époque où il y avait le président Obama, puis le président Trump, puis le président Biden, maintenant le président Trump. Que Dieu le bénisse, maintenant le président Trump va l'arrêter. Mais en 2014, personne ne l'a arrêté. Il a juste occupé, et pris. Il a tué des gens, vous savez? Sur le front…

TRUMP: 2015.

ZELENSKY: 2014.

VANCE: De 2014 à 2015.

TRUMP: Ah, 2014.

ZELENSKY: Oui, oui, oui, alors…

TRUMP: Je n'étais pas là.

ZELENSKY: Oui, mais...

VANCE: C'est tout à fait exact.

ZELENSKY: Oui, mais de 2014 à 2022, la situation était la même, des gens mouraient sur la ligne de front. Personne ne l'a arrêté. Vous savez que nous avons eu des conversations avec lui, beaucoup de conversations, des conversations multilatérales. Et nous avons signé avec lui, moi… En tant que nouveau président en 2019, j'ai signé l'accord avec lui. J'ai signé avec lui, Macron [le président de la France] et Merkel [chancelière d’Allemagne à l’époque], nous avons signé un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu… ils m'ont tous dit qu'il ne partirait jamais, nous avons signé un contrat gazier avec lui... Oui, mais après cela, il a rompu le cessez-le-feu, il a tué nos gens et il n'a pas procédé à l'échange de prisonniers. Nous avons signé l'échange de prisonniers, mais il ne l'a pas fait. De quel genre de diplomatie, J.D., parlez-vous? Que voulez-vous dire?

VANCE: Je parle du type de diplomatie qui mettra fin à la destruction de votre pays.

ZELENSKY: Oui, mais si vous...

VANCE: Monsieur le Président, Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois, je pense que c'est un manque de respect de votre part de venir dans le Bureau ovale et d'essayer de plaider cette affaire devant les médias américains. En ce moment, vous allez de l'avant et forcez les conscrits à aller au front parce que vous avez des problèmes de main-d'œuvre. Vous devriez remercier le président d'essayer de mettre fin à ce conflit.

ZELENSKY: Êtes-vous déjà allé en Ukraine pour voir quels sont nos problèmes?

VANCE: Je suis allé...

ZELENSKY: Venez une fois.

VANCE: J'ai en fait regardé et vu les reportages et je sais que ce qui se passe, c'est que vous amenez des gens, vous les amenez pour une tournée de propagande, Monsieur le Président. N'êtes-vous pas d'accord pour dire que vous avez eu des problèmes pour faire entrer des gens dans votre armée?

ZELENSKY: Nous avons des problèmes...

VANCE: Et pensez-vous qu'il est respectueux de venir au Bureau ovale des États-Unis d'Amérique et d'attaquer l'administration qui tente d'empêcher la destruction de votre pays?

ZELENSKY: Voilà beaucoup de questions. Commençons par le début.

VANCE: Bien sûr.

ZELENSKY: Tout d'abord, pendant la guerre, tout le monde a des problèmes. Même vous, mais vous avez une bel océan entre nous et vous ne le ressentez pas maintenant, mais vous le ressentirez à l'avenir. Que Dieu vous bénisse, que Dieu vous bénisse...

TRUMP: Vous n'en savez rien. Vous ne savez pas... Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir. Nous essayons de résoudre un problème. Ne nous dites pas ce que nous allons ressentir.

ZELENSKY: Je ne vous dis rien, je réponds à la question...

TRUMP: Parce que vous n'êtes pas en position de le dicter.

VANCE: C'est exactement ce que vous faites.

TRUMP: Vous n'êtes pas en position de dicter ce que nous allons ressentir, nous allons nous sentir très bien. Nous allons nous sentir très bien et très forts...

ZELENSKY: Vous ressentirez l'influence...

TRUMP: Vous n'êtes pas en très bonne position en ce moment. Vous vous êtes laissé vous retrouver dans une très mauvaise position…

ZELENSKY : Depuis le tout début de la guerre...

TRUMP: Vous n'êtes pas en position de force. Vous n'avez pas les cartes en main pour l'instant. Avec nous, vous commencez à avoir des cartes.

TRUMP: En ce moment, vous jouez aux cartes, vous jouez aux cartes, vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale. Vous jouez avec la Troisième Guerre mondiale. Et ce que vous faites est très irrespectueux envers le pays, ce pays. Il vous a soutenu bien plus que ce que beaucoup de gens auraient dû faire.

VANCE: Avez-vous dit « merci » une seule fois pendant tout ce temps?

ZELENSKY: Plusieurs fois.

VANCE: Non, dans ce...

ZELENSKY: Même aujourd'hui. Même aujourd'hui...

VANCE: Non, dans toute cette réunion. Vous êtes allé en Pennsylvanie et avez fait campagne pour l'opposition en octobre. Offrez quelques mots de reconnaissance pour les États-Unis et le président qui tente de sauver votre pays.

ZELENSKY: S'il vous plaît, vous pensez que si vous parlez très fort de la guerre...

ZELENSKY: Je ne joue pas aux cartes. [inaudible] Monsieur le Président, [inaudible].

TRUMP: Il ne parle pas fort. Il ne parle pas fort. Votre pays est en grande difficulté.

ZELENSKY: Puis-je? Puis-je répondre?

TRUMP: Attendez une minute. Non, non. Vous avez beaucoup parlé. Votre pays est en grande difficulté.

ZELENSKY: Je sais. Je sais.

TRUMP: Vous ne gagnez pas, vous ne gagnez pas. Vous avez de très bonnes chances de vous en sortir grâce à nous.

ZELENSKY: Monsieur le Président, nous restons dans notre pays, nous restons forts. Depuis le tout début de la guerre, nous sommes seuls et nous en sommes reconnaissants. J'ai dit merci dans ce cabinet, [inaudible], j'ai dit merci...

TRUMP: Vous n'avez pas été seuls. Vous n'avez pas été seuls. Nous vous avons donné, par l'intermédiaire de ce stupide président, 350 milliards de dollars.

ZELENSKY: Vous avez voté pour votre président.

TRUMP: Nous vous avons donné du matériel militaire et vos hommes sont courageux, mais ils ont dû utiliser nos militaires. Si vous n'aviez pas eu notre matériel militaire, si vous n'aviez pas eu notre matériel militaire, cette guerre aurait été terminée en deux semaines.

ZELENSKY: Dans trois jours, je l'ai entendu de la bouche de Poutine, dans trois jours...

TRUMP: Peut-être moins.

ZELENSKY: Dans deux semaines, bien sûr...

TRUMP: Il va être très difficile de négocier comme ça, je vous le dis.

VANCE: Dites simplement merci.

ZELENSKY: Je l'ai dit à maintes reprises, merci au peuple américain...

VANCE: Acceptez qu'il y a des désaccords et allons plaider ces désaccords plutôt que d'essayer de vous battre dans les médias américains lorsque vous avez tort. Nous savons que vous avez tort.

TRUMP: Mais vous voyez, je pense que c'est bien pour le peuple américain de voir ce qui se passe. Je pense que c'est très important, c'est pourquoi j'ai fait durer cela si longtemps. Vous devez être reconnaissant...

ZELENSKY: Je suis reconnaissant...

TRUMP: Vous n'avez pas les cartes. Vous êtes enterrés là-bas, vos hommes meurent, vous manquez de soldats... Écoutez. Vous manquez de soldats, ce serait une sacrée bonne chose. Ensuite, vous nous dites: « Je ne veux pas de cessez-le-feu, je ne veux pas de cessez-le-feu, je veux partir, et je veux ceci...». Écoutez, si vous pouviez obtenir un cessez-le-feu maintenant, je vous dis que vous l'accepteriez pour que les balles cessent de voler et que vos hommes cessent de se faire tuer.

ZELENSKY: Bien sûr, bien sûr que nous voulons arrêter la guerre.

TRUMP: Mais vous dites que vous ne voulez pas de cessez-le-feu...

ZELENSKY: Ce que je vous ai dit...

TRUMP: Je veux un cessez-le-feu. Parce qu'on obtient un cessez-le-feu plus rapidement qu'un accord.

ZELENSKY: Avec des garanties. Demandez à nos gens ce qu'ils pensent du cessez-le-feu. Peu importe pour vous ce que...

TRUMP: Ce n'était pas avec moi. Ce n'était pas avec moi. […] C'était avec un type nommé Biden qui n'est pas intelligent... C'était avec Obama.

ZELENSKY: C'était votre président. C'était votre président...

TRUMP: Excusez-moi, c'était avec Obama qui vous a donné des draps, et moi je vous ai donné des javelots.

ZELENSKY: Oui.

TRUMP: Je vous ai donné les javelots pour éliminer tous ces chars. Obama vous a donné des draps. En fait, la déclaration est la suivante: Obama a donné des draps et Trump a donné des javelots. Vous devez être plus reconnaissant. Parce que Laissez-moi vous dire que vous n'avez pas les cartes. Avec nous, vous avez les cartes. Mais sans nous, vous n'avez aucune carte.

JOURNALISTE: Une dernière question...

TRUMP: Ce sera une affaire difficile à conclure. Parce que les attitudes doivent changer.

JOURNALISTE: Et si la Russie rompt le cessez-le-feu?

TRUMP: Que dites-vous?

VANCE: Elle demande: « Et si la Russie rompt le cessez-le-feu? »

TRUMP: Eh bien, et s'ils... Et si quoi que ce soit! Et si une bombe vous tombait sur la tête maintenant? D'accord? Et s'ils le rompaient [l’accord]? Je ne sais pas. Ils l'ont rompu avec Biden parce que Biden, ils ne le respectaient pas, ils ne respectaient pas Obama. Ils me respectent. Laissez-moi vous dire que Poutine a traversé un enfer avec moi. Il a traversé une fausse chasse aux sorcières où ils l'ont utilisé, lui et la Russie. La Russie, la Russie, la Russie, vous avez déjà entendu parler de cet accord? C'était un faux, une arnaque de Hunter Biden, Joe Biden. Hillary Clinton, Adam Schiff le sournois, c'était une arnaque démocrate. Et il a dû subir ça. Et il l'a subi et nous n'avons pas fini dans une guerre. Il a subi ça, il a été accusé de toutes ces choses, il n'avait rien à voir avec ça. Ça venait de la salle de bain de Hunter Biden. Ça venait de la chambre de Hunter Biden. C'était dégoûtant. Et puis ils ont dit: «Oh, oh, l'ordinateur portable de l'enfer a été fabriqué par la Russie». Les 51 agents, tout cela n'était qu'une arnaque, et il a dû supporter ça. Il a été accusé de toutes ces choses. Tout ce que je peux dire, c'est ceci: il a peut-être rompu des accords avec Obama et Bush, et il les a peut-être rompus avec Biden. Il l'a peut-être fait, peut-être pas, je ne sais pas ce qui s'est passé. Mais il ne l'a pas fait avec moi. Il veut conclure un accord. Je ne sais pas s'il peut conclure un accord. […] Le problème, c'est que je t'ai donné le pouvoir [il regarde Zelensky] d'être un dur à cuire. Et je ne pense pas que tu serais un dur à cuire sans les États-Unis. Et ton peuple est très courageux.

ZELENSKY: Merci.

TRUMP: Mais soit vous concluez un accord, soit nous partons. Et si nous partons, vous vous battrez. Je ne pense pas que ce sera joli, mais vous vous battrez. Mais vous n'avez pas les cartes en main. Mais une fois que nous aurons signé cet accord, vous serez dans une bien meilleure position. Mais vous n'agissez pas du tout avec gratitude, et ce n'est pas bien. Pour être honnête, ce n'est pas bien. […] Très bien, je pense que nous en avons assez vu, qu'en pensez-vous? Ce sera de la grande télévision, je vous le dis.


Mon avis personnel

La résistance de Zelensky face à Trump marque un vrai tournant. Les terres rares de l'Ukraine ne tombent pas dans les mains des USA. Les pays européens gardent leur chance. La reconstruction de l'Ukraine incombera aux pays européens et, selon Trump, les terres rares de l'Ukraine devraient tomber dans les mains des USA. Alors Zelensky qui a montré le courage face à Trump.  

Sans doute Trump est-il bon pour les USA et le peuple américain mais je suis citoyen d'un pays européen. Je tiens à féliciter Zelensky de choisir le soutien à long terme de l'Europe. A nos dirigeants maintenant de faire preuve du même courage que Zelensky face à Trump et de choisir ce qui est bon pour l'Europe. Le Royaume-Uni et la France travaillent avec Kiev sur « un plan pour faire cesser les combats » entre l'Ukraine et la Russie.

Le japon, la Corée du sud, et Taïwan doivent vraiment être inquiet en voyant comment les USA aident leurs alliés. L'Europe va se refermer sur elle-même et doit à tout prix ce défendre par elle-même. Le 1er mars 2025, la France appelle l'UE à investir massivement dans « l'autonomie de défense ».


Réponse internationale

- Ihor Michalchyshyn, Président du Congrès ukrainien canadien, a déclaré qu’il se sentait « assez choqué et assez en colère » de la façon dont le président Zelensky a été traité.

Svitlana Kominko, cofondatrice de la Maple Hope Foundation, une organisation à but non lucratif visant à aider les Ukrainiens touchés par la guerre, a expliqué avoir eu du mal à dormir après avoir vu le dirigeant ukrainien se faire « rabaisser » par Donald Trump dans le bureau ovale.

Mme Kominko  a ajouté « C’est tellement triste et embarrassant. Nous avons une salle pleine de messieurs en costume qui n’ont plus aucun sens de l’humanité en eux. Et nous avions une personne sans costume, qui se bat pour son pays », .

- Les dirigeants de Grande-Bretagne, d'Allemagne, du Danemark, d'Italie, des Pays-Bas, de Norvège, de Pologne, d'Espagne, du Canada, de Finlande, de Suède, de la République tchèque et de Roumanie étaient présents au sommet pour accroître leur soutien à l'Ukraine.

- Le président français Emmanuel Macron a déclaré que lui et le Premier ministre britannique Keir Starmer avaient élaboré un plan alternatif pour un cessez-le-feu partiel d'un mois qui s'appliquerait aux infrastructures aériennes, maritimes et énergétiques, mais n'inclurait pas les combats au sol.

- Altercation Trump-Zelensky : la presse américaine décrit "le spectacle le plus honteux de l’histoire politique du pays", avec un Donald Trump rhabillé en Parrain.